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Publié par De La Boisserie

Le Conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a adopté vendredi une résolution exprimant une "inquiétude grandissante" face aux activités de l'Iran dans le domaine du nucléaire.

Mais la résolution, adoptée par 32 voix contre 2 - Cuba et l'Equateur; l'Indonésie s'est abstenue -, ne mentionne aucune mesure concrète pour ramener l'Iran au pas, signe des fortes réticences de Moscou et Pékin à isoler Téhéran.

Elle a néanmoins suscité une réponse ferme de l'Iran, qui s'oppose à la venue dans l'immédiat d'une délégation de l'AIEA, comme proposé jeudi par le directeur général de l'agence Yukiya Amano.

La résolution, fruit d'un compromis entre les six puissances en première ligne dans le dossier iranien (Etats-Unis, Chine, Russie, France, Grande-Bretagne et Allemagne), fait part d'"une inquiétude profonde et grandissante à l'égard des questions en suspens relatives au programme nucléaire iranien, y compris celles qui doivent être clarifiées afin d'exclure l'existence de possibles dimensions militaires".

Elle fait suite au rapport de l'AIEA publié la semaine dernière, qui évoque de "sérieuses inquiétudes concernant une possible dimension militaire du programme nucléaire iranien" et note que des activités relatives à la mise au point d'un engin explosif nucléaire "pourraient se poursuivre actuellement".

PRESSION

L'Iran a menacé l'AIEA de poursuites judiciaires pour la publication de ce rapport, qualifié par l'ambassadeur iranien auprès de l'agence onusienne de " non-professionnel, déséquilibré, illégal et politisé ". " Les résolutions basées sur ce rapport (...) n'auront aucune légitimité légale et ne seront donc pas applicables ", a ajouté Ali Asghar Soltanieh.

Réagissant au vote de la résolution, il a affirmé que son pays n'arrêterait pas "une seconde" l'enrichissement d'uranium.

L'émissaire a ajouté que l'Iran ne participerait pas au sommet sur le désarmement nucléaire prévu la semaine prochaine à Vienne entre pays du Moyen-Orient.

La résolution ne risque pas de satisfaire les puissances occidentales et Israël, qui espéraient que le rapport permette une action internationale concrète pour contraindre l'Iran, tel un renvoi de la question iranienne devant le Conseil de sécurité de l'Onu.

" Cela ne fait pas augmenter de façon irréversible la pression sur l'Iran ", constate Mark Hibbs, spécialiste de la prolifération nucléaire au Carnegie Endowment for International Peace.

La France a menacé l'Iran vendredi 18 novembre de " sanctions d'une ampleur sans précédent " si Téhéran refusait " de se conformer à ses obligations internationales ".

La Maison blanche a estimé que la résolution démontrait la "fourberie des affirmations iraniennes" sur le caractère civil de son programme nucléaire.

" Les Etats-Unis continueront d'imposer cette pression (...) en concertation avec (leurs) partenaires comme de manière unilatérale ", a dit le porte-parole Jay Carney dans un communiqué.

Le Conseil de sécurité a imposé quatre trains de sanctions à l'Iran depuis 2006. Mais la Russie et la Chine, dont l'Iran est un partenaire commercial et énergétique, s'opposent à toute sanction supplémentaire.

Il est important de relever qu'à ce stade, le dossier nucléaire iranien est traité au Conseil de sécurité des Nations sous le régime du chapitre VI de la Charte des Nations Unies (Chapitre VI : Règlement pacifique des différends ), et non sous le régime du chapitre VII (Chapitre VII : Action en cas de menace contre la paix, de rupture de la paix et d'acte d'agression ).

 

Source : Reuters

 

Voir également sur ce blog les articles des rubriques Le dossier nucléaire iranien et  Prolifération nucléaire et désarmement stratégique ainsi que Du retour au premier plan dans l'agenda international du dossier nucléaire iranien 

 

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