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Publié par ERASME

Si Abel et Caïn réapparaissaient en octobre 2025 pour observer le plan de paix de Donald Trump pour Gaza, leur réaction serait profondément marquée par leur propre histoire de fraternité brisée, de jalousie, de violence et de quête de rédemption. Leur regard sur ce plan—et sur le conflit israélo-palestinien—serait à la fois intime et universel, mêlant douleur, espoir et une question lancinante : comment briser le cycle de la vengeance et construire une paix juste ?

Voici ce qu’ils pourraient en dire, à la lumière des détails du plan et de leur propre tragédie.

1. Abel : La voix des victimes et l’appel à la réconciliation

Ce qu’il dirait : « Je suis mort par la main de mon frère, et depuis, le monde répète sans fin cette même folie. À Gaza, des milliers d’Abel tombent chaque jour—des enfants, des civils, des innocents. Ce plan promet un cessez-le-feu, la libération des otages, et une aide humanitaire. Enfin, un souffle d’espoir pour les familles brisées. Mais la paix ne peut pas se limiter à arrêter les armes. Elle doit guérir les cœurs. »

Ses priorités :

  • La fin immédiate des souffrances : Abel saluerait la libération des otages (israéliens et palestiniens) et l’arrêt des bombardements. « Chaque vie sauvée est une victoire contre la mort. »
  • La justice pour les victimes : « Les morts de Gaza, les otages torturés, les familles détruites—leur mémoire doit être honorée. Une paix sans vérité n’est qu’un leurre. » Il exigerait des mécanismes de réparation et de reconnaissance des souffrances des deux peuples.
  • La reconstruction comme acte de fraternité : Le plan prévoit de reconstruire Gaza et de créer une zone économique spéciale. Abel y verrait une chance de « transformer les ruines en ponts », à condition que les ressources profitent équitablement à tous, et pas seulement à une élite ou à des intérêts étrangers.

Ses craintes :

  • Une paix sans justice : « Si ce plan ne fait que geler le conflit sans régler ses causes—l’occupation, l’inégalité, le déni des droits palestiniens—la violence reviendra. » Il rappellerait que la démilitarisation de Gaza, si elle est imposée sans contrepartie politique claire, risque d’être perçue comme une capitulation.
  • L’oubli des plus faibles : « Qui parlera pour les sans-voix ? Les réfugiés, les enfants orphelins, les familles sans toit ? » Abel insisterait pour que la gouvernance transitoire inclue des représentants légitimes du peuple palestinien, pas seulement des technocrates ou des experts internationaux.
2. Caïn : La peur de la trahison et la quête de sécurité

Ce qu’il dirait : « J’ai tué mon frère par jalousie et par peur. Aujourd’hui, je vois Israël et le Hamas prisonniers de la même peur : la peur de l’autre, la peur de perdre, la peur de disparaître. Ce plan promet la sécurité pour Israël—un retrait progressif de Gaza, une démilitarisation, une force internationale pour éviter le retour du Hamas. Mais comment croire en ces promesses quand l’histoire nous a appris que la méfiance est plus forte que l’espoir ? »

Ses préoccupations :

  • La sécurité d’Israël : Caïn comprendrait la nécessité pour Israël de se protéger. « Après le 7 octobre 2023, comment faire confiance à ceux qui ont juré votre destruction ? » Il verrait d’un œil favorable la présence d’une force internationale et le désarmement du Hamas, mais il demanderait : « Qui garantira que les armes ne réapparaîtront pas ? »
  • La légitimité du plan : « Ce plan est-il équitable, ou simplement un moyen pour Israël de dicter ses conditions ? » Caïn, marqué par sa propre culpabilité, soulignerait que la paix ne peut être durable si elle est perçue comme une victoire des uns sur les autres. Il noterait que le plan reste flou sur la création d’un État palestinien, et que Netanyahu a déjà rejeté cette idée.
  • Le risque de l’humiliation : « Une paix qui humilie le Hamas ou les Palestiniens ne fera que nourrir la rancœur. » Caïn rappellerait que la démilitarisation ne doit pas être une punition, mais un pas vers une sécurité partagée.

Ses doutes :

  • La sincérité des acteurs : « Trump et Netanyahu parlent de paix, mais qui croit vraiment qu’ils sont prêts à faire les concessions nécessaires ? » Caïn, qui connaît la duperie, mettra en garde contre les promesses creuses et les calculs politiques.
  • L’avenir des colons et des extrémistes : « Et ceux, en Israël, qui refusent toute concession ? Ceux qui veulent annexer la Cisjordanie ou chasser les Palestiniens ? » Il craindrait que le plan ne soit qu’une étape vers une nouvelle domination, pas vers une véritable réconciliation.
3. Abel et Caïn ensemble : Un dialogue sur la paix possible

Abel (doucement) : « La paix ne commence pas par les armes ou les murs. Elle commence quand on reconnaît la souffrance de l’autre comme la sienne. Ce plan offre une trêve, mais pas encore une réconciliation. Il faut ajouter à ces 20 points un 21e : la vérité. Sans elle, nous resterons des frères ennemis. »

Caïn (amer) : « La vérité, c’est que nous avons tous du sang sur les mains. Israël, le Hamas, les puissances étrangères… Personne n’est innocent. Mais si ce plan peut sauver des vies aujourd’hui, peut-être est-ce un début. Même si je doute qu’il suffise. »

Leur message commun :

  • La paix exige du courage : « Il faut oser regarder l’autre dans les yeux et dire : ‘Plus jamais ça.’ Ni occupation, ni roquettes, ni blocus. »
  • La mémoire doit être un pont, pas une arme : « Les Israéliens et les Palestiniens doivent apprendre l’histoire de l’autre, pas pour s’accuser, mais pour comprendre. »
  • La sécurité ne peut être unilatérale : « Tant qu’Israël occupera la Cisjordanie, tant que Gaza sera une prison, la paix sera fragile. »
  • La communauté internationale a un rôle : « Les États-Unis, l’Europe, les pays arabes—ils doivent être des garants, pas des juges. Leur rôle est d’aider à construire la confiance, pas à imposer une solution. »

Leur question à Trump, Netanyahu et au Hamas : « Ce plan parle de ‘Comité de la paix’, de reconstruction, de désarmement. Mais où est l’amour du prochain ? Où est la volonté de se mettre à la place de l’autre ? Sans cela, même les meilleurs accords ne seront que du papier. »

Leur dialogue imaginaire révèle une tension centrale : comment concilier sécurité et justice, mémoire et pardon, réalisme et idéalisme ?

  • Le plan de Trump est-il un pas vers la paix, ou un leurre qui repousse les vraies questions ?
  • Peut-on construire une paix durable sans affronter les injustices historiques (occupation, réfugiés, Jérusalem) ?
  • Quel rôle les spiritualités—juives, musulmanes, chrétiennes—pourraient-elles jouer pour transformer les cœurs, au-delà des accords politiques ?

Abel et Caïn nous rappellent que la paix n’est pas seulement une question de territoires ou de sécurité, mais de fraternité retrouvée. Leur histoire nous interroge : sommes-nous prêts, en 2025, à écrire une fin différente à leur tragédie ?

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