L'accord conclu aux USA ne résoudra rien ! Des décisions politiques d'un tout autre ordre s'imposent !
Après des semaines de négociations entre les deux camps responsables du désordre budgétaire américain et de ses répercussions catastrophiques tant sur l'économie américaine que sur les grands équilibres économiques, monétaires et politiques internationaux, l'accord conclu entre les républicains et les démocrates (cf. http://www.whitehouse.gov/the-press-office/2011/07/31/fact-sheet-bipartisan-debt-deal-win-economy-and-budget-discipline) qui porte sur le relèvement du plafond autorisé pour la dette souveraine de l'Etat fédéral américain ainsi que sur les coupes dans les dépenses futures des budgets fédéraux des prochaines années n'apportent pas une réponse à la mesure des risques systémiques en jeu !
Les marchés financiers et boursiers l'ont fait savoir dès le lendemain de l'adoption par le Congrès de cet accord à la petite semaine dicté par des enjeux électoralistes plutôt que par des considérations stratégiques et/ou internationales (cf. Les marchés financiers toujours pas rassurés (Le Monde) ) !
La structure même de cette dette souveraine, la sociologie de ses détenteurs, la contribution significative des dépenses militaires à cette situation catastrophique (cf. De la structure de la dette souveraine et du déficit public des Etats-Unis) appelaient des décisions politiques d'une toute autre nature et d'une toute autre envergure !
Il n'en a rien été !
La dette américaine va continuer sa course folle vers les abîmes, entraînant avec elle une grande partie des ressources financières internationalement mobiles qui irriguent les marchés financiers sans offrir au reste du monde les ressorts d'une reprise économique salutaire !
Il appartient désormais aux autres acteurs clé de la communauté internationale d'en tirer toutes les conséquences, en bon ordre de préférence !
Les acteurs les plus alignés sur les Etats-Unis, et, partant, les plus dépendants et donc les plus menacés par les effets des risques systémiques induits par cette fuite en avant suicidaire pour les Etats-Unis et déstabilisatrice pour le reste du monde, au premier rang desquels figurent non seulement les Etats européens mais également la Chine et le Japon et bien d'autres encore, devront déployer énormément d'efforts pour ne pas avoir à subir les effets néfastes de cette absence de courage politique !
A commencer par les Européens dont la zone monétaire vacille chaque jour un peu plus à force de cataplasmes sur ses jambes de bois (cf. La dérobade de l'Europe face à la crise grecque, par Nicolas Baverez (Le Monde) ainsi que Quelle crédibilité accorder à l'accord conclu par les Chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro le 21 juillet à Bruxelles ? ), en évitant les solutions à l'emporte-pièce - comme le recours à la dévaluation de l'euro par production de liquidités monétaires supplémentaires - dont les effets secondaires néfastes pourraient être bien plus traumatisants qu'il n'y parait en première lecture (cf. Vouloir dévaluer l'euro par rapport au seul dollar est une ineptie ! ).
L'heure est plus que jamais venue de prendre le taureau par les cornes en imposant d'inscrire à l'agenda des G8 et du G20 l'établissement d'un Pacte international permettant de limiter les risques systémiques associés au désordre monétaire, à l'inflation et à la prolifération des dettes souveraines (cf. Pour un Pacte international permettant de limiter les risques systémiques associés à l'inflation et à la prolifération des dettes souveraines ).
Voir également :