Ce blog est destiné à stimuler l'intérêt du lecteur pour des questions de société auxquelles tout citoyen doit être en mesure d'apporter des réponses, individuelles ou collectives, en conscience et en responsabilité !
20 Août 2009
Dans le cadre du programme Europe Visions de l'Institut Français des Relations Internationales, Khadija Mohsen-Finan a publié en décembre 2008 un document intitulé : "
L’Union pour la Méditerranée : une ambition française de reconsidérer le Sud ".
En voici l'introduction :
Durant sa campagne électorale, le candidat Nicolas Sarkozy avait formulé le projet de bâtir un espace
politique « pour donner un second souffle au processus de Barcelone ».
Intervenant dans un climat de dégradation des liens entre les pays des deux rives, ce projet pouvait être perçu comme une
redéfinition des
relations entre l’Europe et, en particulier, la France et son Sud.
L’objectif de ce dessein était bien de combler le fossé qui existe et se creuse plus encore entre l’Europe et son flanc sud et
plus largement encore, de créer le cadre et les conditions d’un dialogue entre l’Occident et l’islam.
L’ambition première était donc grande et prenait en compte les défis actuels. Ses artisans présentaient le projet comme un «
défi et un
pari ni plus ni moins raisonnable que ceux de l’Europe il y a soixante ans ». Mais pour eux, ce défi s’inscrivait en rupture avec le processus de Barcelone, considéré
comme un échec.
La question de sa mise en oeuvre ne se posa qu’ultérieurement et la première période fut marquée par un élan
et une
vision quasi romantique de cette construction régionale censée rapprocher les pays des deux rives, renouer le dialogue entre Occident et islam, réconcilier les
anciennes colonies avec leurs ex colonisateurs et rétablir la confiance entre sociétés du Sud et classes dirigeantes.
Mais deux facteurs essentiels ôtèrent à l’Union méditerranéenne – première appellation du projet - sa part de rêve et
d’utopie. D’une part,
certains pays européens et, en particulier, l’Allemagne et l’Espagne, craignant de se voir marginalisés par un projet beaucoup trop français et pas suffisamment européen,
contribuèrent à
l’inscrire à partir de mars 2008, dans le prolongement du processus de Barcelone. D’autre part, les difficultés réelles de la plupart des pays du Sud à être des partenaires à part entière
posèrent également la
question de la mise en oeuvre de ce projet.
Dans un premier temps, il nous paraît essentiel de voir en quoi le processus de Barcelone avait-il besoin d’être reconsidéré. Il
nous appartient aussi de voir, dans un second temps, la manière dont la France a voulu redéfinir ses relations avec les pays de son flanc sud en mettant en place une politique régionale initialement conçue en rupture avec le projet de Barcelone. Nous verrons alors, dans une troisième partie, comment certains pays européens ont voulu
conserver le projet méditerranéen dans le giron européen en l’inscrivant
dans le prolongement de Barcelone et en le rebaptisant : processus de Barcelone : union pour la Méditerranée.
Enfin, la dernière partie nous permettra d’analyser les questions relatives à la gouvernance et à la nouvelle architecture
institutionnelle telle qu’elle a été définie à Marseille, en novembre 2008.
Le texte complet est disponible ici dans sa version pdf :
EuropeVisions_3_fr.pdf