Crédit photo : Wikimedia / w:Barry Hunau sur Cartoons by Barry Dessin animé du Hezbollah, de l’Iran et du Hamas, avec l’Iran comme marionnettiste. Vous pouvez ajouter le Jihad islamique au spectacle

Le Liban a été entraîné dans une guerre au nom du deuxième pays, la République islamique d’Iran.

J’ai dit entraîné dans une guerre parce que, comme chacun doit le savoir, ni le peuple libanais ni ce qui est encore considéré comme le gouvernement libanais n’ont été consultés sur la sagesse, et encore moins sur l’opportunité, de déclencher une telle guerre.

Cet épisode tragique a donné naissance à une nouvelle catégorie de guerre : la guerre par procuration.

Dans ce cas, le mandataire, le Hezbollah,  utilise le territoire d’une nation qui n’a aucun intérêt ni désir de guerre afin de protéger et de promouvoir le réel ou l’imaginaire d’un maître lointain.

En gros, nous connaissons deux types de guerres: la guerre de choix et la guerre de nécessité. Dans une guerre de choix, un protagoniste se lance dans une incursion par choix et en l’absence de toute pression de la nécessité. Les États-Unis ont été entraînés dans la guerre du Vietnam par choix, comme l’URSS en Afghanistan et plus récemment la Russie en Ukraine. Dans aucun de ces cas, la partie qui s’est lancée dans une guerre civile, comme ce fut le cas au Vietnam et en Afghanistan, ou qui a déclenché une guerre inutile, comme c’est le cas en Ukraine, n’a pas été confrontée à un danger mortel ou à une menace sérieuse pour ses intérêts vitaux.

La guerre de nécessité, cependant, est provoquée par le sentiment que les intérêts vitaux d’un protagoniste, voire son existence même, peuvent être en danger.

L’attaque du 7 octobre contre Israël par le Hamas était une guerre décidée. Le Hamas ne courait aucun danger mortel du fait d’Israël, et Gaza se portait relativement mieux grâce à une période de calme assez longue, à la croissance des investissements étrangers et au triplement des permis de travail israéliens pour les journaliers gazaouis. Il n’y avait pas la moindre possibilité qu’Israël veuille reconquérir Gaza et déloger le Hamas.

En termes pratiques, c’est-à-dire non idéologiques, le Hamas aurait pu choisir de vivre avec le statu quo et d’en tirer profit plutôt que de chercher à le bouleverser d’une manière qui forcerait l’adversaire à une guerre de nécessité.

Quelle que soit la manière dont on l’envisage, la guerre choisie par le Hezbollah en rompant l’accord de cessez-le-feu de 2006 et en ignorant la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU ne peut que conduire au désastre pour le cheval de Troie de Téhéran à Beyrouth.

Pour faire taire les Américains crédules, le président Masoud Pezeshkian a fait surgir de son turban invisible la colombe de la paix. Le message sous-jacent était le suivant : nous pouvons rappeler à l’ordre les chiens de guerre que nous avons lâchés.

Amir Taheri a été rédacteur en chef du quotidien iranien Kayhan de 1972 à 1979. Il a travaillé ou écrit pour d’innombrables publications, publié onze livres et est chroniqueur pour Asharq Al-Awsat depuis 1987. Il est président de Gatestone Europe