Comment l'UpM pourrait-elle survivre à la défaillance des Etats européens du pourtour méditerranéen - nouvelle édition -

Ayons le courage d'imaginer un instant la Méditerranée sans l'Europe (La Méditerranée sans l’Europe (Confluences Méditerranée - N° 74 Été 2010 ) ) !

Où en serait-elle ?

A son origine, le projet français d'Union méditerranéenne se limitait à inclure les seuls pays riverains de la Méditerranée !  
Quant on voit l'état des finances publiques des Etats européens riverains, qui sont, à l'exception de la France (?!) - au bord de la " faillite " (terme qui exprime bien ce qu'il veut dire même s'il est impropre s'agissant d'Etats), situation qui était évidemment largement connue dès l'origine du projet, on est en droit de s'interroger sur les motifs qui ont pu conduire leurs partenaires du sud et de l'est méditerranéen à accepter de s'associer aux premiers au risque de mettre en péril la relation étroite que chacun a su développer avec l'Union européenne, d'une part, ainsi qu'avec des Pays comme l'Allemagne, la Suède, le Royaume Uni, la Belgique, les Pays bas, d'autre part !

Imaginez quelle serait aujourd'hui la situation de cette " Union méditerranéenne " alors que la Grèce, l'Espagne, le Portugal, et demain peut-être l'Italie, connaissent une crise financière doublée d'une crise de confiance qui n'est naturellement pas propice à des investissements massifs dans le sud de la Méditerrannée !
Les analyses de Ferdinando Riccardi à l'égard de l'UpM dont rend compte Regards-citoyens prennent encore plus de force dans le contexte de cette crise majeure ! 
Je ne suis pas certain que le Royaume-Uni, auquel les décideurs européens ont donné les clés de l'action extérieure de l'Union européenne (dans quel but ?!) - y compris dans l'administration de la Commission européenne - verserait beaucoup de larmes si, simultanément, l'eurozone et l'UpM, vacillaient de manière encore plus traumatisante pour les nations qui s'y sont engagées ! (cf. Où l'on parle de la Grèce mais pas seulement, par Françoise Garteiser (LaChroniqueAgora.fr))
Ni les souverainistes et autres nationalistes qui n'ont toujours pas aperçu la globalisation stratégique à l'oeuvre et ses effets sur l'efficacité des lignes Maginot ! Ni les atlantistes béats - qui ne voient aucun péril pour les Européens et le bassin méditerranéen dans la guerre que se livrent les protagonistes du dollar, de la livre sterling et de l'euro -, lesquels sont encore bien fringants au sein des deux puissances nucléaires européennes autant qu'en Allemagne ...  !

Si la France a mal digéré qu'on lui impose de revoir sa copie en acceptant de le placer dans un cadre élargi aux autres Etats membres ainsi qu'aux institutions de l'Union européenne - comment a-t-on pu un seul instant imaginer passer outre les règles des traités européens en matière de relations internationales ?! -, elle doit aujourd'hui " se féliciter "  de pouvoir compter sur l'Union européenne, et l'Allemagne, pour sauver le soldat " UpM ", bien mal portant au demeurant ! Même si je subodore qu'il demeure dans quelque village gaulois des irréductibes qui croient encore au Père Noël !! (cf. par exemple A propos de l'hostilité d'Antoine Sfeir à l'égard de l'euro-méditerranéisation de l'UpM )

Même les formules multilatérales de type " 5 + 5 " réunissent elles aussi les Pays qui sont en difficulté !

Agissons ensemble pour redonner un véritable espoir aux peuples de notre Méditerranée ! Agissons avec clairvoyance sans leur mentir sur la réalité des enjeux qu'ils doivent - et devront encore davantage demain - affronter ensemble en leur proposant des formules tombées comme la foudre d'un ciel passablement orageux !

Il est surprenant de constater que c'est une organisation privée, le World Economic Forum, qui s'emploie à ouvrir les débats au Moyen Orient et en Afrique du Nord autour de cette réalité incontournable ! (cf. World Economic Forum sur le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord : Sens, Résilience et Prospérité (Marrakech, 26-28 octobre 2010) )

L'espace euro-méditerranéen, comme les peuples et les cultures qu'il héberge,  valent bien plus que ce que veulent lui imposer des "stratèges" à la petite semaine ! 

Osons porter un autre regard sur l'oeuvre politique !