Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Archives

Publié par Patrice Cardot

La Slovaquie, 17ème et dernier pays membre de l'eurozone à devoir se prononcer sur le renforcement du Fonds Européen de Stabilité Financière (FESF), a refusé le 11 octobre de participer à ce plan destiné à aider les pays en difficulté, notamment la Grèce. Sa contribution devait s'élever à 7,7 milliards d'euros pour un montant total de 440 milliards constituant la capacité de prêts effective du FESF.
Le FESF, créé au printemps 2010 pour venir en aide aux pays de la zone euro en difficulté, a vu ses pouvoirs élargis le 21 juillet dernier, notamment par la possibilité de racheter de la dette publique d'Etats en difficulté sur le marché dit "secondaire", où elle s'échange entre investisseurs. Le parlement maltais a approuvé à l'unanimité le renforcement du fonds lundi dernier, mais la recapitalisation des banques européennes ne pourra intervenir qu'à l'unanimité des membres de la zone euro.
Le rejet du parlement slovaque provient de dissensions au sein du pouvoir. Sur l'ensemble des 124 députés présents, 55 élus ont voté pour et 9 contre. Or pour être adopté, le texte devait dépasser les 75 suffrages. Richard Sulik, chef du mouvement Liberté et Solidarité (le SaS, un des quatre partis de la coalition au pouvoir), estime que la Slovaquie, pays de 5,5 millions d'habitants et membre de l'eurozone depuis 2009, est trop pauvre pour réparer les erreurs commises par les autres Etats membres. Or en l'absence des 22 députés du SaS qui n'ont pas participé au vote, la coalition ne pouvait obtenir la majorité requise.
Ce refus devrait conduire à la chute du gouvernement d'Iveta Radicova, premier ministre et chef du parti SDKU-DS, qui avait associé ce vote à une motion de confiance pour son cabinet. Toutefois, une rencontre est prévue à Bratislava aujourd'hui, durant laquelle le parti social-démocrate Smer-SD de l'ex-Premier ministre Robert Fico (parti de l'opposition) pourrait accepter de soutenir le fonds de secours "en échange d'un accord sur des élections anticipées", selon un responsable de ce parti. Du soutien du parti Smer-SD, qui comprend 62 parlementaires, dépend le projet de renforcement du FESF.
Si un nouvel accord est trouvé, un second vote pourrait intervenir dès jeudi au parlement slovaque. La nécessité d'agir rapidement se fait sentir, comme l'a déclaré la Commission européenne, en indiquant "espérer fortement" un vote positif devant permettre de garantir "la stabilité de la zone euro".

Voir également :

 * Quelle crédibilité accorder à l'accord conclu par les Chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro le 21 juillet à Bruxelles ?

 * Tour d'horizon sur "la crise" et les réponses qui y sont ou n'y sont pas apportées par les décideurs politiques européens 

 

 

 

 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article