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Regards citoyens

Ce blog est destiné à stimuler l'intérêt du lecteur pour des questions de société auxquelles tout citoyen doit être en mesure d'apporter des réponses, individuelles ou collectives, en conscience et en responsabilité !

Le regard surréaliste (Le Mot d'Esprit - Vendredi 18 octobre 2024 )

Il y a cent ans, le 15 octobre 1924, paraissait le premier Manifeste du surréalisme, précisant les contours de ce qui allait devenir le mouvement intellectuel, culturel et artistique le plus important du XXe siècle. Pourtant, dès 1944, l’écrivain et critique Maurice Nadeau écrivait que, si le surréalisme a représenté une « magnifique explosion artistique », il a aussi mené à un « cul-de-sac idéologique ». Loin de la « transformation totale de la vie » qu’il se donnait pour fin, son héritage reste ambivalent. 

Né sur les décombres européens de la Première Guerre mondiale, le surréalisme était au diapason du sentiment de révolte qui animait les jeunes générations de l’entre-deux-guerres. Albert Béguin, qui dirigea Esprit entre 1950 et 1957, a témoigné de l’empreinte laissée en lui par « l’aventure surréaliste », qui l’amena à s’intéresser au romantisme allemand. Mais les rapports contrariés du mouvement à la question politique, comme le rapprochement de certains de ses membres avec le Parti communiste, ont laissé entière la question des débouchés pratiques de la « révolution surréaliste ». 

C’est moins dans ses œuvres qu’il faut chercher l’apport décisif du surréalisme à son temps que dans une certaine orientation du regard : le refus d’un réel imposé comme univoque et par là-même aliénant. C’est l’écho de cette exigence qui persiste jusqu’à nous. Si les productions surréalistes ont depuis longtemps été digérées par la société, et leur charge critique neutralisée, il est permis d’espérer, avec Annie Le Brun, « qu’il y a, ici ou ailleurs, encore des jeunes gens qui, devant une réalité inacceptable, sont déjà partis ou vont partir à la recherche de points d’eau pour étancher leur soif d’absolu ».

La rédaction

Ce que le surréalisme dit à notre époque

Jean-Philippe Domecq, octobre 2024

L’attention que suscite le centenaire du Manifeste du surréalisme montre que ce mouvement ne renvoie pas qu’à lui-même, ou au passé qu’il a traversé. Si son « magnétisme » opère encore, c’est que son exigence initiale de remise en cause et de passage au tamis de toutes les valeurs héritées résonne jusqu’à aujourd’hui. 

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Mounier et le surréalisme

Gérard Lurol, juin 1972

Cet article de 1972 interroge les liens et influences réciproques entre surréalisme et personnalisme, pour la génération de l’entre-deux-guerres. S’ils ont eu en commun la perception d’une crise de civilisation, l’exigence révolutionnaire et l’imaginaire comme puissance d’ébranlement d’un réel inacceptable, leurs approches ont divergé sur le rapport à l’action et au combat politique.

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André Breton, Point du jour

Denis de Rougemont, décembre 1934

Dans cette recension critique de Point du jour d’André Breton, paru en 1934, Denis de Rougement se demande ce qu’il reste du « beau tapage » surréaliste, dix ans après le premier Manifeste : un mode d’expression davantage que des chefs d’œuvre, et surtout, la tentation de s’évader d’une réalité que l’on craint. 

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L’absence de rêve. Entretien avec Annie Le Brun

Octobre 2024

Annie Le Brun (1942-2024), critique littéraire qui a participé aux activités du mouvement surréaliste dans les années 1960 et édité les Œuvres du Marquis de Sade, est interrogée par Philippe Ollé-Laprune en juin 2011, à l’occasion de son passage à Mexico. Cet entretien, publié en espagnol dans la revue Letras Libres en octobre 2011, explore les ressources offertes par Sade et le surréalisme pour se révolter contre la société marchande et retrouver des sources d’émerveillement. 

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