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Publié par ERASME

Barack Obama a promulgué mardi 23 mars 2010 la réforme historique de l'assurance-maladie aux Etats-Unis pour laquelle il s'est battu de longs mois.
Le président américain a apposé sa signature sur cette législation adoptée dimanche à une courte majorité par la Chambre des représentants lors d'une cérémonie qui s'est déroulée à 11h15 (15h15 GMT) à la Maison blanche.

La réforme de la santé, aboutissement de dix mois d'âpres tractations au Congrès qui ont écorné sa cote de popularité, est une victoire majeure pour Barack Obama qui en avait fait un des chantiers prioritaires de son mandat.

Les collaborateurs du président ont parlé d'atmosphère euphorique dimanche à la Maison blanche lors de l'adoption, par 219 voix contre 212, de ce texte de loi qui permettra à la plus grande partie des Américains de bénéficier d'une couverture santé et que des observateurs jugeaient condamné il y a encore quelques semaines.

Le président américain a mis sa réputation dans la balance et reporté un voyage en Indonésie et en Australie pour consacrer tous ses efforts à ce vote décisif.

L'énergie dépensée par Obama sur ce dossier a créé des tensions au sein même du Parti démocrate, certains jugeant que ce problème complexe prenait trop de place face au besoin de redresser l'économie et de créer des emplois.

Mais Barack Obama peut aujourd'hui porter à son actif une réalisation d'envergure, sans précédent depuis 45 ans en matière de santé publique aux Etats-Unis, alors même que ses adversaires moquaient un bilan plutôt maigre 14 mois après son arrivée au pouvoir, le 20 janvier 2009.

Colère des républicains

Cette victoire pourrait cependant avoir un prix. L'opinion a réservé un accueil pour le moins mitigé à cette réforme et l'opposition républicaine espère en profiter lors des élections de mi-mandat au Congrès, qui auront lieu le 2 novembre pour renouveler un tiers des sièges du Sénat et l'ensemble des élus de la Chambre des représentants.

Les républicains, qui ne décolèrent pas après l'adoption d'une réforme de la santé qu'ils ont combattue jusqu'au bout, soulignent désormais qu'ils seront moins disposés à travailler avec les démocrates sur des dossiers comme le changement climatique ou la réforme de l'immigration.

Douze Etats ont annoncé lundi qu'ils engageraient des procédures contre la réforme qui empiète selon eux sur leur souveraineté, mais le porte-parole de la Maison blanche, Robert Gibbs, a jugé que leur action n'avait guère de chance d'aboutir.

Après la cérémonie de signature, Barack Obama s'adressera aux parlementaires puis s'envolera jeudi pour l'Iowa, un déplacement prévu de longue date qui lui donnera l'occasion de présenter aux Américains les avantages de sa réforme.

La loi permettra notamment d'offrir une assurance-maladie à 95% des Américains, contre un peu plus de 80% actuellement, ce qui représente quelque 32 millions de personnes supplémentaires, et interdira aux compagnies d'assurance de refuser de couvrir les personnes à risques.

Elle représente le plus grand changement en matière de santé publique aux Etats-Unis depuis la création du programme Medicare pour les personnes âgées en 1965 et réalise un objectif que beaucoup d'autres prédécesseurs d'Obama avaient tenté en vain d'atteindre, jusqu'à Bill Clinton en 1994.

Robert Gibbs a déclaré qu'Obama comptait s'exprimer régulièrement sur le sujet dans les mois à venir. Mais l'adoption de la loi lui permettra également de consacrer plus de temps à d'autres priorités comme la réforme de la régulation financière.

Les républicains ont dénoncé la réforme, dont le coût a été évalué par le bureau du budget du Congrès (CBO, non partisan) à 940 milliards de dollars sur dix ans, comme une intrusion de l'Etat fédéral dans l'économie en assurant qu'elle creuserait le déficit budgétaire. Le CBO a jugé qu'elle réduirait le déficit de 138 milliards de dollars sur dix ans.

Le Sénat examinera cette semaine une série d'amendements votés par la Chambre des représentants pour améliorer la loi.

Source :
Reuters

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