Battlegroups. Pourquoi le planning n’est pas tenu ? La réflexion continue, par Nicolas Gros-Verheyde (Bruxelles2.eu)
Pourquoi les Etats rechignent tant à prendre leur tour de garde pour les battlegroups ? Qu’est-ce sont les facteurs de blocage au niveau des Etats membres ou de l’UE ? Ces questions ont fait l’objet d’un nouveau rapport, présenté récemment aux ambassadeurs du COPS – le comité politique et de sécurité de l’UE. Un rapport qui propose aussi plusieurs options en guise de remède.
Des trous récurrents dans le calendrier
Le fonctionnement des battlegroups laisse toujours à désirer. A la dernière conférence de coordination, qui s’est tenue le 19
avril dernier, seules deux astreintes ont été remplies pour chacun des semestres de 2016 (au lieu de quatre, 2 par semestre). Tous les autres « trous » n’ont pas été comblés. Ce qui
fait qu’il n’y a, grosso modo, qu’un seul battlegroup de permanence pour tous les semestres de 2013 à 2016, avec une seule exception : au 2e semestre 2014.
Un questionnaire a donc été envoyé aux différents Etats membres, avec 25 questions portant sur tous les aspects : politiques ou
juridiques, comme financiers, militaires, logistiques, de commandement ou de renseignement.
Adhésion au concept …
Ce qui ressort de ce rapport, c’est que tous les Etats membres soutiennent les principes définis dans le concept des battlegroups qui est considéré à la fois comme la force de réaction rapide de l’Union européenne mais aussi comme un « instrument de la transformation des forces armées ». Et tous les Etats membres expriment le souhait de maintenir un « haut niveau d’ambition » pour les battlegroups. Ils estiment qu’il n’y a « pas de contrainte politique, militaire ou de sécurité nationale » qui les empêchent de participer et sont « prêts à continuer » à prendre le tour de rôle. Dix pays sont même prêts à continuer d’assumer un rôle de Nation-Cadre.
… mais manque de volonté politique
Cependant un tiers des pays reconnait qu’il y a un manque de volonté politique, qui obéit à des ressorts « complexes » et est lié bien souvent à « l’absence de volonté de payer et d’utiliser les battlegroups » et au « manque de soutien suffisant au niveau politique ». Plusieurs Etats relèvent aussi que « l’UE n’est pas unie dans sa politique étrangère », qu’il existe « des perceptions très différentes des défis de sécurité » et de « difficultés à décider de l’utilisation opérationnelle des battlegroups » comme de « partager les charges qui ne sont pas partagées de façon équitable ». Ils estiment ainsi qu’il est nécessaire d’avoir un large débat politique sur le futur des instruments militaires de la CSDP et de gestion de crise de l’Union européenne.
Il faut remarquer que dans la plupart des Etats membres, une approbation nationale ou une consultation est nécessaire avant le déploiement d’un battlegroup ; ce n’est que dans quelques Etats que cette formation n’est pas nécessaire, utilisant alors un mandat général. Le plupart des Etats membres (sauf 2) estiment que le fait que les battlegroups n’aient pas été déployés n’est pas un facteur déterminant dans le fait de décider de contribuer, ou non, à un créneau.
Un partage financier des charges insuffisant
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