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Publié par Paul Auster

Tour à tour, les gouvernants des démocraties libérales européennes dont la gestion des crises systémiques qui frappent leur population autant que leur économie n'a pas produit les effets salutaires attendus cèdent leur place à leurs opposants politiques sous l'effet des mécontentements légitimes des citoyens appelés aux urnes au rythme des agendas démocratiques nationaux !

Après les gouvernements hongrois, irlandais, grec, portugais, italien et espagnol,  d'autres gouvernements et leur majorité parlementaire tomberont dans les mois qui viennent, qu'ils appartiennent aux camps de la démocratie chrétienne et du libéralisme politique ou à ceux de la social-démocratie et du socialisme à l'européenne,  balayés par un tsunami électoral provoqué par le mécontentement de la très grande majorité des citoyens européens !!

Pour le moment, le choix des électeurs qui n'ont pas pris le parti de l'abstention conduit à des alternances "douces", à l'exception de certains Pays (comme la Hongrie, par exemple)

Mais ces alternances, pour démocratiques qu'elles soient, ne semblent pas véritablement en mesure d'offrir les garanties de "meilleure gestion" et/ou de "meilleure gouvernance" attendues qui par les marchés financiers, qui par des citoyens de moins en moins enclins à croire au Père Noêl ! D'autant moins d'ailleurs que les technostructures, y comrpis communautaires, comme les diverses obédiences de tous poils en grande partie co-responsables de ces désordres sont par nature stables et s'emploient à consolider leur position privilégiée en même temps que leurs orientations idéologiques !

Dans la quasi totalité des démocraties libérales qui traversent à grand fracas économique et social ces crises systémiques qui n'ont surpris que ceux qui se refusaient de les croire possibles (la multiplication des produits financiers toxiques comme les dérives inhérentes à l'automatisation des transactions financières ne se sont pas opérées sous l'effet de la providence, les dettes souveraines ne sont pas tombées du ciel ...), certains partis populistes n'hésitent plus à mettre "dans le même panier" les solutions proposées par les tenants d'une social démocratie et/ou d'un socialisme "éclairés" (cf. Où en est la fameuse 'troisième voie' ?) et celles imaginées par les tenants d'un libéralisme politique ou d'une démocratie chrétienne pris au piège d'un capitalisme financier sans visage et d'un néolibéralisme économique qui constituaient il y a peu de temps encore le corps de leur doctrine économique !

Au point qu'en France, par exemple, les principaux partis situés aux extrémités de l'échiquier politique évoque l'échec de "l'UMPS", laissant ainsi accroire à la connivence objective des deux protagonistes de l'alternance politique, notamment au travers de leur filiation étroite avec des technostructures dans lesquelles ils puisent leurs forces vives !

La montée de l'abstentionnisme électoral procède en grande partie d'une telle lecture du jeu politique national par les opinions publiques.

Cette même lecture a très probablement été à l'origine de deux phénomènes nouveaux qui viennent de se manifester en Espagne : la montée en puissance de nouveaux petits partis politiques, en même temps que la volatilité des choix politiques d'une partie importante de l'électorat !

Et que dire de la situation politique en Grèce, bien pire encore !

Lorsque les alternances démocratiques auront toutes été expérimentées, et dans l'hypothèse - qui n'est pas totalement farfelue, hélas ! - où ni les plans de rigueur, ni les stabilisateurs automatiques, ni les tentatives de régulation n'auraient pas produit de résultats économiques et sociaux à la mesure des enjeux, et surtout, des attentes citoyennes - hypothèse que nul ne peut se permettre aujourd'hui d'écarter d'un revers de la main ! (cf. à cet égard Jacques Attali : "Les Etats se comportent comme Bernard Madoff" (Le Monde) ; "Le joli mot de "gouvernance" n'est qu'un euphémisme pour désigner une forme dure de domination politique" par Jürgen Habermas (Le Monde) ou encore European Governance and Democracy : Power and Protest in the EU, by Richard Balme and Didier Chabanet )-, que restera-t-il comme alternative politique dans nos démocraties libérales et dans nos économies sociales de marché à la dérive ? Rien moins que des solutions que la raison ne saurait reconnaître ni comme heureuses ni comme efficaces, mais bien comme résolument suicidaires !

La situation est grave !

Nombre d'observateurs sont conscients que nos démocraties libérales vacillent tant les limites démocratiques de ces alternances politiques forcées par la dictature de crises systémiques dévastatrices emportent indubitablement celles de la démocratie tout court !  

Un échec des premières provoquerait un effondrement de la seconde ! Nouveau risque systémique qu'il conviendrait de ne pas perdre de vue et que Regards-citoyens.com avait identifié comme tel depuis plusieurs mois (cf. Où en est l'Union européenne face aux défis globaux ? - troisième partie - (nouvelle édition) ).

Après l'échec incontestable de l'expertise économique et financière, la démocratie ne survivra pas à celui de l'élite politique, fût-elle démocratique ! (cf. De la caporalisation de ce qui tient lieu de pensée stratégique aux élites européennes à la provincialisation du continent européen tout entier )

L'heure est plus que jamais au sursaut politique et démocratique face à la dictature des marchés et des idéologues regaillardis du néolibéralisme ! (voir l'appel contre la dictature financière : Appel européen contre la dictature financière ! ainsi que Lançons un véritable audit public des responsabilités à l'égard des crises systémiques qui obscurcissent nos vies et nos horizons !)

L'heure est aussi à l'euroréalisme, c'est à dire à une refondation de l'Union européenne sur un nouveau socle démocratique ( Pour un renouveau de l’Europe, par Jacques Delors (Président fondateur de Notre Europe)Du contrat social (Jean-Jacques Rousseau) ; L'Union européenne cède à toutes les exigences des Etats-Unis, même à celles qui sont contraires à ses principes les plus fondamentaux ; Créons une Europe des citoyens ! par Ulrich Beck (Le Monde) - nouvelle édition - ; Ouvrir une nouvelle ère de constitutionnalisation du projet politique européen exige de tirer les leçons du passé et de répondre aux aspirations participatives des citoyens ! ainsi que Construisons une Europe de la relance ! (Le Monde) ).

Sans autre ambition que le seul intérêt général des Peuples et des Nations qui ont pris le parti de déléguer leur souveraineté à des "élus" soumis aux exigences de la responsabilité politique (cf. La responsabilité, par Alain-Gérard Slama (Fondapol) ainsi que La responsabilité politique en droit constitutionnel ).

Et sans poursuivre ces manipulations politiques qui ne trompent plus désormais que ceux qui veulent bien se faire pièger ! (cf. De la tentation politique, dont les Français sont désormais coutumiers, de détourner l'attention des citoyens en focalisant les medias sur un fait divers, aussi dramatique soit-il ! )

Parmi les attentes multiples qu'emportent ces 'printemps arabes' dont on peut se demander aujourd'hui s'ils ont bien eu lieu étant données les incertitudes de leur issue, l'enjeu démocratique occupait probablement une place importante !

Pour autant, seule la participation effective aux élections diverses de ces prochains mois nous éclaireront sur la réalité de cette attente, les populations concernées observant avec angoisse l'incapacité quasi structurelles des démocraties du"Nord" à apporter des réponses aussi robustes qu'efficaces aux grands défis sociétaux de ce début de siècle !




 

 

 

 

 

 

 

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