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Publié par ERASME

"Le capitalisme ne fera pas machine arrière. Toutes les tentatives actuelles de moralisation, de limitation, de répartition, d’écologisation voire de redistribution sont inutiles. Les États sont morts. Les marchés dominent. Et la technocratie prend de l’ampleur. Le passage du compromis keynésien à l’économie dérégulée depuis les années 1980 a changé la nature de la valorisation du capital. Aujourd’hui, pour accomplir sa destinée prophétique, le capitalisme entre dans sa phase terminale : celle d’une anthropologie numérique où l’homme va devoir se machiniser ou périr. À moins qu’il se révolte et amorce un changement massif et radical de son mode de vie [...] Nous sommes alors passés d’un capitalisme qui produisait de la valeur dévalorisée à un capitalisme qui anticipe de la valeur dans l’avenir qu’elle n’a pas encore créée. Autant dire que le capitalisme d’aujourd’hui vend la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Dès lors, les « économistes moraux » qui réclament le retour à la théorie du ruissellement n’ont rien compris à la mutation en cours. Tout comme les marxistes qui réclament un honnête partage – qui n’a jamais existé – entre le capital et le travail, et qui pensent encore que « l’industrie de papa » a de l’avenir et qu’il suffit de moraliser chrétiennement nos chers financiers pour les faire revenir dans le droit de chemin [...] ll est clair, aujourd’hui, que le capitalisme fictif est entré dans sa phase dite d’ « ubérisation », à savoir une suppression du travail vivant par le travail mort, par le travail technologique [...] Nous voilà alors entrés dans cette période de transition effrayante où les technoprophètes sont les nouveaux religieux de demain, poussant l’homme à se machiniser, à se barder de puces, de robots, pour continuer à suivre le mouvement d’un capitalisme toujours plus inhumain."

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