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Publié par ERASME

Hormis dans le travail et les situations ordinaires d’interaction sociale auxquelles sont confrontés les migrants, le corps de l’immigré est aussi sollicité, vu, commenté et jugé dans l’univers de la pratique sportive. Des buts de Rachid Mekloufi à ceux de Luis Fernandez et de Zinedine Zidane, les exemples français ne manquent pas pour attester de l’enchantement que provoque le « corps-diaspora » de nos excellences sportives. Mais les succès visibles enferment aussi les populations originaires du Maghreb et d’Afrique subsaharienne dans les métiers qui font appel au don et au talent naturels (sport et musique notamment) et non à des qualités intellectuelles. La naturalisation des capacités sportives des « immigrés » renvoie ainsi à du racisme car il n’existe aucune propriété physiologique spécifique chez les athlètes noirs ou de qualités intrinsèques supérieures chez les sportifs issus de l’immigration.

Au cœur du spectacle des champions, les réalités parfois râpeuses de l’immigration (discriminations dans l’accès à certains clubs, racisme dans les stades, sport « entre soi ») semblent miraculeusement s’inverser : tout n’est que réussite du creuset français, dans l’admirable conjugaison des pluralités de la nation. En réponse à la fragmentation des communautés nationales annoncée ou constatée dans de nombreux pays européens, le sport a souvent été présenté comme un puissant ciment ou du moins comme un modèle d’intégration pour des populations issues des immigrations et pour les « jeunes des cités ».

Pour le Ministère des Affaires étrangères « les jeunes issus de l’immigration trouvent dans le sport un encadrement, une hygiène de vie et des règles, une identification avec un quartier ou une cité. Ils peuvent également y rencontrer la réussite, et il y a de plus en plus de jeunes issus de l’immigration parmi les sportifs professionnels » .

[...]

Voir l'article : Immigration et discrimination dans le sport Les catégories à l’épreuve du terrain

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