Les traités de Westphalie (1648)
Les traités de Westphalie, signés à Münster et Osnabrück, mettent fin, dans l'espace germanique, à la complexe guerre de Trente Ans qui a embrasé l'Empire puis l'Europe entière.
Ils marquent un tournant historique majeur, en entérinant les échecs définitifs du projet des Habsbourg de domination universelle et du rêve de chrétienté réunifiée promu par les empereurs catholiques et les papes.
Les puissances catholiques, hors la France qui récupère les droits des Habsbourg d'Autriche en Alsace, sortent affaiblies : l'Espagne admet l'indépendance des Provinces-Unies tandis que la Suède luthérienne, protectrice des protestants allemands, conforte son hégémonie en Baltique en annexant la Poméranie occidentale et les évêchés de Brême et Verden.
Le principe de souveraineté religieuse des princes allemands, posé par la paix d'Augsbourg de 1555, est confirmé et étendu aux calvinistes.
L'empereur, s'inclinant devant les « libertés germaniques » des princes territoriaux de l'Empire, renonce ainsi à exercer sur celui-ci une souveraineté pleine et entière.
Cette logique, respectée jusqu'à la fin de l'Empire en 1806, pousse les Habsbourg d'Autriche à renforcer leur puissance sur leurs propres États héréditaires et, à terme, à mener une expansion territoriale vers l'est.