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Regards citoyens

Ce blog est destiné à stimuler l'intérêt du lecteur pour des questions de société auxquelles tout citoyen doit être en mesure d'apporter des réponses, individuelles ou collectives, en conscience et en responsabilité !

Où s'arrêtera la cyberguerre ? par Anaïs Bouniol (Le Point)

Stuxnet. Duqu. Et maintenant Flame. Ces virus relancent le débat sur le déploiement des cyberattaques.

Le virus informatique Flame existait depuis quatre ans, mais il n'a été identifié que fin mai par le fabricant russe d'antivirus Kaspersky Lab. Après que la firme russe a rendu publique l'existence de ce virus, Flame serait en train de se désinstaller des ordinateurs infectés. Ce spécialiste informatique avait noté que la sophistication de ce virus, au potentiel destructeur inégalé utilisé à des fins de "cyberespionnage", était telle qu'il supposait le concours d'un État. Cette "cyberarme" visait à dérober des documents en Iran.

"Ce n'est pas une cyberguerre, c'est du cyberterrorisme" (Kaspersky)

Cela confirme les nombreuses craintes d'assister à une nouvelle étape dans la cyberguerre. "Ce n'est pas une cyberguerre, c'est du cyberterrorisme et je crains que le jeu ne fasse que commencer", indique M. Kaspersky. Ces attaques, engagées sous la présidence de George W. Bush sous le nom de code "Olympic Games", sont cependant les premières de cette envergure à être lancées par les États-Unis, affirmait la semaine dernière le New York Times.

De telles inquiétudes ne sont pas nouvelles en somme. L'implication des États-Unis et d'Israël a longtemps été suspectée par de nombreux experts. En se désinstallant, Flame effacerait toute trace de son existence. Il deviendrait alors quasiment impossible de l'analyser et de remonter à sa source.

Les cyberattaques : une priorité américaine

Mais cette origine ne fait guère mystère. Le ministre israélien des Affaires stratégiques avait déjà justifié le recours à de puissants virus informatiques afin de contrer la menace nucléaire iranienne, alimentant les spéculations sur une possible implication d'Israël dans ce programme informatique.

Puis nouveau rebondissement : un porte-parole du Pentagone a indiqué lors d'une conférence de presse officielle que le président Obama avait fait des cyberattaques une priorité. "Elles constituent un domaine que nous devons surveiller et réévaluer constamment, de même que nous devons tenter d'améliorer l'éventail des options dont nous disposons dans le cyberespace", explique le porte-parole.

Ces révélations semblent donc confirmer que Washington, avec l'aide d'Israël, était derrière le virus Stuxnet, ainsi qu'à l'origine du virus Flame. Cela, à cinq mois de la présidentielle américaine.

Un moment qui ne doit rien au hasard. Ces dernières semaines, le candidat républicain, Mitt Romney, a essayé de dépeindre l'administration d'Obama comme faible et indécise dans la politique étrangère, par exemple, récemment sur la crise en Syrie. Ces déclarations de la Maison-Blanche sont là pour contrecarrer ces accusations.

De nombreuses répercussions

Ni bombe atomique ni frappes militaires. La cyberguerre ne fait pas de victimes humaines. C'est en tout cas l'image que tente de relayer l'administration démocrate. Mais cette apparente absence de risque peut inciter de nombreux pays à en faire usage. Le génie peut alors facilement s'échapper de sa boîte et se retourner contre son inventeur.

L'ennemi n'est pas toujours connu, il change d'identité, et il est très difficile de savoir si une attaque provient d'un pays, d'un groupe ou d'un individu. Une prolifération est donc hasardeuse. "En cas de conflit, tous les belligérants subiraient des conséquences dramatiques", notait le secrétaire général de l'Union internationale des télécommunications, qui dépend des Nations unies.

De nombreuses entreprises ont, elles aussi, été confrontées à des attaques ponctuelles. Dernièrement, Google a mis en garde les internautes contre de possibles cyberattaques commanditées par des États, les incitant à protéger leurs données personnelles. "Nous surveillons constamment les activités suspectes ayant lieu dans nos systèmes", a écrit Eric Grosse, l'un des vice-présidents de Google chargé de la sécurité. Les informations obtenues par Google "laissent fortement suggérer l'implication d'États ou de groupes commandités par des États".

Source : http://www.lepoint.fr/monde/ou-s-arretera-la-cyberguerre-11-06-2012-1471968_24.php

Voir également : USA Patriot Act : un risque majeur pour la confidentialité des données dans le Cloud, par Jamal Labed (Le Monde)

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