Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Regards citoyens

Ce blog est destiné à stimuler l'intérêt du lecteur pour des questions de société auxquelles tout citoyen doit être en mesure d'apporter des réponses, individuelles ou collectives, en conscience et en responsabilité !

Italie : les Bourses ont du mal à digérer les résultats de l'élection (Le Monde avec AFP et Reuters)

Les Bourses évoluent en nette baisse, mardi 26 février, sous la menace d'une Italie ingouvernable. Après des ouvertures marquées du sceau du décrochage, les places limitaient toutefois la casse. En milieu d'après-midi, l'indice phare de Milan chute ainsi de près de 4 %, suivi par le Dax de Francfort, qui perd 1,5 %, et le CAC parisien, qui recule de près de 2 %. Ces mêmes Bourses avaient déjà reculé, lundi, avec les résultats anticipés venus de l'autre côté des Alpes.

 

 

Un recul symptomatique du malaise des marchés face aux résultats des élections. La gauche a remporté la Chambre des députés, mais semble avoiréchoué au Sénat, plongeant la troisième économie de la zone euro dans une impasse politique. Seul véritable vainqueur du scrutin, Beppe Grillo et son Mouvement 5 Etoiles (M5S) a su séduire en surfant sur le rejet de la classepolitique, la colère contre l'austérité et la défiance à l'égard de l'Europe. 

Même incidence sur le marché des changes : l'euro est tombé, en début d'échanges européens, autour de 1,30 euro, son niveau le plus faible depuis sept semaines. En revanche, les valeurs perçues comme "sûres" connaissent les faveurs des investisseurs : or (le métal précieux a connu sa plus forte hausse en séance depuis un mois), dollar et bons du Trésor américain caracolent en tête.

Les places européennes ne sont pas les seules concernées. Wall Street rebondit modestement mais reste susceptible de rechute. "Hier (...) comme leurs homologues européens, les indices américains ont baissé au fur et à mesure des sondages et des premiers résultats. Ils ont enregistré leur plus forte correction sur une journée depuis le début de l'année", rappelle le courtier Aurel BGC.

 LES BANQUES EN PREMIÈRE LIGNE

Les valeurs financières ont été les plus sanctionnées, réagissant essentiellement à la crainte d'un retour du "risque européen" : BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale ont perdu jusqu'à plus de 5 %. En Italie, la baisse était sévère avec des banques en repli de 7 à 8 % dont Mediobanca et Intesa Sanpaolo .

"Au-delà de l'aspect comptable, et après le risque systémique d'un effondrement de la zone euro, on entre maintenant dans un scénario de crise de confiance" dont"les banques sont les premières victimes", explique Renaud Murail, gestionnaire de fonds chez Barclays Bourse. En clair : après la crise des dettes, cristallisée autour du cas grec, les investisseurs craignent un nouveau coup de froid sur leVieux Continent, venu d'une Botte en récession et lourdement endettée (plus de 120 % du PIB).

"L'événement que constitue la forte poussée du vote contestataire (siphonné parBeppe Grillo) est un marqueur de la lassitude face à une crise qui dure et au manque de perspective des classes d'âge les plus jeunes (le taux de chômage des moins de 25 ans est proche de 40 %). L'application de son programme économique (sortie de l'euro, répudiation de la dette, relance budgétaire) aurait pour premier résultat de ruiner l'Italie et, accessoirement, de signer la fin de la zone euro", jugent les analystes d'Oddo Securities.

"Ingouvernable". L'expression revient comme un leitmotiv : "Plus qu'un 'risque Berlusconi', ces résultats des élections italiennes donnent l'image d'un pays ingouvernable, sans majorité stable. Les futures réformes sont clairement compromises", affirment les analystes d'Aurel BGC, qui pointent la difficulté qu'aura le pays à se financer.

HAUSSE DU COÛT DE FINANCEMENT DU PAYS

Sur le marché de la dette, les taux d'emprunt italiens augmentaient d'ailleurs fortement. Le taux italien à 10 ans était au plus haut depuis novembre dernier, suivi par les taux espagnols. Le ministre espagnol de l'économie, Luis de Guindos, a admis mardi que le risque d'instabilité politique résultant des élections italiennesavait un effet de contagion sur les marchés, mais espéré que celui-ci serait "de courte durée".

Au chapitre des réactions politiques, le ministre espagnol des affaires étrangères a jugé que cette impasse politique risquait d'affecter l'ensemble de la zone euro."C'est un saut dans l'inconnu qui n'annonce rien de bon pour l'Italie ou pour l'Europe", a déclaré José Manuel Garcia-Margallo, exprimant notamment sa crainte quant aux fluctuations éventuelles des écarts de taux d'intérêt sur les obligations souveraines ("spreads").

"Il est essentiel et dans l'intérêt de toute l'Europe que l'Italie se dote vite d'un gouvernement stable et opérationnel (...). Les responsables politiques à Rome savent que l'Italie a toujours besoin d'une politique de réformes, une politique de consolidation", a déclaré son homologue allemand.

"L'Italie joue un rôle central pour résoudre avec succès la crise européenne de la dette. C'est pourquoi nous comptons sur le fait que la politique de consolidation et de réformes soit poursuivie de manière conséquente" par le prochain gouvernement italien, a ajouté Guido Westerwelle. 

REJET DE L'AUSTÉRITÉ

En revanche, Arnaud Montebourg a estimé que les Italiens ont rejeté, par leur vote, "la politique imposée par les marchés" après plusieurs plans de rigueur draconiens qui ont plongé leur pays dans la récession. Le ministre français du redressement productif a affirmé que "les conséquences d'un vote souverain ne devraient même pas être discutées". Selon lui, "les Italiens ont dit qu'ils n'étaient pas d'accord avec la politique imposée par les marchés".

Le président du Parlement européen, le social-démocrate allemand Martin Schulz, est allé dans le même sens, avançant qu'une des leçons de ce scrutin était que"les gens étaient prêts à faire des sacrifices mais pas coûte que coûte". Les électeurs italiens ont montré qu'il n'étaient "pas satisfaits" de la cure d'austérité qui leur est imposée, a affirmé M. Schulz. "Nous prenons note qu'il y a eu un large vote de protestation contre la politique d'assainissement budgétaire", a-t-il ajouté."Il faut écouter l'appel émis par ce vote."

"Il faut combiner la discipline budgétaire, la rigueur fiscale avec la croissance et la lutte contre le chômage, notamment des jeunes", a souhaité M. Schulz. Il a rappelé que les politiques de rigueur ne sont pas imposées par Bruxelles mais par les gouvernements... tout en reconnaissant que les électeurs italiens avaient une perception différente de cette réalité.

La Commission européenne a également reconnu avoir "entendu le message d'inquiétude" des Italiens. "L'Italie a pris des engagements vis-à-vis de la Commission et des autres Etats membres, s'agissant de la réduction de ses déficits, de la réduction de sa dette, et sur un certain nombre d'autres engagements de réformes structurelles", a cependant déclaré Olivier Bailly, porte-parole de la Commission.

"Pour nous, ces engagements demeurent, ce sont les engagements de l'Italie et la Commission s'attend à ce que l'Italie honore ses engagements", a-t-il ajouté."L'Italie reste un grand pays fondateur de l'Union européenne."

Source : http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/02/26/les-incertitudes-de-l-election-italienne-secouent-les-marches_1838801_3234.html#xtor=AL-32280397

Lire également : Italie : les incertitudes de l'après-Monti

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
J
Les épineux problèmes du coût de financement et de l'austérité apparaissent en général lorsqu'il y a un changement politique ou encore une crise économique. Ne serait-il pas opportun de trouver une<br /> alternative à ces problèmes via la solidarité ? Aujourd'hui il est possible de concrétisation la croissance inclusive à partir du financement participatif de projets d'intérêt général. C'est' à la<br /> fois simple et utile à tous !
Répondre