Ce blog est destiné à stimuler l'intérêt du lecteur pour des questions de société auxquelles tout citoyen doit être en mesure d'apporter des réponses, individuelles ou collectives, en conscience et en responsabilité !
22 Août 2011
Le gouvernement égyptien devait discuter lundi de l'insécurité qui prévaut dans le Sinaï tandis que l'opinion publique réclame une réponse ferme après la mort de cinq policiers égyptiens tués par l'armée israélienne à la frontière des deux pays.
Les policiers ont trouvé la mort alors que Tsahal traquait des activistes qui avaient tué huit Israéliens jeudi près du port d'Eilat. Selon l'Etat juif, les assaillants étaient entrés sur son territoire via le Sinaï égyptien en venant de Gaza.
Le Caire, estimant que la mort des cinq policiers portait atteinte au traité de paix israélo-égyptien de 1979, a annoncé qu'il allait rappeler son ambassadeur en signe de protestation. Israël a présenté des regrets à leur sujet, mais beaucoup exigent en Egypte des sanctions plus marquées.
Un groupe de dirigeants politiques, comprenant l'ancien chef de la Ligue arabe Amr Moussa et d'autres candidats à la présidence égyptienne, a demandé lundi le retour immédiat de l'ambassadeur égyptien, un renforcement des troupes déployées au Sinaï et la comparution devant la justice égyptienne des Israéliens responsables de la mort des cinq policiers.
Trêve entre Israël et le Hamas
" L'Egypte d'après la révolution de janvier n'est pas celle d'avant. Le régime corrompu, oppresseur et accommodant est parti pour de bon ", disent-ils dans un communiqué publié dans la presse. Le gouvernement de l'ex-président Hosni Moubarak, évincé en février, " a été remplacé par une volonté populaire forte, qui ignore la (...) complicité et sait comment obtenir réparation pour le sang des martyrs. "
Mais l'islamiste Mohammed Selim el Awa, autre candidat à la présidence, prône la retenue. "Toute escalade militaire avec Israël serait une sottise à l'heure actuelle, vu la situation dans le pays", souligne-t-il dans le journal Al Masry al Youm.
Durant le week-end, des centaines d'Egyptiens ont manifesté devant l'ambassade d'Israël au Caire. L'un d'eux est devenu un héros après avoir escaladé le bâtiment pour en retirer le drapeau blanc et bleu frappé de l'étoile de David et le remplacer par les couleurs égyptiennes.
Le ministre égyptien de l'Information, Ossama Heikal, a déclaré à la télévision nationale: " L'engagement qui lie l'Egypte au traité de paix avec Israël (...) doit avoir pour contrepartie un engagement égal ainsi qu'un ajustement des paroles et du comportement israéliens (...). "
De leur côté, Israël et le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, se sont entendus lundi sur un cessez-le-feu après cinq jours de violences transfrontalières liées à la mort des huit Israéliens qui a précédé celle des cinq policiers égyptiens, ont indiqué les deux parties.
Au moins sept assaillants venus de Gaza ont été abattus jeudi selon Israël. Au total, quinze Palestiniens, dont cinq civils, et un Israélien ont péri dans les tirs de roquettes et raids aériens transfrontaliers qui s'en sont suivis.
Selon un responsable qui participait aux efforts de médiation entre Israéliens et représentants de factions palestiniennes de Gaza, les parties sont " parvenus à un arrangement sur une trêve et celle-ci a débuté ".
Un représentant palestinien a dit que le Hamas veillerait à ce que le cessez-le-feu soit respecté par de petits groupes d'activistes responsables de la plupart des tirs de roquettes effectués dernièrement contre le territoire israélien.
Comme d'autres arrangements analogues intervenus dans le passé, cette trêve n'est pas un accord officiel mais une entente par laquelle chaque partie s'engage à mettre fin aux hostilités sous réserve que l'autre en fasse autant.
Voir également sur ce blog :
* La responsabilité de protéger : Qui est responsable de la protection des peuples vulnérables ?
* Demande de reconnaissance d'un Etat palestinien en septembre 2011
* Israël et la notion de « frontières défendables »
* Les Israéliens se ruent sur les seconds passeports, par Franklin Lamb