La recapitalisation des banques face à un possible défaut de paiement grec (Touteleurope.eu)
Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a recommandé mercredi 12 octobre face aux députés européens que
soient rapidement renforcés les fonds propres des banques européennes (cf. Une feuille de route pour la stabilité et la croissance,
par José Manuel Barroso). Cette recapitalisation devrait suivre le seuil préconisé par l'Autorité bancaire européenne (ABE), favorable à un relèvement du ratio de fonds propres de 9% d'ici à
juillet 2012, contre les 7% fixés actuellement par le Processus de Bâle III devant entrer en vigueur en 2013 [La Tribune]. Les banques auront entre six et neuf
mois pour s'y conformer, faute de quoi elles devront accepter une recapitalisation par les pouvoirs publics.
Une fois qu'elle sera en possession de toutes les données qui lui sont actuellement transmises par les banques, l'ABE préparera
une proposition de recapitalisation des établissements systémiques des Vingt-Sept en vue de la réunion des ministres européens des Finances qui doit avoir lieu le 21 octobre, à l'avant-veille du
sommet européen du 23 octobre [Reuters]. Les banques devront faire appel à des sources privées de capitaux, appuyées par le soutien des autorités nationales si nécessaire
[L'Express]. Dans l'hypothèse où ce soutien ne serait pas possible, le recours au Fonds européen de stabilité financière (FESF) serait envisageable mais uniquement en
dernier ressort.
Avec un tel "effort de recapitalisation, coordonné et ciblé", Bruxelles espère éviter un risque de contagion de la crise au sein
de la zone euro. Le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet a ajouté hier que "la crise a atteint une dimension systémique".
Face à un risque de défaut de paiement grec, la dette d'Athènes serait donc rééchelonnée, une décote comprise entre 30% et 50%
pour les détenteurs privés d'obligations grecques étant désormais envisagée, au lieu des 21% initialement prévus.
Concernant le FESF, dont la dotation pourrait s'élever à 2 500 milliards d'euros, José Manuel Barroso désire "maximiser" sa
possibilité d'actions, via un mécanisme financier dit d'"effet de levier" sans apport de garanties financières nouvelles par les Etats. La Commission recommande aussi que le remplacement du FESF
par un fonds permanent, le Mécanisme Européen de Stabilité (MES), soit avancé à la mi-2012 au lieu de 2013 [Les Echos]. L'élargissement des compétences du
Fonds décidé le 21 juillet dernier reste toutefois conditionné par son approbation par le parlement slovaque, qui doit se prononcer à nouveau vendredi 14 octobre.