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Publié par ERASME

Contexte

Avec un déficit annuel probablement supérieur à 4,1 % de son PIB pour 2013, la France est sortie des clous balisés par le traité de Maastricht. La Commission, qui avait engagé une procédure pour déficit excessif, lui a donné deux ans pour revenir à un niveau de 3 %. La dette publique frôle les 95 % du PIB. Le taux de prélèvements obligatoires, à 46 % est déjà élevé. L'option qui consiste à réduire les dépenses de l'État tente dêtre privilégiée.

Les éléments nouveaux

Les dernières prévisions de la Commission européenne laissent peu d’espoir sur le retour du déficit français sous la barre des 3 % d’ici 2015. Pour Paris, la révision de la trajectoire n’est pas à l’ordre du jour. 

Les prévisions pessimistes s’accumulent pour l’économie française. Après la Cour des comptes qui avait alerté, le 11 février, le gouvernement sur ses estimations trop optimistes en matière de réduction du déficit public, c’est au tour de la Commission européenne d’afficher son scepticisme.

Dans ses dernières prévisions macroéconomiques publiées le 25 février, Bruxelles estime que la France verra son déficit public grimper à 4 % du produit intérieur brut à la fin de cette année et rester à 3,9 % en 2015. Des estimations que l’exécutif européen a revues à la hausse depuis l’automne dernier, où elle tablait sur un déficit public de 3,8 % pour 2014 et de 3,7 % en 2015.

A l’échelle de l’Union, la réduction des déficits publics devrait quant à elle se poursuivre. En 2014, les déficits budgétaires nominaux devraient tomber à 2,7 % du PIB dans l’UE et à 2,6 % dans la zone euro.

Optimisme français

Une mauvaise nouvelle pour l’exécutif français, qui table sur des chiffres largement plus optimistes. Pour 2014, le gouvernement espère atteindre la barre des 3,6 %  avant de descendre à  2,8 % en 2015.

Un différentiel qui met la France dans l’embarras. Sous le coup d’une procédure pour déficit excessif, la France a obtenu deux ans supplémentaires auprès de l’exécutif européen pour ramener sous le plafond de 3 % du PIB d'ici à 2015. Et la perspective d’un délai supplémentaire n’est pas l’ordre du jour.

« La France a une trajectoire de finances publiques qu'elle a présentée à la Commission européenne et elle s'y tient » a soutenu le ministre de l’Économie et des finances lors d’une conférence de presse, refusant cependant de se réengager sur le seuil des 3 %.

Divergences croissantes

Pour le ministre, l’écart important qui existe entre les prévisions de la Commission et celle du gouvernement repose sur le fait que les calculs de l’exécutif européen ne prenaient pas en compte les mesures de relance mises en place par le gouvernement et les plans de réduction des dépenses publiques. « La Commission européenne fait ses prévisions à politique constante, à périmètre inchangé » a regretté le ministre.

En ligne de mire, l’objectif de réduction de la dépense publique de 50 milliards d'euros annoncé par le président François Hollande d’ici 2017, et le pacte de responsabilité en faveur des entreprises qui doit permettre une relance de l’emploi.

 « Je vais entamer un dialogue avec le commissaire Olli Rehn pour identifier les divergences dans nos prévisions de réduction du déficit structurel », a expliqué le ministre. « Nous avons une vision un peu différente avec Olli Rehn sur les efforts structurels » précise Pierre Moscovici.

Pour l’heure, la prudence est de mise sur une éventuelle remise en cause de la réduction du déficit français à Bruxelles comme à paris. Pierre Moscovici souhaite notamment attendre l'exécution du budget de l'État en 2013, dont les chiffres définitifs seront révélés par l'Insee fin mars « pour parler de 2014 et de 2015 ». Il a également insisté sur le fait que les prévisions de Bruxelles n’étaient « que des prévisions ».

De son côté, la Commission pointe simplement dans son rapport que « les objectifs de déficit [sont] menacés ».

Des perspectives de croissance en UE

Le ministre de l’Économie et des finances a préféré pointer du doigt le volet positif des prévisions d’automne. La Commission a en effet légèrement révisé à la hausse ses prévisions de croissance du PIB réel. En 2014, l’Union européenne devrait voir son PIB réel progresser de 1,5 % et la zone euro de 1,2 %. En 2015, l'activité économique devrait connaître « une accélération, à 2,0 % dans l'UE et 1,8 % dans la zone euro » poursuit la Commission.

« La reprise gagne du terrain en Europe, après le retour à la croissance intervenu au milieu de l'année dernière » s’est félicité Olli Rehn, le commissaire aux Affaires économiques.

En matière d’emploi, les prévisions de la Commission européenne n’augurent pas d’embellie à moyen terme. Le taux de chômage progressera jusqu'à 11 % en 2014  avant de se stabiliser en 2015. Une situation qui s’explique par un taux de croissance insuffisant. La Commission européenne prévoit une croissance de 1 % cette année et de 1,7 % en 2015 en France. 

Source : http://www.euractiv.fr/specialreport-jobs-growth/les-divergences-sur-le-deficit-a-news-533768?utm_source=EurActiv%20Newsletter&utm_campaign=c87cb782dd-newsletter_dernieres_infos&utm_medium=email&utm_term=0_da6c5d4235-c87cb782dd-55414033
Voir également : http://www.euractiv.fr/economie-et-finance/deficit-excessif-la-commission-desserre-ses-griffes-19309.html
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