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Regards citoyens

Ce blog est destiné à stimuler l'intérêt du lecteur pour des questions de société auxquelles tout citoyen doit être en mesure d'apporter des réponses, individuelles ou collectives, en conscience et en responsabilité !

L'Union européenne est confisquée par des cercles d'initiés qui paralysent le débat démocratique indispensable à la refondation de son projet politique !

L'Union européenne serait à l'écoute de ses citoyens ! (cf. L’Union européenne à l’écoute des citoyens : les outils d’analyse des opinions publiques, par Salvatore Signorelli (Notre Europe))     

Encore faudrait-il pouvoir le vérifier dans les faits et actes de ses institutions ! Et que les citoyennes et citoyens européens comme leurs représentants démocratiques nationaux en soient pleinement convaincus !

Nous n'en sommes pas là ! Hélas !

L'Union européenne est confisquée par des cercles d'initiés qui paralysent le débat démocratique indispensable à la refondation de son projet politique !

Que ce soit en France, en Allemagne, à Bruxelles, ou ailleurs en Europe, le débat prétendu démocratique est confisqué par des cercles d'initiés, de clubs et d'associations savantes, de "think tanks" qui se congratulent mutuellement en s'autoentretenant dans leur foi inébranlable en la méthode Monnet,  mais aussi se mentent outrancièrement en occultant outrageusement non seulement les échecs qui s'accumulent à peu près sur tous les registres et les choix politiques et économique erronés qui ont produit des effets au mieux médiocres, au pire catastrophiques, mais également que le modèle post-wesphalien est délibérément mis entre parenthèses par des dirigeants et des partis politiques nationaux qui agissent continument pour redonner à l'Etat l'apparence de la souveraineté y compris là où même l'Union n'en disposerait pas si elle le lui avait été attribuée !

Jean Monnet considérait, probablement avec raison eu égard aux circonstances du moment, que la question de la construction européenne constituait une affaire suffisamment sérieuse pour qu'elle ne soit pas traitée autrement que par des élites initiées aux enjeux véritables ! Il avait très vraisemblablement raison à la sortie de la seconde guerre mondiale !

Mais le monde a changé de manière radicale ! Qu'on le veuille ou non !

Les élites d'aujourd'hui n'ont plus rien qui puisse leur conférer ce statut si privilégié d'"initié" !

Elles n'ont même plus le monopole de la conscience politique !

L'initiation comme l'action politique possèdent désormais bien d'autres ressorts !

La démocratie est devenue davantage participative du fait même de la demande d'expression politique des peuples !

Le savoir est suffisamment distribué pour qu'il soit devenu un bien commun largement partagé !

L'analyse politique, et parfois même l'analyse stratégique, est souvent bien mieux articulée et bien mieux étayée que celle proposée dans ces cénacles d'initiés !

La crise a démontré la fausseté des paradigmes de l’organisation économique du monde. Une fois la faillite de Lehman Brothers acquise, tout le monde a compris qu’il fallait de la garantie publique pour en sortir. Et la garantie suppose la confiance et la crédibilité, donc  la responsabilité, la sincérité et la continuité !

Il faut donc réinventer la démocratie en Europe pour qu'elle repense ses territoires et ses processus de pensée, de décision et d'action collective en tenant compte de ces (r)évolutions !

Celà vaut aussi bien au sein des Pays (qu'ils soient ou non des Etats-nations) qu'à des niveaux supérieurs de la médiation historique !

Les citoyens européens n'accepteront plus très longtemps que ceux qui ont pensé, décidé et agi pour que l'Union en arrive à ce stade de désaffection et de désunion continuent de garder les commandes de leurs destin et projets collectifs !

Or, pourtant c'est bien ce qui est en train de se passer !

Les partis politiques ont les mêmes leaders et les mêmes stratégies plus ou moins occultes à l'égard de la construction européenne depuis des lustres, quand bien même de nouveaux noms et de nouveaux visages émergent, tellement leur préformatage les conditionne à ne reproduire que ce qui a permis leur éclosion !  

Les dipomaties et les technostructuires nationales s'opposent à toute avancée qui les départirait de tout ou partie de leurs prérogatives ! Y compris à toute avancée voulue, pensée et décidée dans les cadres parlementaires appropriés !

Et les médias en prolongent ostensiblement le discours et la posture (cf. "Dix stratégies de manipulation").

Quand aux institutions européennes et internationales, leur arrogance n'a aujourd'hui d'égale que leur réelle incapacité à concilier efficacité, responsabilité et respect de la volonté des peuples sinon à s'autodéterminer tout au moins à se déterminer ensemble, unis dans la diversité !

En Europe, non satisfaite d'avoir été le vecteur principal des dérégulations, des décloisonnements et du retrait du politique dans la gestion des affaires du monde, la Commission européenne, prenant appui tantôt sur des rapports de l'OCDE, du FMI, de l'OMC ou d'autres intances technocratiques dédiées à la promotion de l'idéologie néolibérale jusque dans les moindres recoins de la vie quotidienne des peuples, tantôt sur des troïka ad hoc derrière lesquelles elles se cachent pour agir dans le sens le plus favorable aux intérêts défendus par les thuriféraires du néolibéralisem le plus cynique, continue d'adresser aux institutions nationales des recommandations et/ou orientations qui transgressent frontalement les fondements mêmes des pactes démocratiques scellés en Europe entre l'Etat et le peuple souverain.

A ses côtés, des institutions financières ne disposant d'aucune espèce de légitimité démocratique, telles que le FMI ou la Banque centrale européenne, s'arrogent le droit, sans jamais être contrariées par les dirigeants nationaux, de dire ce qui est bon pour les peuples qui n'ont rien d'autre à faire qu'à se soumettre à la dictature de leur imperium monétaire !

"Le modèle social européen est mort" ! Jamais un banquier central n'avait parlé avec autant de brutalité de la crise que nous traversons. Les propos tenus par l'Italien Mario Draghi, le successeur de Jean-Claude Trichet à la présidence de la Bnque centrale européenne, dans le long entretien qu'il a accordé au Wall Street Journal (lire la retranscription ici), sont tellement violents, par ce qu'ils impliquent, qu'il n'aurait sans doute jamais pu les tenir ailleurs que dans la bible de la finance mondiale. Même Jean-Claude Trichet avait plus de précautions de langage quand il tentait d'expliquer aux peuples européens ce qui les attend. (cf. La fin du modèle social européen est déclarée, par Philippe Mabille, directeur adjoint de la rédaction (La Tribune) )

Et c'est désormais la Cour de Justice de l'Union européenne qui aura désormais compétence pour sanctionner les Etats qui n'auront pas respecté la règle d'or budgétaire établie sans aucune concertation sociale ou démocratique, passant par pertes et profits les dispositions constitutionnelles nationales en vigueur dans les Etats membres de la zone euro !

Par de tels agissement, c'est non seulement le projet européen qui est menacé, mais bien davantage encore, la démocratie elle-même !

Il est quand même incroyable que ceux-là mêmes qui en appelent au modèle européen de civilisation s'interdisent l'autocritique et la reconnaissance de responsabilités à l'égard des actes qu'ils ont commis !

Comment s'étonner dès lors que des citoyens engagés se rassemblent pour appeler au boycott des élections européennes (cf. http://www.m-pep.org/IMG/pdf/APPEL-BOYCOTT.pdf )

Plus que jamais, l'Union européenne a besoin de ruptures ! Elle a besoin de femmes et d'hommes nouveaux capables d'imaginer ce qui n'a jamais existé !

Commençons d'abord par nous mettre collectivement d'accord sur le bilan des vingt cinq dernières années de construction européenne et les responsabilités en jeu dans les désordres qui ont été générées par cette construction !

Lançons un véritable audit public des responsabilités à l'égard des crises systémiques qui obscurcissent nos vies et nos horizons !

Interrogeons nous ensuite sur les évolutions à apporter aux processus politiques et démocratiques européens comme nous l'avons fait ici même, sur ce blog, pour la démocratie française (cf. La démocratie parlementaire à l'allemande : une voie politique pour la France ou encore Ouvrir une nouvelle ère de constitutionnalisation du projet politique européen exige de tirer les leçons du passé et de répondre aux aspirations participatives des citoyens ! ).

Exigeons des partis politiques qui présentent des listes aux élections européennes qu'ils apportent des réponses claires et audibles aux questions fondamentales que soulève le processus de construction européenne (cf. http://www.regards-citoyens.com/article-ne-leurrons-pas-les-citoyens-europeens-avec-des-promesses-qui-ne-seront-pas-necessairement-tenues-122397719.html ; http://www.regards-citoyens.com/article-douze-questions-cles-auxquelles-doivent-repondre-les-partis-politiques-presentant-des-listes-aux-ele-122446815.html ainsi que http://www.regards-citoyens.com/article-quelques-questions-cles-auxquelles-doivent-repondre-les-partis-politiques-presentant-des-listes-aux-122450941.html )

La démocratie n'est pas simplement qu'un mot ! Elle est non seulement une promesse mais une exigence !

 

 

  

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