Tripoli rejette le mandat d'arrêt de la CPI contre Kadhafi
La Libye a rejeté lundi le mandat d'arrêt lancé par la Cour pénale internationale contre Mouammar Kadhafi et son fils, rappelant que Tripoli ne reconnaissait pas l'instance internationale.
"La Libye (...) n'accepte pas les décisions de la CPI qui est un instrument du monde occidental pour poursuivre les dirigeants du tiers-monde", a déclaré le ministre de la Justice, Mohammed al Kamoudi, lors d'une conférence de presse à Tripoli.
La CPI a lancé lundi des mandats d'arrêt à l'encontre du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, de son fils Saïf al Islam et du chef des services de renseignement, Abdallah al Senoussi, pour crimes contre l'humanité.
"Le Guide de la révolution et son fils n'occupent aucune position officielle dans le gouvernement libyen et n'ont donc aucun lien avec les accusations de la CPI contre eux", a ajouté le ministre de la Justice.
Kadhafi dirige la Libye depuis plus de 41 ans mais n'a aucune fonction dans le système politique libyen.
La juge de la CPI Sanji Mmasenono Monageng estime que le colonel "dispose d'un contrôle absolu, ultime et incontesté de l'appareil du pouvoir de l'Etat libyen, y compris les forces de sécurité".
La présidente de la chambre préliminaire de la CPI ajoute que Kadhafi et son fils ont conçu et orchestré une politique d'Etat "aux fins d'empêcher et de réprimer, par tous les moyens, les manifestations des civils contre le régime". Il est reproché à Senoussi d'avoir mis ce plan en oeuvre.
Cette décision a très peu de chances d'aboutir à l'arrestation de Kadhafi tant qu'il restera au pouvoir en Libye.
Les rebelles libyens et les pays de l'Otan qui les soutiennent y ont cependant vu un signe qu'il avait perdu toute légitimité à la tête du pays.
Source : Reuters
NDLR : Cette condamnation de la CPI intervient prématurément ; en ne lui laissant aucune porte de sortie, elle participe à pousser M. Kadhafi au statu quo, et donc à la poursuite de son action à la tête du régime lybien.