Union européenne et Israël : un partenariat à double standard, entre complicité et impuissance
Alternatives à la suspension : des outils plus précis et moins risqués
Face aux limites et aux risques d’une suspension générale, l’UE pourrait adopter des mesures ciblées, plus efficaces et moins susceptibles de provoquer un backlash.
- Cibler les colons violents et les responsables politiques :
- Liste noire : Inclure les ministres extrémistes (ex. : Itamar Ben-Gvir, Bezalel Smotrich), les officiers militaires impliqués dans des crimes de guerre à Gaza, et les colons violents (ex. : membres de Lehava ou de Hilltop Youth).
- Base juridique : Utiliser le règlement européen sur les sanctions pour violations des droits humains (similaire aux sanctions contre la Biélorussie ou la Syrie).
- Impact :
- Symbolique fort : Montre que l’UE ne vise pas Israël en tant qu’État, mais ses responsables spécifiques.
- Pression interne : Ces sanctions isoleraient l’extrême droite et pourraient affaiblir Netanyahu en le forçant à modérer son gouvernement.
- Application stricte du droit international :
- Étiquetage obligatoire : Exiger que les produits des colonies soient clairement étiquetés "Fabriqué dans une colonie israélienne illégale", comme l’a ordonné la Cour de justice de l’UE en 2019 (mais jamais pleinement appliqué).
- Interdiction pure et simple : Suivre l’exemple de la Norvège (qui a banni les produits des colonies en 2022) et étendre cette mesure à toute l’UE.
- Impact économique :
- Pertes pour Israël : 500 millions à 1 milliard d’euros/an (secteurs : vin, dattes, produits cosmétiques).
- Pertes limitées pour l’UE : Ces produits peuvent être remplacés par des importations du Maroc, de Turquie ou d’Espagne.
- Utiliser le Code de conduite de l’UE sur les exportations d’armes (2008) pour :
- Interdire les livraisons de composants militaires européens à Israël (ex. : pièces pour les chars Merkava, systèmes électroniques pour les drones).
- Cibler les entreprises complices : Sanctionner les sociétés européennes (ex. : Airbus, Thales) qui fournissent des technologies utilisées dans la répression.
- Impact :
- Pression sur l’industrie de défense israélienne (ex. : Elbit Systems, Rafael), qui dépend des composants européens.
- Signal fort : L’UE montrerait qu’elle ne tolère pas l’usage de ses technologies dans des crimes de guerre.
- Geler les projets Horizon Europe impliquant des entreprises israéliennes liées à la surveillance ou à la répression (ex. : NSO Group, Elbit Systems).
- Exiger des garanties : Conditionner la participation israélienne aux programmes de R&D européens au respect des droits humains.
- Lever l’ambiguïté : L’UE pourrait exiger des États-Unis qu’ils conditionnent leur soutien militaire à Israël au respect du droit international, en échange d’un alignement européen sur d’autres dossiers (ex. : Chine, Ukraine).
- Exemple : En 2025, le Congrès américain a commencé à remettre en question l’aide inconditionnelle à Israël (notamment parmi les démocrates progressistes). L’UE pourrait s’appuyer sur ces voix pour pousser Biden à durcir sa position.
- Reconnaissance de la Palestine :
- Suivre l’exemple de l’Irlande et de l’Espagne (qui ont reconnu la Palestine en 2025) et étendre cette reconnaissance à d’autres États membres (France, Belgique, Suède).
- Impact : Cela isolerait Israël diplomatiquement et renforcerait la position palestinienne dans les négociations.
- Soutien à une résolution de l’ONU :
- Pousser pour une résolution du Conseil de sécurité (avec l’appui des États-Unis) exigeant un gel des colonies et un calendrier pour un État palestinien.
- Financer les organisations israéliennes de défense des droits humains (ex. : B’Tselem, Peace Now, Breaking the Silence) et les médias indépendants (ex. : +972 Magazine, Haaretz).
- Objectif : Contrecarrer la propagande de l’extrême droite et soutenir les voix modérées en Israël.
- Distinguo entre secteurs :
- Sanctionner les entreprises liées aux colonies ou à la répression (ex. : Ahava, SodaStream).
- Encourager les entreprises israéliennes respectueuses du droit international (ex. : startups high-tech de Tel Aviv) via des partenariats ciblés.
Synthèse : Quelle stratégie pour l’UE ?
Une approche graduelle et ciblée serait la plus efficace :
- Commencer par des sanctions contre les colons et responsables extrémistes (gel d’avoirs, interdictions de visa).
- Interdire les produits des colonies et exiger un étiquetage strict.
- Conditionner la coopération technologique et militaire au respect des droits humains.
- Travailler avec les États-Unis pour aligner les positions sur un gel des colonies et un calendrier pour un État palestinien.
Cette approche minimiserait les risques de radicalisation, renforcerait les modérés israéliens, et éviterait une crise majeure avec les États-Unis, tout en envoyant un signal clair : l’UE ne financera pas l’occupation.
5. Synthèse comparative des scénarios
6. Recommandations stratégiques pour l’UE
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Sanctions graduelles :
- Commencer par geler les avoirs des colons violents et interdire les produits des colonies.
- Éviter les mesures trop larges (ex. : suspension totale) qui risqueraient de radicaliser Israël.
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Coordonner avec les États-Unis :
- Pousser Biden (ou un successeur démocrate) à conditionner l’aide militaire à Israël.
- Utiliser le levier du Congrès (ex. : sénateurs critiques comme Bernie Sanders).
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Soutenir la CPI et les mécanismes juridiques :
- Fournir des preuves aux enquêtes de la CPI sur les crimes de guerre.
- Protéger les témoins et les ONG palestiniennes et israéliennes qui documentent les violations.
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Renforcer la résilience économique :
- Diversifier les approvisionnements en médicaments (Inde) et en technologies (coréen, japonais).
- Sécuriser les chaînes d’approvisionnement en énergie (accords avec l’Égypte, l’Algérie).
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Préparer une réponse unifiée :
- Coordonner les États membres pour éviter les divisions (ex. : position commune sur les rétorsions israéliennes).
- Anticiper les campagnes de désinformation israéliennes (ex. : accusations d’antisémitisme).
- Projets économiques en Cisjordanie/Gaza :
- Énergies renouvelables (solaire, éolien) pour réduire la dépendance à Israël.
- Infrastructures (eau, transports) pour améliorer la qualité de vie et réduire les tensions.
- Soutien aux modérés israéliens :
- Financer les ONG pour la paix (ex. : Peace Now, B’Tselem).
- Dialogue avec l’opposition israélienne (ex. : Lapid, Gantz) pour marginaliser l’extrême droite.
7. Conclusion : une approche équilibrée est cruciale
- Les sanctions ciblées (gel des avoirs, embargo sur les armes) sont le meilleur compromis : elles exercent une pression sans déclencher une crise majeure.
- La suspension totale de l’accord serait contre-productive, sauf en cas de crime de guerre massif (ex. : massacre à grande échelle à Gaza).
- Le soutien aux modérés et aux Palestiniens est essentiel à long terme, mais doit être combiné avec une pression immédiate pour être efficace.
- La coordination avec les États-Unis est indispensable pour éviter l’isolement de l’UE.
Source : Mistral AI / Le Chat
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