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Regards citoyens

Ce blog est destiné à stimuler l'intérêt du lecteur pour des questions de société auxquelles tout citoyen doit être en mesure d'apporter des réponses, individuelles ou collectives, en conscience et en responsabilité !

Michel Sapin invite le Medef à bouger sur le travail (Reuters)

Michel Sapin attend des organisations patronales qu'elles "bougent" sur la réforme du marché du travail après l'annonce mardi par le gouvernement français d'un plan de relance de la compétitivité des entreprises françaises.

Pour le ministre du Travail, "il est possible que le patronat ait attendu de savoir quelle serait la consistance des décisions gouvernementales sur la compétitivité".

"Jusqu'à présent, chacun s'est regardé, c'est au patronat aujourd'hui de prendre des initiatives", a-t-il déclaré dans une interview à Reuters. "Il doit bouger sur la question de la sécurisation de l'emploi et faire des propositions."

"Cette négociation doit aboutir", a-t-il ajouté. "Nous légiférerons de toute façon mais je préfère cent fois légiférer pour mettre en oeuvre un accord."

Les négociations sur la sécurisation de l'emploi en échange d'une plus grande flexibilité du marché du travail ont été temporairement suspendues et doivent reprendre le 15 novembre. Le gouvernement souhaite qu'elles aboutissent d'ici fin 2012.

Les syndicats accusent le Medef, principale organisation patronale, de ne pas jouer le jeu.

Michel Sapin assure que le gouvernement sera "extrêmement exigeant" sur la qualité d'un éventuel accord, qui devra porter sur les quatre sujets sur la table - précarité du travail, ajustements à l'évolution de l'activité, dispositifs de maintien de l'emploi, amélioration des procédures de licenciements collectifs. "Il ne pourra pas y avoir des accords a minima."

Le ministre du Travail estime que la disposition phare du pacte de compétitivité annoncé mardi, un crédit d'impôt de 20 milliards d'euros par an, avec une montée en puissance sur trois ans, est un effort sans précédent en faveur des entreprises.

ANTICIPATIONS

"L'enjeu aujourd'hui est de bien faire comprendre l'ampleur des décisions prises", a-t-il expliqué.

"Le premier effet de ce pacte sera de permettre des anticipations très importantes en termes d'investissement", a-t-il ajouté. "Ça peut permettre aussi des décisions en termes d'embauches et, plus progressivement, de financement d'un effort de recherche et d'innovation."

Pour lui, cette mesure a deux autres avantages.

"Il n'a aucun effet déflationniste en termes de consommation en 2013, puisque son coût est reporté en 2014" et il a "mis un coup d'arrêt à la surenchère sur le choc de compétitivité."

Le "crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi" (Cice) sera financé pour moitié par une réduction supplémentaire des dépenses publiques, notamment des collectivités territoriales.

"Nul ne sera à l'abri de l'effort de rationalisation de la dépense absolument indispensable en France", dit Michel Sapin.

Le gouvernement évalue à 0,5 point de PIB l'impact de cette mesure sur la croissance et en attend la création de 300.000 à 400.000 emplois sur les cinq prochaines années.

Le ministre du Travail maintient son objectif d'une inversion de la courbe du chômage fin 2013. "D'ici à l'inversion de la courbe, le chômage continuera d'augmenter, avant de ralentir", estime-t-il cependant.

La Commission européenne estime que le chômage devrait atteindre 10,7% de la population active française en 2013.

CSG ET COTISATIONS RETRAITES

Le fait que le gouvernement ait renoncé à financer une baisse des cotisations patronales par la Contribution sociale généralisée n'exclut pas d'éventuelles évolutions.

Mais elles s'inscriront dans le cadre d'une remise à plat globale du financement de la protection sociale, objet de concertations parallèles avec les partenaires sociaux censées aboutir au début de l'année prochaine.

"S'il doit y avoir des évolutions à venir de la CSG, ces évolutions doivent permettre de trouver une meilleure base pour le financement de la protection sociale mais à coût constant, donc neutres pour l'ensemble", précise Michel Sapin.

"Il ne s'agit pas de chercher des recettes nouvelles. L'objectif n'est pas de boucher un trou ou d'alléger le coût du travail", ajoute-t-il. "L'objectif est d'avoir un système plus juste et de plus efficace."

Le débat sur le financement de la protection sociale, qui doit être tranché "à l'horizon de l'été prochain" portera aussi nécessairement sur les régimes de retraites.

"De mon point de vue, il est exclu de bouger sur la borne de l'âge de départ légal à la retraite" (porté à 62 ans sous le quinquennat précédent), souligne Michel Sapin.

"Mais il y a d'autres critères comme la durée de cotisation", ajoute le ministre. "Le président François Hollande n'a jamais exclu cette possibilité. Simplement, ce sera dans le cadre d'une négociation globale qui permette d'assurer une vraie pérennité du financement de la protection sociale."

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