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Publié par ERASME

Cet article porte sur le rituel et la dérision du rituel dans Les BonnesLe BalconLes Nègres et Les Paravents. La première partie analyse d’une manière générale l’aspect cérémoniel de la mort, caractérisé par deux traits : la fascination de Genet pour le faste noir de l’ancienne liturgie mortuaire et sa conviction que tout ce qui touche à la mort est sacré. La seconde partie étudie les rites avant la mort (rares), et ceux qui la suivent et sont davantage développés : enterrement, construction d’un tombeau, représentation du séjour des morts, nécromancie… Vaste fresque, donc, et qui ne rend que plus saisissant le formidable paradoxe, abordé en dernière partie, qui caractérise la mort dans le théâtre de Genet. À la différence de beaucoup de pièces traitant du même sujet, ce théâtre ne prend en effet pas la mort au sérieux. Il n’offre d’elle qu’un « simulacre » (Diouf, dans Les Nègres). La raison en est simple : la mort, prise au pied de la lettre (Genet l’écrit alors avec un grand « M »), étant l’impensable par excellence, il n’y a rien à en montrer. Ne reste alors que le rire de dérision qui, dédramatisant le rite, est la seule réponse possible à une énigme qui n’a cessé de hanter Genet et suffit à classer celui-ci parmi les écrivains les plus sérieux.

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