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Regards citoyens

Ce blog est destiné à stimuler l'intérêt du lecteur pour des questions de société auxquelles tout citoyen doit être en mesure d'apporter des réponses, individuelles ou collectives, en conscience et en responsabilité !

Retour sur la crise grecque !

La Grèce a achevé, mercredi 25 avril, la restructuration de sa dette souveraine détenue par des créanciers privés en obtenant un taux de participation de 96,9 %, a annoncé le ministère des finances dans un communiqué.
"Nous sommes très contents des résultats de l'opération d'échange d'obligations", s'est félicité le ministre Philippos Sahinidis, en référence à l'opération d'effacement d'un peu plus de la moitié des 205,5 milliards d'euros de la dette du pays.

Selon la Commission européenne, l'aide financière fournie à la Grèce pour lui éviter de sombrer dans la faillite s'est élevée à un total de 380 milliards d'euros. Cette somme comprend les prêts accordés par les Etats de la zone euro et le FMI (240 milliards), l'effacement de la moitié des créances détenues par les banques (100 milliards), mais aussi les aides directes dévolues à la Grèce - quelque 40 milliards. Au final, ces différents soutiens correspondent à 33 600 euros par Grec, soit 177 % du produit intérieur brut du pays, souligne la Commission européenne.

La crise de la dette publique grecque est issue de la crainte des créanciers de la Grèce sur sa capacité à rembourser sa dette publique ainsi que de payer les intérêts de cette dette. Elle résulte à la fois de la crise économique mondiale, qui a fragilisé les banques d'investissement et de crédit, et de facteurs propres au pays : fort endettement (environ 120 % du PIB) en 2010, déficit budgétaire qui dépasse les 13 % du PIB1. Cette crise a été aggravée par le manque de transparence dont a fait preuve le pays, lors de son entrée dans la zone euro, dans la présentation de sa dette et de son déficit, notamment par la levée de fonds hors bilan et par le biais d'instruments financiers mis au point par la banque d'investissement Goldman Sachs. Ce qui fait la spécificité de la crise grecque par rapport aux autres pays de la zone euro, c'est l'ampleur de ses problèmes structurels et notamment sa difficulté à prélever l'impôt. Cela conduit Bruxelles à créer une force opérationnelle de hauts fonctionnaires pour aider l’État grec dans ces domaines.
Cette crise marque de façon plus globale le début de la crise de la dette dans la zone euro. Pour aider la Grèce et éviter que la crise n'atteigne le Portugal et l'Espagne, les pays de la zone euro et le FMI décident d'aider la Grèce et arrivent le 2 mai 2010 à un accord portant sur des prêts d'un montant de 550 milliards d'euros, conditionnés à la mise en place par la Grèce d'un ajustement structurel. Par ailleurs, la crise grecque pousse les pays à réformer les structures de la zone euro.
Depuis mai 2011, la Grèce a dû à nouveau faire appel aux pays européens et au FMI. La crise connaît une seconde période de tensions. En particulier, elle entraîne de nouveaux débats entre Européens. Le gouvernement français étant prêt à aider à nouveau la Grèce, le gouvernement allemand voulant que les banques et les financiers qui ont prêté sans réellement prendre en compte la situation du pays soient également mis à contribution. Parallèlement, le gouvernement grec est soumis à la pression de la rue6 et l'ONU avertit, dans un rapport publié le 21 juin, que les politiques de réduction radicale des déficits publics menacent l'emploi, les dépenses sociales et rendent toute croissance économique très incertaine. La solution prônée pour la Grèce serait ainsi contre-productive.

Une question clé demeure : Comment a-t-on pu mobiliser 380 milliards d'euros pour 'sauver la Grèce' alors que sa dette cumulée  - publique et privée - n'atteignait pas le tiers de ce montant en 2010 ? Injecter un volume financier plusieurs fois supérieur au PIB sans parvenir à redresser les comptes publics d'un Etat a de quoi interpeller ....

Seuls les créanciers internationaux qui spéculent quotidiennement sur les titres obligataires grecs semblent ne pas avoir à pâtir de cette volatisation de la manne financière (doux euphémisme !) ! Et notamment Goldman Sachs qui avait évalué favorablement la capacité de la Grèce à intégrer la zone euro (passage à la 3ème phase de l'UEM) ! Tout ceci sans pour autant protéger complètement les banques systémiques européennes dont la note a été finalement dégradée par les principales agences de notation financière.

La Grèce ne s'est pas invitée toute seule dans la cour des prétendus bons élèves de la classe monétaire européenne ! Par quelle procédure la Grèce est-elle parvenue à intéger cette eurozone ? (cf. Retour sur images : Examen de la convergence pour l'entrée de la Grèce dans la zone euro au 1er janvier 2001 (Banque de France) )

Pourquoi a-t-on fermé la porte à des allers-retours conditionnels entre les différentes phases au sein de l'UEM de manière à offrir une flexibilité à des mécanismes dont nul n'avait véritablement évalué les forces et les faiblesses ? (cf. Trois évolutions - parmi d'autres - de l'UEM qu'il aurait fallu opérer ! ou encore Accordons la licence bancaire au FESF et au MES pour redonner à la puissance publique la souveraineté qu'elle a perdue !)

Pourquoi a-t-on multiplié des sommets européens "de la dernière chance" incapables de proposer des solutions efficaces sans chercher à utiliser les instruments communautaires idoines disponibles pour accompagner les gouvernements grecs dans la gestion de la crise de la dette souveraine grecque (par exemple en adaptant le concept stratégique de la politique monétaire à la situation créée par le caractère systémique de la crise de la dette souveraine - De la notion de 'concept stratégique" dans le domaine de la politique monétaire -, en contrôlant les actes des Etats membres et en les sanctionnant lorsque ces derniers ne respectent pas leurs engagements européens - tels que par exemple, les critères de déficit et de dette du pacte de stabilité et de croissance - Le contrôle par l'Union européenne des actes d'un Etat-membre (Etudes fiscales internationales) -, etc.) !

Tout en contrôlant aussi les interventions de la Banque centrale européenne .... (cf. Bruxelles (la Commission européenne) veut savoir ce que les banques ont fait des 1 000 milliards d'euros de la BCE, par Clément Lacombe et Anne Michel (Le Monde) )

Chercher l'erreur, c'est commencer à y répondre .....    

Pour en savoir plus : http://fr.wikipedia.org/wiki/Crise_de_la_dette_publique_grecque     

Voir également :

 *  Grèce : la souffrance sans récompense, par Claire Gatinois (Le Monde)

 * Retour sur images : Propositions pour un mécanisme de restructuration de la dette souveraine (dossier publié par le FMI en janvier 2003)

 * La "mise sous tutelle" : une sanction que les pays en développement connaissent bien (Le Monde) !

 * Les endettés veulent savoir « Qui va payer ? »     

 * En 2006, pour la Fed, rien à signaler, par Sylvain Cypel (Le Monde)     

 *  Si la solution à la crise de la dette souveraine grecque est d'en annuler 50%, il aurait mieux valu le faire quand cette dette était à 90 % du PIB !

 *  Pourquoi l'Etat grec ne céderait-il pas certains de ses biens publics aux banques affectées par l'annulation de la moitié de sa dette souveraine ? - nouvelle édition -

 * Garantir à tout-va revient, quand on est hyperendetté, à ne plus rien garantir du tout ! (nouvelle édition)

 * De l'économie de l'insécurité !

 * Le libre échange toujours au centre des priorités !

 * L'Union européenne est-elle encore une puissance normative crédible ?

 

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