Si Pierre Desproges apparaissait en 2025, que nous dirait M. Cyclopède ?
Si Pierre Desproges, ce maître de l’ironie mordante et de l’absurde assumé, revenait en 2025 pour nous livrer une nouvelle chronique de M. Cyclopède, on peut imaginer qu’il aurait de quoi faire avec notre époque.
"Ah, mes chers contemporains, vous avez troqué les bistrots enfumés contre des écrans lumineux où l’on s’insulte en 280 caractères. Le progrès, mes amis ! Avant, on se battait pour une place au soleil ; aujourd’hui, on se bat pour des likes. Et dire que certains appellent ça de la ‘communication’… Moi, je dis que c’est du morse pour illettrés."
"L’écologie, c’est comme la charité : tout le monde en parle, mais personne ne veut payer. On nous promet un monde vert, mais on continue à construire des data centers qui consomment comme des éléphants en rut. Et les politiques ? Ils nous vendent des vélos en nous expliquant que c’est pour notre bien… comme si on était tous des enfants en surpoids !"
"L’Europe, cette belle idée qui a accouché d’une bureaucratie si lourde qu’elle fait passer la paperasserie soviétique pour un modèle d’efficacité. On nous parle d’unité, mais chaque pays tire la couverture à lui. L’euro numérique ? Une belle invention pour que Bruxelles sache combien vous dépensez en bières et en croissants. La liberté, mes amis, c’est comme la confiture : moins on en a, plus on nous dit qu’elle est bonne."
"La science, aujourd’hui, c’est comme la religion hier : on y croit dur comme fer, mais personne ne comprend vraiment. On nous parle de conscience quantique, de champs magnétiques qui influencent nos pensées… Moi, je me demande juste si ce n’est pas une façon élégante de dire qu’on ne sait toujours pas pourquoi on est là. Mais bon, au moins, ça fait joli dans les conférences TED."
"Les citoyens qui résistent ? Ah, enfin une bonne nouvelle ! Entre ceux qui manifestent contre les data centers et ceux qui veulent sauver les abeilles, on dirait que le bon sens n’a pas encore rendu l’âme. Mais attention, mes amis : la rébellion, c’est comme le fromage, ça se fait mieux avec du vin. Alors, à vos pétitions… et à vos bouteilles !"
"L’intelligence artificielle, mes chers amis, c’est comme un enfant surdoué qu’on aurait élevé dans un grenier : il sait tout, mais il n’a rien compris. On lui demande de résoudre la crise climatique, de guérir le cancer, et de nous dire si notre dernier selfie est ‘instagrammable’. Résultat ? Il nous pond des réponses aussi creuses que les discours de nos ministres. Et le pire, c’est qu’on l’applaudit. Bravo, l’humanité : vous avez créé Dieu à votre image… et Il est aussi médiocre que vous."
"Ah, la démocratie participative ! Cette merveilleuse invention qui permet à 50 000 personnes de donner leur avis sur un projet de loi, pour que 5 technocrates en costard décident finalement de faire l’inverse. C’est comme si on organisait un référendum pour choisir la couleur des murs de la prison : peu importe que vous votiez bleu ou vert, vous restez enfermés. Mais au moins, vous avez eu l’illusion du choix. N’est-ce pas merveilleux ?"
"Le transhumanisme, c’est la dernière lubie des milliardaires qui ont peur de mourir. Ils veulent vivre 200 ans, ces pauvres fous, alors qu’ils n’ont même pas réussi à rendre supportable une réunion de deux heures. Imaginez : des immortels qui passeront l’éternité à tweeter des banalités et à se disputer pour savoir qui a le plus gros QI artificiel. Moi, je vous le dis : la mort, c’est comme la retraite, ça donne au moins une date de fin à l’ennui."
"L’écologie punitive, c’est comme un régime sans sucre : on vous interdit tout, mais on ne vous propose rien à la place. ‘Prenez les transports en commun !’ nous dit-on, alors que le métro sent le désespoir et que les bus sont des boîtes à sardines roulantes. ‘Mangez des insectes !’ nous suggèrent les écologistes chic, alors qu’ils continuent à bouffer du saumon bio à 50€ le kilo. Ah, ces petits gestes qui sauvent la planète… à condition de ne pas les faire soi-même, bien sûr."
"La spiritualité moderne, c’est du bouddhisme pour gens pressés : on médite 10 minutes entre deux mails, on avale des compléments alimentaires pour ‘élever sa vibration’, et on se croit éveillé parce qu’on a lu trois citations de Rumi sur Instagram. Moi, je préfère encore les vieux curés qui vous disaient que vous étiez des pécheurs : au moins, c’était honnête. Aujourd’hui, on vous vend le nirvana en promo à -30%. Et bien sûr, ça ne marche pas. Comme tout le reste."
Et pour conclure, M. Cyclopède nous lancerait, avec un sourire carnassier : "Le monde en 2025, mes chers amis, c’est comme un restaurant trois étoiles où on vous sert de la merde en sauce, avec un sommelier qui vous explique que c’est pour votre bien. Alors, régalez-vous… ou barrez-vous. Moi, je prends l’addition et je vais boire un coup. Au moins, l’alcool, lui, ne ment pas."
Desproges nous rappellerait probablement, avec ce sourire en coin qui le caractérisait : "Le monde a changé, mais l’homme, lui, reste le même : un mélange de grandeur et de ridicule, avec une tendance marquée pour le second. Alors, rions-en, avant qu’il ne nous fasse pleurer."
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