Nouvel avatar du dossier nucléaire iranien : un site d'enrichissement d'uranium bientôt opérationnel en Iran
Le site souterrain d'enrichissement d'uranium de Fordow, près de la ville sainte de Qom (nord), sera bientôt opérationnel, a déclaré dimanche 8 janvier un responsable iranien, une annonce susceptible de durcir le bras de fer engagé entre Téhéran et l'Occident sur le dossier du nucléaire.
"Le site d'enrichissement nucléaire de Fordow sera opérationnel dans un avenir proche (...) De l'uranium enrichi à 20%, à 3,5% et 4% pourra être produit sur ce site", a déclaré Fereydoun Abbasi Davani, chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), cité par le quotidien Kayhan.
Téhéran n'a révélé l'existence de Fordow à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) qu'en septembre 2009, après avoir appris que des agences de renseignements occidentales avaient repéré le site situé à 150km au sud-ouest de Téhéran.
L'Iran a commencé à introduire du gaz d'uranium à Fordow fin décembre en vue de l'enrichissement d'uranium, ont indiqué des diplomates vendredi 6 janvier.
L'Iran produit déjà de l'uranium enrichi à 20% sur le site de Natanz, un niveau bien suprérieur au 3,5% requis pour servir de combustible à une centrale nucléaire.
L'annonce du chef du programme nucléaire iranien survient sur fond de tensions grandissantes entre Téhéran et les puissances occidentales qui soupçonnent la république islamique de chercher à se doter de l'arme nucléaire sous couvert d'un programme nucléaire civil.
Téhéran assure que son programme atomique est destiné uniquement à produire de l'électricité.
Le 8 novembre 2011, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a publié un rapport concluant que l'Iran avait travaillé à la mise au point de l'arme nucléaire et continuerait 'peut-être' des recherches en ce sens, dans le plus grand secret.
EMBARGO
Les pays de l'Union européenne sont parvenus cette semaine à un accord de principe pour mettre en place un embargo sur le pétrole iranien qui pourrait être mis au point d'ici fin janvier.
Téhéran, qui fournit environ 450.000 barils par jour aux Etats membres de l'UE, a menacé de fermer le détroit d'Ormuz à la navigation si les puissances occidentales décrétaient un embargo sur ses exportations de pétrole.
La Ve flotte américaine a prévenu qu'elle ne tolèrerait aucune perturbation du trafic via cette voie maritime stratégique pour les approvisionnements en gaz et en pétrole de l'Occident.
Le président américain Barack Obama a par ailleurs donné son feu vert le 31 décembre à de nouvelles sanctions contre l'Iran afin de convaincre Téhéran de cesser d'enrichir de l'uranium.
En cas d'échec de la voie diplomatique, les Etats-Unis et Israël n'excluent pas des frappes militaires contre l'Iran qui a déjà fait l'objet de quatre séries de sanctions économiques et financières de l'ONU depuis 2007.
Source : Reuters