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Publié par ERASME

Les Vingt-Huit ont décidé de ne pas créer d'incident avec Washington après les récentes et déjà célèbres déclarations (« Fuck Europe ») de Victoria Nuland, la secrétaire d'Etat adjointe chargée de l'Europe et de l'Asie. Les ministres des affaires étrangères ont évité, lundi 10 février, de répondre directement à cette responsable, qui s'entretenait, la semaine dernière, avec l'ambassadeur des Etats-Unis en Ukraine. « Ce ne sont pas ces deux mots qui nous gênent mais l'idée que l'Union européenne n'est capable de rien et devrait laisser tous les pouvoirs aux Etats-Unis et à la Russie pour tracer une voie à ce pays », confiait toutefois, lundi, l'un de ces ministres.

Plus officiellement, les Vingt-Huit ont simplement exprimé leur « préoccupation » face à la crise politique en Ukraine et souligné, au détour d'une phrase sibylline – « l'UE est prête à une réponse rapide en cas de détérioration rapide sur le terrain » – l'idée de possibles sanctions contre le régime. Ce sujet est l'un de ceux qui opposent les diplomaties américaine et européenne – les Etats-Unis ont adopté un premier train de mesures contre les responsables de la répression. « Ce n'est pas le moment de mettre ce point en exergue à l'heure actuelle », juge, pour sa part, le ministre luxembourgeois Jean Asselborn, pour qui la médiation européenne a d'ailleurs enregistré quelques résultats : la démission du gouvernement, le vote d'une loi d'amnistie, etc.

OBJECTIF : UNE ÉLECTION « HONNÊTE »

L'idée d'une éventuelle médiation des Nations unies pour résoudre le conflit entre le président Victor Ianoukovitch et l'opposition est un autre sujet de division entre Washington et Bruxelles. « On a d'autres solutions », juge M. Asselborn. Au stade actuel, l'UE réclame toujours a mise en place d'un gouvernement représentatif et capable de  préparer une élection présidentielle « honnête ».

L'argent ? Difficile d'aider un pays faute de confiance dans ses autorités, estiment les ministres. L'Union se dit toutefois toujours prête à aider Kiev à poursuivre ses négociations avec les institutions internationales, à condition que les réformes indispensables soient menées. Les Européens proposent toujours à Kiev la signature d'un accord d'association et, au détour d'une autre phrase sibylline - demandée par la Pologne - tracent pour Kiev la « perspective européenne » réclamée par certains, dont le commissaire à l'élargissement Stefan Füle : « Le Conseil exprime sa conviction que cet accord ne constitue par le but final des relations UE-Ukraine ».

Lire : Les cinq leçons du « fuck the EU ! » d'une diplomate américaine

Lire (édition abonnés) : Ukraine : l’Union européenne réagit avec retard aux propos de Mme Nuland

Source : http://www.lemonde.fr/europe/article/2014/02/11/fuck-europe-les-vingt-huit-ne-repondront-pas-a-victoria-nuland_4363898_3214.html#xtor=AL-32280397

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