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Publié par Collectif "Pour une République irréprochable"

D'aucuns observent - et, de plus en plus souvent, déplorent, y comrpis chez les thuriféraires d'hier - la multiplication des manoeuvres populistes et/ou à visées électorales en même temps que des décisions effectives qui concrétisent dans les faits, et parfois, dans la loi, les excès et autres dérives politiciens qui non seulement entament en profondeur la cohésion nationale mais créent les ferments d'une rupture profonde entre la Nation toute entière et un Etat recroquevillé sur le seul service d'une conception des plus douteuse de l'ordre et de la sécurité autant que de ses missions régaliennes, tout en alimentant - et en entretenant - un climat de suspicion, de haine, et de xénophobie qui divise les Français au risque de les pousser à recourir à la violence, en même temps qu'il participe à discréditer la France aux yeux d'un monde interloqué par autant de disgressions jruidiques, morales et éthiques !

Cette situation particulièrement délétère procéde aussi, bien au-delà, d'une volonté politique de rupture de la France avec son histoire (le projet de retirer certains épisodes des plus fondamentaux de son Histoire de certains manuels d'histoire en dit long à cet égard), avec son destin européen, avec ses valeurs profondes, comme avec toutes les institutions internationales qui ont autorité pour la rappeler au réglement, à la mesure, au droit, aux valeurs et aux principes démocratiques, voir même de la sanctionner !

Depuis 2007, la tentation de rupture avec non seulement l'Union européenne, mais l'Europe toute entière, est patente ! (cf. en particulier la position prise récemment à cet égard par l'ancien Premier ministre Edouard Balladur : Edouard Balladur : "le climat politique est malsain" (Le Monde) )

Les évènements récents ne doivent certainement rien au hasard, tant la garde et l'arrière garde se sont mobilisées pour faire valoir, avec la même arrogance, et le même dédain, leur profonde "antipathie" autant pour le Parlement européen que pour la Commission européenne ! Tout en en appelant à leur clémence.  

Cette tentation  s'exprime déjà dans la distance qu'a pris le gouvernement français en place avec la démarche communautaire au sein de l'Union, lui préférant une méthode intergouvernementale au travers de laquelle elle tente de reprendre par la méthode - et la forme - ce qu'elle a accepté de concéder par le droit - et le fond - au travers de sa signature des traités et autres chartes européens autant que du processus d'élaboration de ce qui constitue aujourd'hui l'acquis communautaire !

Elle s'exprime ensuite par la distance que les dirigeants de l'Etat tentent de prendre à l'égard des directives et réglements européens, des résolutions du Conseil de l'Europe ou des arrêts de la Cour européenne des droits de l'Homme qui pointent la France et les écarts de son Etat en regards des droits, libertés et principes les plus fondamentaux.

L'idée même portée par la cellule élyséenne de lancer une Union méditerranéenne autonome, sans y associer ni l'Union européenne, ni même les Etats européens n'ayant pas de rivages en Méditerranée, procéde de cette tentation quand bien même celle-ci n'a pas trouvé à se concrétiser ni en droit ni dans les faits (l'Union pour la Méditerranée qui s'y est susbstituée répond à une toute autre logique). (cf. Comment l'UpM peut-elle survivre à la défaillance des Etats européens du pourtour méditerranéen - nouvelle édition - )

Par ailleurs, appeler à ce que l'on vous accorde le bénéfice d'un principe de présomption d'innocence alors même que l'esprit, sinon la lettre, des projets de loi, trop souvent incompatibles avec la Constitution,  ou dont les ressorts s'apparent à ceux de projets de loi d'exception, que l'on soumet au parlement est inspiré par une logique qui dénie à ses propres citoyens le droit à un tel bénéfice, relève soit de l'inconscience, soit de la désinvolture, soit du déni de responsabilité, voir même de la forfaiture !

Puisque le Traité de Lisbonne offre la possibilité à tout Etat membre de se retirer de l'Union européenne s'il le souhaite (cf. l'article 30 du traité sur l'Union européenne), que les dirigeants français actuels aillent jusqu'au bout de leur combat, si leur volonté est effectivement de conduire la France à se retirer de l'Union, en soumettant par référendum un texte par lequel ils inviteraient les citoyennes et les citoyens français à renoncer à leur appartenance à l'Union européenne, en même temps qu'à leur citoyenneté européenne et aux acquis qui régissent leur vie et leur offrent à la fois la paix, la sécurité, la prospérité (même si celle-ci vacille ici ou là) et un projet collectif de coopération sans cesse plus étroite pour qu'ils fassent sans cesse davantage société européenne !

Nous vérifierions ainsi à l'aune des exigences du débat et du pacte qui animent le fonctionnement  - jusqu'ici serein - de la démocratie et de la République françaises si le combat qu'il mène est réellement légitime !

En toute souveraineté ! Celle du peuple de France dont ils tirent leur légitimité constitutionnelle à défaut d'en tirer leur légitimité politique et morale, comme leur légitimité tout court !

Il n'est pas suffisant d'appartenir et/ou de faire allégeance à des obédiences philanthropiques et autres cercles prétendûment républicains pour pouvoir justifier de la légimité, de la justesse et de la justice de son combat (et de sa guerre) pour une République irréprochable !

Pour être pleinement légitimé, c'est-à-dire véritablement fonctionnel, tout gouvernant, tout gouvernement, doit rester structurellement en phase avec la culture politique de la société qu'il régit.

Tirer des plans sur la comète de la désaffection des citoyens français pour une Europe dont ils attendent qu'elle les protège davantage contre les aléas d'une globalisation économique et stratégique qui brouillent les cartes en même temps qu'elle modifie leur existence en accroissant le lot quotidien de leurs difficultés que pourrait laisser accroire le vote sanction infligé au traité constitutionnel par la voie référendaire en 2005 autant que la désaffection croissante pour la monnaie unique, l'euro, dont ils ne perçoivent ni les bénéfices ni les potentialités pour la prospérité, la stabilité et la sécurité de l'Union économique et monétaire, pourrait occasionner de grosses désillusions chez ceux qui s'y aventureraient !

Tous simplement parce que, avec un peu de pédagogie, il n'est pas difficile de démontrer ce que le retour à des schémas et dynamiques purement nationales ou multilatérales conduirait rapidement les Etats-nations dans l'impasse.

Gouverner se mérite ! Et requiert bien d'autres légitimités !

Quand on en en est à ce point dépourvu ou que l'on n'en jouit plus, la dignité autant que la raison raisonnante vous imposent de vous abstenir de poursuivre votre quête, pour le coup illégitime, de pouvoir ou de vous démettre de vos responsabilités électives !

L'Etat français, auquel ne saurait se réduire la France, ne saurait être plus longtemps l'Etat de la désunion ! (cf. Etat de la désunion ! Nouvelle escalade vers la rupture ! - nouvelle édition - )

Mais l'Union européenne, quant à elle, doit bouger pour retrouver sa propre légitimité démocratique !

Ses difficultés à faire émerger un nouveau concept stratégique pour sa politique monétaire - un concept stratégique qui ne s'oppose pas dans ses ressorts aux aspirations les plus légitimes des Européens en termes d'emplois, de pouvoir d'achat, de protection sociale -, à faire accepter le principe de nouvelles ressources propres indispensables au financement des initiatives dont la responsabilité lui incombe en priorité eu égard aux traités, ou encore à faire progresser son projet politique dans le domaine des affaires étrangères et de la sécurité sans avoir à se plier aux exigences d'un partenariat transatlantique omnivore, suffisent à illustrer à quel point le besoin d'Europe dépasse aujourd'hui le désir d'Europe ! 

Non seulement, elle doit mieux faire connaître son action, mais surtout elle doit clarifier de manière visible par tous son projet politique et sociétal pour les Européens !

Elle doit s'employer avec une énergie encore plus forte à apporter les protections qu'ils attendent d'elle, plutôt que de ménager, parfois au-delà du raisonnable, les intérêts de ses partenaires stratégiques, ou de s'enférer dans des schémas d'alliance et de partenariat ou des connivences qui paralysent ou stérilisent ses propres dynamiques au nom d'une vision utopique de son rôle dans un monde à la fois multipolaire et interpolaire qui ne l'attend pas autant qu'elle le prétend, comme l'illustre les désagréments et les déconvenues qu'elle rencontre aujourd'hui dans ses tentatives de prendre place dans les enceintes internationales en place (FMI, ONU, etc.).

 

A bon entendeur, salut !

 

Voir également :

  * "Considérations sur le gouvernement représentatif", de John Stuart Mill : une certaine idée de la démocratie (Critique de Roger-Pol Droit - Le Monde)

 * Quelle est la place de l'information européenne dans les médias français ?

 * Où en est l'Union européenne face aux défis globaux ? - première partie -

 * Les citoyens européens sont favorables au renforcement de la gouvernance économique de l'UE

 * Toute crise est mondiale, par Philippe Moreau-Desfarges

 * Parlement européen : la commission spéciale sur les défis politiques

 * Retour sur image : le concept stratégique de la politique monétaire de l'UEM doit être révisé !

 * Eurozone : Il est indispensable au succès du plan européen de réassurer les garanties qui en constituent le socle - nouvelle édition -

 * Pour éviter le déclassement de l'Europe, par Pierre Lellouche

 * "Le Traité de Lisbonne suffit-il à relancer l'Europe politique?", par Pierre Moscovici

 * EUROPE 2020 : Stratégie pour une croissance et des emplois durables - contribution de José. M. Barroso

 * Guido Westerstelle : "Le dénigrement permanent de l'Europe est désastreux"

 * Les Etats européens n'ont pas d'autre alternative que de poursuivre la construction européenne en faisant rapidement de l'UE un véritable acteur politique "global" (1)

 * Les Etats européens n'ont pas d'autre alternative que de poursuivre la construction européenne en faisant rapidement de l'UE un véritable acteur politique "global" (2)

* Pour le retour à la primauté de l'esprit républicain dans le fonctionnement de l'Etat en France !

* De l'urgence de cesser de recourir à la démagogie et au populisme au sein d'une Europe en proie à ses propres incohérences

 * De la révision du concept stratégique de l'OTAN !

 * Dépassons l'approche purement instrumentale pour traiter en Européens les questions de stabilité et de sécurité - nouvelle édition -

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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