Des Palestiniens inspectent les dégâts causés par une frappe aérienne israélienne la nuit précédente à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 20 octobre 2024, au milieu du conflit en cours entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas. Islam AHMED/AFP
L'ancien ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner a déploré dimanche 20 octobre, sur Radio J, la "guerre disproportionnée" menée par Israël à Gaza qui conduit, selon lui, à l'antisémitisme en France. "Comment faire pour ne pas être antisémite quand on voit les dégâts de l'armée israélienne ? Contemplez Gaza, c'est quand même un champ de meurtres, de désastres. C'est l'éclatement des familles", a-t-il lancé. "Bien sûr qu'il y a eu (les attaques du Hamas) le 7 octobre (2023). Et Dieu sait si cela m'a révolté. Mais se venger par 40 000 morts, si le chiffre est vrai...", a-t-il ajouté avant d'être interrompu par le journaliste. "Vous dites avec ce qui se passe à Gaza, c'est normal qu'on soit antisémite ?", l'a interrogé le journaliste Frédéric Haziza. "Ce n'est pas normal, mais la réaction peut être celle-là", a-t-il poursuivi.
Bernard Kouchner, chef de la diplomatie de 2007 à 2010 sous la présidence de Nicolas Sarkozy, a souligné qu'en tant qu'ancien humanitaire, il ne pouvait qu'être indigné. "On a massacré énormément de gens. C'est une réaction meurtrière. Je ne m'en satisfais pas", a-t-il dit. "J'ai passé ma vie à soigner les gens". Surnommé le "French doctor", Bernard Kouchner, qui a créé Médecins du Monde, a soigné des années durant les enfants en Afghanistan, secouru les boat-people en mer de Chine, ou encore parcouru le Liban en guerre et Sarajevo assiégée. "C'est la science des imbéciles l'antisémitisme. C'est un mal très profond. La France a toujours été antisémite", a-t-il également réagi.
Dans le sillage de l'attaque du Hamas contre Israël, les actes antisémites ont bondi de 1 000 % au dernier trimestre 2023. Depuis le début de 2024, ils ont quasiment triplé, avec "887 faits" recensés au premier semestre, selon les derniers chiffres des autorités (par rapport à la même période un an auparavant).