Le souverainisme, stratégie de la résignation, par Pascal Riché (Causeur)
Chez Causeur, vous savez causer. Vous maniez la rhétorique avec un art consommé. Vous accuse-t-on, souverainistes que vous êtes, d’être dogmatiques, d’avoir la religion de l’État-nation, de croupir dans une nostalgie moisie ? Vous retournez ces flèches, une par une.
En couverture du magazine de janvier, vous affichez un pragmatisme de bon aloi (« Et si on essayait la France ? ») ; puis, dans un éditorial habile, vous comparez les pro-européens aux « croyants » d’une « secte » ; le plus fort, c’est ce titre, « Le réveil de l’Europe moisie » : beau retour à l’envoyeur d’un mot qui vous colle aux basques depuis la célèbre tribune de Philippe Sollers1 dans laquelle l’écrivain fustigeait nos pulsions xénophobes et cocardières.
À vous lire, c’est donc l’idée européenne qui serait finie, moisie, morte.
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- « La France moisie », Le Monde, 28 janvier 1999. ↩
Pascal Riché est directeur de la rédaction de Rue89,