Pour la première partie de cet article, voir : Tour de Babel - première partie -
.../...

Autres sources
Une interprétation protestante
Le passage de la tour de Babel - récit étiologique justifiant la diversité des langues et des peuples - marque la clôture du récit des origines qui s'étend à partir de Gen. I. Ce récit est jalonné par le péché, par « ses éruptions » : la chute, le récit de Caïn et Abel, le chant de Lemec, le déluge. Cependant une distinction, nous semble-t-il, doit être faite. Contrairement à la chute, au récit de Caïn et Abel et au chant de Lémec, qui stigmatisent des péchés ou des comportements individuels, les unions des anges qui susciteront le déluge et l'aventure de la construction de la tour de Babel sont des péchés ou des comportements collectifs. Dans ces deux cas, il s'agit d'événements où l'humanité est comprise comme la communauté des fils d'Adam.
Au terme de l'histoire des origines, il s'agit donc de marquer le péché collectif d'une communauté humaine et d'en montrer la condamnation par Dieu. Une condamnation sans appel, sans intervention de la grâce. À partir de cette parole : « le Seigneur les dispersa sur la face de toute la terre », le récit de la tour de Babel et celui des origines s'ouvre à l'avenir au sens où la question de la relation entre les hommes et Dieu est posée.
(Von Rad, Théologie de l'Ancien Testament, vol. I, Genève, Labor et Fides, p. 146)
La confusion des langages, source du pouvoir
Selon Alexander Hislop, le fondateur de Babylone, Koush, père de Nemrod, s'identifierait à Hermès. Ainsi ce qui caractériserait le régime Babylonien serait la découverte des langages secrets, de l'Hermétisme (ce qui est caché), et ceci dans un but de Pouvoir. Pouvoir fondé sur la confusion des esprits et l'apparition de jargons, c'est-à-dire de langages à double sens compris seulement par les initiés, et au sens profond desquels la masse des humains n'aurait pas accès. Les classes supérieures apparaissent alors qui connaissent les langages secrets (prêtres et nobles guerriers). Babylone est la première des sociétés hiérarchiques et spécialisées, préfigurant toutes les civilisations suivantes avec leurs classes sociales, elle est fondée sur la rétention d'information et donc de la valeur. L'information et la valeur sont thésaurisées (capitalisées) par les classes nobles et sacerdotales. Le gros de la population reçoit une information simplifiée, dénuée d'intérêt, inopérante, destinée à produire une image insensée du monde: la superstition, entretenue par le clergé.
C'est dans cette volonté de promouvoir des langages secrets que réside le pouvoir des classes supérieures, et aussi la cause de la confusion des langages et leur multiplication parmi les peuples. Les humains de Babel (Babylone) trouvent ainsi leur punition dans le système de pouvoir qu'ils ont eux-mêmes inventé.
La tradition musulmane
La sunna n'évoque pas explicitement le mythe de la tour de Babel, ni la confusion des langues, ni l'existence d'une tour quelconque. Ce qui pourrait être considéré comme étant la tour de Babel, est appelé en arabe Palatinum et plus communément as-Sarh, dont la définition correspond à « une seule maison construite de façon solitaire et robuste, s'élevant hautement dans le ciel ; toute bâtisse haute étant un sarh ». Dans la tradition, Babel est citée une fois, en occurrence au « Chapitre sur la prière dans les ruines et les lieux de douleur » de l'important recueil de traditions musulmanes : L'Authentique d'al-Bukhârî (194/810 - 256/870), pour les musulmans c'est nemrod qui veut construire cette tour (sarh), afin d'atteindre Dieu. L'histoire de la tour a une relation avec le prophète Ibrahim. Le Coran dit : "N'as-tu pas su l'histoire de celui qui, parce qu'Allah l'avait fait roi augmenta contre Ibrahim au sujet de son Seigneur ? Ibrahim ayant dit : "J'ai pour Seigneur Celui qui donne la vie et la mort", "Moi aussi, dit l'autre, je donne la vie et la mort" Alors dit Ibrahim : "Puisqu'Allah fait venir le soleil du Levant, fais le donc venir du Couchant". Le mécréant resta confondu. Allah ne guide pas les injustes" . Remarquons à cet effet, que malgré la caractérisation de Babel comme lieu d'Ascension au Ciel, c'est de la ville sainte de Jérusalem que le prophète Mahomet s'envole vers le Trône de Dieu lors de son voyage nocturne al-Isrâ wa-l-Mi'râdj.
Source : Wikipédia