Le CRIF et la centralité d’Israël (Le Monde)
Alors que le président du Crif (conseil représentatif des institutions juives de France), Richard Prasquier, a provoqué vendredi 18 novembre 2011 un début de polémique en suggérant un possible antisémitisme dans l'éviction de certains candidats socialistes aux législatives en Ile de France, et en mettant en garde contre "les sirènes de la détestation d'Israël", l'organisation "politique" de la communauté juive en France organise dimanche 20 novembre sa première "Convention nationale", où sont attendues 800 personnes.
Cette journée de réflexion, qui a pour thème 'Demain les juifs de France" et qui abordera les défis de la communauté., devait aussi être l'occasion d'interroger les responsables des deux partis majoritaires, Martine Aubry pour le PS et Jean-François Copé pour l'UMP sur "les juifs et l'élection présidentielle", et notamment la position de chacun sur la politique de leur parti à l'égard d'Israël. Mme Aubry ayant finalement décliné l'invitation, selon M. Prasquier, ce "grand oral" a été annulé. Mais, revendiquant son action sur le champ politique, le Crif annonce qu'il interrogera les différents candidats à l'élection présidentielle à partir de janvier.
La peur d'un vote FN
Dans les débats prévus dimanche 20 novembre, trois des huit tables rondes auront pour sujet le rapport de la France et des juifs avec Israël. Si les statuts du CRIF prévoient dans ses missions "la défense d'Israël", aux côtés de "la lutte contre l'antisémitisme ou la transmission de la mémoire de la Shoah", M.Prasquier souligne en effet la prédominance du premier sujet dans la communauté juive. "Beaucoup considèrent que leur lien avec Israël est de plus en plus traité de manière biaisée", estime M.Prasquier qui juge la lecture du conflit israélo-palestinien dans les médias "anti-israélienne". "Ils ont l'impression de ne plus pouvoir s'exprimer sur cette question". Dans une allusion aux bouleversements que connaissent plusieurs pays arabes, M.Prasquier dénonce aussi "l'absence de distance des responsables politiques français avec ce qui ce passe chez les ennemis d'Israël".
Cette "déstabilisation", teintée de "stupéfaction" chez les juifs de France pourrait amener certains d'entre eux à voter Front national, s'inquiète même le président du Crif. "Alors que nous avons avec le FN un lourd contentieux qui n'est pas apuré, ce parti ne peut pas être considéré comme un parti comme un autre. Or, cette réserve est en train de lâcher chez un petit nombre de juifs".
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