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Regards citoyens

Ce blog est destiné à stimuler l'intérêt du lecteur pour des questions de société auxquelles tout citoyen doit être en mesure d'apporter des réponses, individuelles ou collectives, en conscience et en responsabilité !

Hochstein à Aïn el-Tiné : Lier le sort du Liban à un autre conflit n'est pas dans l'intérêt du pays (lorientlejour.com / AFP)

Les Etats-Unis veulent une formule de résolution entre le Hezbollah et Israël qui mettrait un terme au conflit « une bonne fois pour toutes ».

 

L'émissaire américain, Amos Hochstein, l'ambassadrice américaine au Liban, Liza Johnson, et le président du Parlement Nabih Berry, lors de la réunion, lundi 21 octobre 2024, à Aïn el-Tiné. Photo Mohammad Yassine/L'Orient-Le Jour

 

 

 

 

 

 

L'émissaire présidentiel américain, Amos Hochstein, a affirmé lundi, lors d'une visite à Beyrouth, que Washington veut mettre fin au conflit entre le Hezbollah et Israël « au plus vite », appelant à ne pas lier un cessez-le-feu au Liban à la guerre de Gaza. 

À sa sortie d'une réunion avec le président du Parlement libanais, Nabih Berry, M. Hochstein a affirmé que « lier le sort du Liban à un autre conflit n'est pas dans l'intérêt du pays », alors que le Hezbollah a affirmé à de nombreuses reprises que le conflit ne prendra pas fin avec Israël tant que l'offensive israélienne se poursuit sur l'enclave palestinienne. Le diplomate américain a encore estimé que les Etats-Unis travaillent sur une « formule qui permettrait de mettre un terme au conflit une bonne fois pour toutes », soulignant qu'un « engagement » de Beyrouth et Tel-Aviv à appliquer la résolution 1701 « n'est pas suffisant ». De son côté, Nabih Berry a affirmé que « la réunion avait été bonne », notant que « ce qui compte, ce sont les résultats ».

L'émissaire américain a par la suite été reçu au Grand sérail par le Premier ministre libanais sortant Nagib Mikati. « La priorité est au cessez-le-feu et à la mise en œuvre complète de la résolution 1701, qui est le principal pilier de la stabilité dans la région », a affirmé M. Mikati. Il a également indiqué que « des efforts diplomatiques sont déployés pour parvenir à un cessez-le-feu imminent ».

De son côté, Amos Hochstein a souligné que « les efforts diplomatiques sont toujours en cours et sérieux. « Nous travaillons pour parvenir à un cessez-le-feu dans la période à venir et soutenir la mise en œuvre complète et globale de la résolution 1701. Toutes les parties doivent travailler pour parvenir à une formule d'entente sur la façon de mettre en œuvre la résolution », a-t-il insisté, selon des propos rapportés par l'Agence nationale d'information.

M. Hochstein s'est également entretenu avec le commandant en chef de l'armée, Joseph Aoun.

La résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU, qui avait mis un terme à la guerre de Juillet 2006 entre le Hezbollah et Israël, prévoit que seule l'armée libanaise et la Force intérimaire de l'ONU au Liban soient déployées au Liban-Sud, où le Hezbollah est présent et armé. Elle prévoit également un arrêt des violations terrestres, maritimes et aériennes israéliennes au Liban. L'armée israélienne a lancé une offensive de grande ampleur sur le Liban le 23 septembre, après près d'un an d'échanges de tirs frontaliers quotidiens. Et le 30 septembre, elle a annoncé son offensive terrestre. Depuis, plusieurs villages du Liban-Sud ont vu une présence de troupes et chars israéliens, tandis que d'autres ont été quasiment rayés de la carte. 

Conditions israéliennes

Le média américain Axios avait rapporté dimanche qu'Israël aurait remis aux États-Unis un document contenant ses conditions en vue d'une solution diplomatique pour mettre fin à la guerre au Liban. Israël exige notamment que l'armée israélienne soit autorisée à une « mise en oeuvre active » de mesures pour s'assurer que le Hezbollah ne se réarme pas et ne reconstruise pas son infrastructure militaire près de la frontière, selon Axios, citant un responsable israélien. Israël demande également que son armée de l'air ait une liberté d'opération dans l'espace aérien libanais.

La semaine dernière, un député du Hezbollah, Hassan Fadlallah avait affirmé que les négociations sont « entre les mains » de M. Berry, en coordination avec Nagib Mikati. Nabih Berry avait de son côté affirmé à la presse que la visite de M. Hochstein était la « dernière chance » pour parvenir à une solution diplomatique. 

« Retrait rapide » de l'armée israélienne du Liban-Sud

De son côté, M. Mikati avait affirmé dimanche, dans un entretien avec la chaîne saoudienne al-Arabiyya, qu'il n'y a pas d'alternative à la résolution 1701 de l'ONU, mais que de « nouveaux accords » pourraient être trouvés pour la mettre en œuvre, selon un communiqué publié par son bureau. 

Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmad Aboul Gheit, également en visite à Beyrouth, a affirmé qu'obtenir un « cessez-le-feu immédiat » au Liban était la « priorité » de l'organisation panarabe. « J'ai mis l'accent sur des priorités spécifiques, notamment un cessez-le-feu immédiat et l'élection d'un président », a-t-il souligné depuis Aïn el-Tiné, à l'issue d'une réunion avec le président du Parlement libanais. Il a également affirmé que « la résolution 1701 est essentielle et doit être mise en œuvre littéralement et le plus rapidement possible ».

« Nous sommes contre la cruauté avec laquelle la Finul a été traitée au Liban-Sud », a-t-il poursuivi, estimant qu'il « était triste de constater que le Conseil de sécurité des Nations unies n'a pas réagi de manière dissuasive à l'agression israélienne contre la Finul ». 

Le secrétaire général de la Ligue arabe a aussi souligné la nécessité « que le Liban reçoive des garanties qu'Israël ne réitérera pas ses attaques », affirmant rejeter « toute ingérence étrangère sur le sol libanais ». Il a enfin appelé à un retrait rapide de l'armée israélienne des territoires libanais « sur lesquelles elle était entrée ou qu'elle occupe ».

Interrogé sur la possibilité que le Hezbollah soit détruit, il a répondu : « On ne peut pas détruire une idée ».

M. Aboul Gheit a également été reçu par le commandant en chef de l'armée.

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