Ce blog est destiné à stimuler l'intérêt du lecteur pour des questions de société auxquelles tout citoyen doit être en mesure d'apporter des réponses, individuelles ou collectives, en conscience et en responsabilité !
31 Juillet 2012
La Commission européenne a présenté, mardi 17 juillet, deux initiatives qui portent sur l'espace européen de la recherche (ERA) et le libre accès aux informations scientifiques. Elles ont été présentées ensemble car elles visent le même objectif, en partant du même constat : la recherche à l'échelle européenne est trop peu compétitive et elle est trop fragmentée (leitmotiv récurrent à la veille des grandes échéances budgétaires ...).
Mise en place de l'espace européen de la recherche
Pour la mise en place de l'ERA, une date butoir a été fixée: 2014. mais aujourd'hui, de nombreuses entraves persistent. Pour y faire face, la Commission a publié cinq grands "plans d'action" destinés aux Etats membres, qui illustrent en même temps les problèmes qui gangrènent la recherche européenne.
1° Améliorer l'efficacité des systèmes nationaux de recherche. Pour la Commission, la répartition des fonds publics nationaux destinés à la recherche n'est pas assez transparente, puisque seulement 40 % de ces fonds sont répartis sur une base compétitive, c'est à dire transparente, selon les mérites.
2° Renforcer la coopération et la concurrence transnationales. Si des projets internationaux existent bel et bien au sein de l'Union, celà reste de l'ordre de l'exception. Seul 1% des fonds publics y sont destinés.
3° Ouvrir davantage le marché du travail pour les chercheurs. le constat est simple : un tel marché de l'emploi, qui serait européen, n'existe toujours pas. 80 % des cehrcheurs y voient un frein à leur mobilité professionnelle.
4° Egalité hommes-femmes. Alors que 40 % des chercheurs sont des femmes, seulement 15 % d'entre elles accèdent à des postes à responsabilité.
5° Circulation, transfert et accès libre aux publications et aux données scientifiques. Sur ce dernier point, la Commission a décidé de publier une communication à part. Ces mesures ne sont pas contraignantes, mais incitatives. A l'issue de leur présentation, la Commission a signé quatre mémoranda d'entente avec les principales associastions des universités et des centres de recherche dans l'UE (EUA, EARTO, LEUR, NORDFORSK et SE), ainsi qu'une déclaration commune avec les quatre premiers.
Libre accès aux résultats scientifiques.
Dès le prochain programme-cadre pour le financement de la recherche et de l'innovation (Horizon 2020), tous les résultats scientifiques des projets
subventionnés devront être rendus accessibles à tous, soit par une publication en ligne par l'éditeur (coûts remboursés par la Commission), soit directement par le chercheur, via des archives
libres d'accès, dans un délai général de six mois ou de douze mois pour les sciences sociales et humaines. La Commission a également fixé un objectif que les Etats membres sont invités à
atteindre dans le cadre de leur propre programme de financement, à savoir rendre publics 60 % des articles scientifiques d'ici 2016. Une mesure de bon sens pour la Commissaire Neelie Kroes (en
charge de la stratégie numérique) qui a déclaré que " les contribuables ne devraient pas payer deux fois les travaux de recherche scientifique, et ils ont besoin d'un accès facile aux données
brutes. Nous voulons améliorer radicalement la diffusion et l'exploitation des résultats de la recherche scientifique, car ces données constituent le nouvel or noir " (Commentaire : puisqu'il
constitue effectivement le nouvel or noir, rendre son accès libre et gratuit est des plus surpenant pour ne pas dire inquiétant ... Jusqu'à preuve du contraire, l'or noir n'est pas d'accès libre
et gratuit !)