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Publié par Jean Poche

Les banques européennes doivent d'abord chercher à se recapitaliser par elles-mêmes avant de demander une aide publique, a déclaré lundi la directrice générale du Fonds monétaire international, Christine Lagarde.

Les dirigeants européens ont accentué leur pression sur les banques la semaine dernière pour les forcer à trouver des ressources qui leur permettent de supporter des pertes plus importantes que prévu sur la dette souveraine des pays les plus fragiles de la zone euro.

Les modalités de ces recapitalisations doivent faire l'objet d'intenses négociations à partir de lundi, a indiqué vendredi Jean-Claude Juncker, le président de l'Eurogroupe.

" La priorité, c'est évidemment qu'elles (les banques européennes) puissent aller chercher des capitaux auprès de leurs actionnaires, qu'elles intègrent des réserves et qu'en dernier ressort, si ces moyens-là n'étaient pas disponibles et suffisants, qu'une formule plus collective soit mise en place ", a dit Christine Lagarde sur Europe 1.

" Il y a beaucoup de banques aujourd'hui qui peuvent faire appel à leurs actionnaires ", a-t-elle ajouté, sans donner davantage de détails.

L'Allemagne et la France se sont engagées le 9 octobre à faire des propositions concrètes sur la recapitalisation des banques européennes et sur un renforcement des capacités d'intervention du Fonds européen de stabilité financière (FESF) d'ici au prochain sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du G20 à Cannes (Alpes-Maritimes) les 3 et 4 novembre.

Des annonces sont attendues dès le 23 octobre, date du prochain Conseil européen, mais Paris a d'ores et déjà fait savoir qu'un appel à des fonds privés serait privilégié pour soutenir les banques avant d'envisager une intervention de l'Etat.

La ministre du Budget Valérie Pécresse a précisé sur RMC que les banques européennes devraient porter leur ratio de fonds propres durs (core tier one) à 9% d'ici à 2013, soit dès le début de l'entrée en vigueur des normes dites de Bâle III, confirmant la volonté des pouvoirs publics d'accélérer la mise en application de la nouvelle réglementation bancaire.

Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a prévenu qu'il ne fallait pas s'attendre à ce que le Conseil européen du 23 octobre aboutisse à une solution définitive à la crise mais a confirmé qu'un accord avait été trouvé en Europe pour imposer un coefficient de capital de 9%.

"LE FMI A DES MOYENS APPROPRIÉS"

Certains établissements allemands et français ont prévenu ces dernières semaines qu'ils chercheraient à éviter des recapitalisations forcées susceptibles de diluer leur actionnariat et ce alors que les titres des banques se sont fortement dépréciés depuis l'aggravation de la crise.

Pour renforcer leurs fonds propres, les principales banques françaises ont entrepris de réduire la taille de leur bilan et d'arrêter certaines de leurs activités à l'étranger.

Des analystes estiment que les nouveaux tests de résistance que prévoit l'Autorité bancaire européenne (ABE) devraient néanmoins révéler un déficit de fonds propres pour les établissements français.

JP Morgan évalue ce déficit à 23 milliards d'euros dont 8,1 milliards pour le Crédit agricole SA, 7,8 milliards pour la Société générale et 7,3 milliards pour BNP Paribas.

Christine Lagarde a par ailleurs estimé que le FMI disposait des ressources suffisantes pour répondre aux besoins de financement des pays en difficulté.

Je considère que le FMI a des moyens appropriés. Mon principe, c'est celui de l'adéquation entre les ressources et les besoins, aujourd'hui je suis en situation d'adéquation  ", a-t-elle dit.

Une source a déclaré à Reuters vendredi 14 octobre que le FMI avait besoin d'une injection de capital de 350 milliards de dollars pour que l'institution financière soit pleinement en mesure de lutter contre les crises économiques, a fortiori dans le cadre d'une dégradation prolongée de la conjoncture.

Source : Reuters




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