La crise de la dette souveraine dans la zone euro ne condamne-t-elle pas le modèle social du sud de l'Europe ?
La réponse se trouve d'abord dans les propos de ce citoyen grec interviewé par une chaine de TV au lendemain de l'accord européen du 21 juillet sur sa perception de la gestion européenne de la crise de la dette souveraine grecque, au travers desquels il fit part de sa crainte de voir dans la succession de décisions toutes aussi incompréhensibles les unes que les autres pour le commun des mortels un processus visant, en démarrant en Grèce, à mettre à genou le modèle social en vigueur dans le sud de l'Europe !
Elle se trouve également dans la lettre qu'a adressée la BCE au gouvernement italien qui a fixé les conditions de l'intervention de cette banque centrale au profit des titres et obligations d'Etat objet des spéculations les plus déstabilisatrices de ces dernières semaines (cf. La BCE a dicté des conditions précises à l'Italie dans une lettre (Le Parisien) ).
Elle se trouve ensuite dans cet excellent article (cf. La social-démocratie, naufragée de la dette ? Réhabiliter d'urgence la solidarité budgétaire ! par Frédéric Ménager (Le Monde)).
Elle se trouve également dans certains choix et/oublis dans les agendas multilatéraux (cf. La très étrange absence de la question
technologique dans les agendas multilatéraux consacrés à la régulation financière internationale ).
Elle se trouve enfin dans les positions singulières des agences anglo-saxones (cf. Moody's avertit que les notes de tous les pays européens sont
menacées ) comme dans les nominations à la tête des gouvernements d'alternance, que ce soit en Grèce, en Italie ou au Portugal (dont le nouveau ministre des finances est un chantre de
l'ultralibéralisme passé à la fois par la Banque centrale européenne et le cabinet du Président actuel de la Commission européenne) (cf. Retour sur image : Les hommes d'influence de
Goldman Sachs, par Marc Roche (presseurop.eu - 3 mars 2010) ).
Décider d'ajouter un peu plus de libéralisme économique au libéralisme spéculatif a vraiment de quoi inquiéter les thuriféraires des démocraties libérales qui pensaient encore que l'économie de marché pouvait avoir une dimension sociale un tantinet progressiste au lendemain de crises financières provoquées par des agents économiques qui n'ont pour seul Dieu et pour seule Loi que le seul profit financier à n'importe quel prix, tant sur le plan moral que sur le registre social autant que par le laxisme de gouvernants écrasés à la fois sous le poids des dogmes idéologiques des partis qui les ont portés au pouvoir et que par les effets pervers sur leurs décisions politiques des allégeances aussi grossières qu'iniques qui les lient aux fauteurs de désordres monétaires et financiers !
Voir également sur ce blog :
* The Global Social Crisis : Report on the World Social Situation 2011 (United Nations 2011)
* Retour sur images : Les Européens ont voté pour que la crise continue, par Michel Rocard
* "La vérité si j'mens" : un programme qui ne fait recette nulle part !
* Recréons les bases d'une confiance salvatrice dans nos sociétés
* C'est d'un pacte d'investissement social dont l'Europe a besoin ! par Terra Nova
* Un contrat social pour l’euro, par Pierre Defraigne
* "La vérité si j'mens" : un programme qui ne fait recette nulle part ! (nouvelle édition)