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Publié par Patrice Cardot

En janvier 2011, je m'interrogeais dans un article publié sur ce blog et intitulé : Peut-on sauver l'Europe en ne lui donnant pas un budget à la mesure des exigences qu'emporte l'obligation d'en faire un véritable acteur global ?

Aujourd'hui, je considère que je dispose des éléments d'appréciation nécessaire pour affirmer que, dans le contexte exceptionnellement difficile dans lequel se trouve la Commission européenne pour élaborer un cadre financier pluriannuel, elle s'est acquittée loyalement et avec brio de cette obligation d'innover en la matière.

A l'exception, notable, de la Politique de sécurité et de défense commune - PSDC - qui demeure orpheline de tout cadre programmatique et financier pour ses aspects "militaires" et "défense" (" le budget consacré à la politique étrangère et de sécurité commune appuiera les actions dénuées d'implications militaires ou dans le domaine de la défense " - voir ci-dessous -) comme l'exigerait non seulement une mise en oeuvre appropriée du Traité de Lisbonne mais aussi, et surtout, le respect des engagements contractés à diverses reprises sur ce registre par le Conseil européen, les propositions de la Commission relatives à l'action extérieure de l'UE qui figurent dans sa communication sur le prochain financier pluriannuel 2014 - 2020 présentée le 29 juin 2011 (cf. notamment Cadre financier pluriannuel de l'UE pour la période 2014-2018 : les propositions de la Commission relatives à l'action extérieure de l'UE ) sont à la fois équilibrées, pertinentes et cohérentes.

Elles illustrent une volonté nouvelle d'engager l'Union dans un processus politique qui décline en programmes et en instruments spécifiques à la mesure des enjeux l'ensemble des actions qu'un acteur politique global se doit de déployer en anticipation, en prévention et en réponse à la multitude de défis externes et globaux qui affectent aujourd'hui et affecteront demain les grands équilibres régionaux et planétaires sur les registres du développement, de la stabilité et de la sécurité internationaux.

En celà, l'Union progresse encore un peu plus sur la voie de son édification en acteur non seulement politique mais stratégique.

Sans le dire, et peut-être même sans le savoir vraiment, comme M. Jourdain faisait de la prose, la Commission européenne trace la voie d'une réforme en profondeur de son socle doctrinal en matière de sécurité, de stabilité et de développement internationaux qui rencontre les objectifs que j'avais personnellement assigné il y a plusieurs mois, sur ce blog, à une révision en profondeur de la stratégie européenne de sécurité (cf. Réviser en profondeur la stratégie européenne de sécurité ! De la nécessité et de l'urgence (1) et les articles suivants) pour que l'Union puisse prétendre un jour à un statut de puissance (cf. notamment à cet égard De la puissance d'un Etat ou d'un groupe d'Etats).

Bien sûr, tout n'est pas encore figé dans le marbre. Les négociations sur le prochain cadre financier pluriannuel ne font que commencer.

Bien sûr, l'avenir de l'Union européenne, de l'euro et des dettes souveraines dans l'eurozone est suspendu aux décisions à venir de la Cour constitutionnelle allemande (cf. L'avenir de l'Union européenne, de l'euro et des dettes souveraines dans l'eurozone est suspendu aux décisions à venir de la Cour constitutionnelle allemande).

Mais la volonté est indubitablement là, qui s'est manifestée une fois encore à l'occasion d'un exercice budgétaire particulièrement contraint obligeant à la réflexion et à la performance ! 

En particulier, je considère que l'instrument de stabilité revisité comme le propose la Commission européenne ainsi que le nouvel instrument de partenariat constituent désormais les deux piliers essentiels de la "boite à outils stratégiques" dont  l'Union se dote pour agir avec l'efficacité requise face à la multitude des défis globaux identifiés notamment par le Global Risk Network.

Et il appartiendra ensuite, naturellement, aux institutions européennes, aux Etats membres et à l'ensemble des protagonistes de l'action extérieure de l'Union qu'ils sont effectivement capables de dépasser l'approche instrumentale pour traiter en Européens les questions de stabilité et de sécurité (cf. Dépassons l'approche purement instrumentale pour traiter en Européens les questions de stabilité et de sécurité - nouvelle édition -).

 

 

 

 

 

 

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