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2 Janvier 2014
Dans l'affaire dite « Ergenekon » (nom d'une vallée mythique d'Asie centrale d'où serait issu le peuple turc), un tribunal de Silivri, à 70 kilomètres d'Istanbul, a prononcé en août de lourdes peines de prison contre deux cent soixante-quinze accusés, dont de nombreux officiers, des élus et des journalistes soupçonnés d'avoir tenté de renverser le gouvernement du premier ministre, Recep Tayyip Erdogan. Parmi eux figure l'ancien chef d'état-major de l'armée turque, le général Ilker Basbug, condamné à la prison à vie dans un procès dénoncé par l'opposition comme une « chasse aux sorcières ».
En août 2012, le même tribunal de Silivri avait condamné plus de trois cents militaires, dont des généraux quatre étoiles, à des peines de treize à vingt ans de réclusion pour une autre tentative de complot présumée, en 2003 cette fois, encore contre le régime de M. Erdogan.
L'ARMÉE ASSURE NE PAS VOULOIR S'IMPLIQUER
Cette action en justice de l'armée est engagée alors que le gouvernement se débat depuis deux semaines dans un scandale de corruption qui a conduit à plus d'une vingtaine d'incarcérations de proches du pouvoir, causé la démission de trois ministres et un vaste remaniement ministériel.
Les forces armées turques (TSK) avaient publié un communiqué la semaine dernière pour assurer qu'elles « ne veulent pas être impliquées dans les débats politiques » actuels. Cette déclaration avait été faite quelques heures après qu'un journal progouvernemental eut publié un article d'un proche conseiller politique du premier ministre suggérant que le scandale en cours aurait pu être déclenché pour ouvrir la voie à une intervention de l'armée.
Le Parti de la justice et du développement (AKP) de M. Erdogan a considérablement réduit par des réformes et plusieurs procès l'influence politique de l'armée qui, depuis 1960, a mené trois coups d'Etat et forcé un gouvernement d'inspiration islamiste à la démission.
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M. Erdogan
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