Les Chefs d'Etat trouvent un accord au Conseil européen pour lutter contre la crise (Touteleurope)
Le Conseil européen des 16 et 17 décembre a conclu une semaine agitée pour la zone euro et la monnaie unique. Celui-ci
s'est efforcé d'entériner " le principe d'une révision du traité de Lisbonne pour créer un mécanisme pérenne de solidarité financière, qui prendra le relais en 2013 des fonds d'urgence
actuels " [Les Echos].
Plus que des considérations financières, il s'agissait pour les dirigeants européens d'afficher une unité forte pour rassurer
les marchés. La presse française se fait l'écho de cette ambition. Titrant " L'Union s'équipe d'un bouclier contre les marchés ", Libération adopte un champ lexical militaire pour illustrer la position de l'Europe en cas de nouvelle crise grave. Sur un ton offensif, les chefs d'Etat européens
déclarent en effet que " Nous nous tenons prêts à faire tout ce qui est nécessaire pour garantir la stabilité de la zone euro "[Libération]. Le Figaro estime que " Les 27 renforcent la défense de l'euro " soulignant la victoire des positions d'Angla Merckel, qui a obtenu la
réforme du traité de Lisbonne. " Mais ce succès à un prix : la controverse s'élargit sur l'absence de remède plus rapide face à la crise de la dette, plaçant l'Allemagne et ses alliés sur la
défensive "[Le Figaro]. Le journal fait référence au débat sur les euro-obligations puisque "
L'UE demeure sous la pression des marchés qui redoutent les restructurations de dettes souveraines ". L'AFP
utilise également une rhétorique guerrière titrant que " L'Europe s'arme pour mieux résister aux crises financières ".
Le texte sur lequel se sont mis d'accord les responsables européens, qui sera ajouté à l'article 136 du traité de Lisbonne,
informe que " les Etats membres de la zone euro sont autorisés à créer un mécanisme de stabilité qui sera activé si cela s'avère indispensable pour garantir la stabilité de l'euro dans son
ensemble " rapporte Le Monde. Les dirigeants européens ont en revanche écarté pour le moment " toute révision à la hausse des capacités du Fonds européen de stabilité financière
(FESF) ainsi que l'idée de créer des obligations communes dans la zone euro, les désormais fameux " E-bonds " rapporte Reuters.
Il n'est pas sûr que ces manifestations d'unité et de solidarité aient réellement convaincu les marchés financiers. A titre
d'exemple, l'agence Moddys à dégradé la note de l'Irlande de 5 points de Aa2 à Baa1. Jeudi dernier l'agence voulait également baisser celle de la Grèce, " si le soutien de l'Union européenne
après 2013 devait être moins solide qu'attendu "[AFP]. Assez pessimiste, Cyrille Lachèvre, rédacteur en chef du Figaro magazine estime que l'on doit s'attendre à des " dégradations de
notes en série en Europe ". [Le Figaro].
Si le Conseil européen a été efficace puisqu'un accord a été trouvé en deux jours, le journal allemand Süddeutsche Zeitun dresse
un bilan moins optimiste. Rapporté par Presseurop, le journal met avant " quelque chose de bizarre dans le comportement des chefs d'Etat ". Affichant un certain repli national
et une volonté de cordonner davantage les économies et fiscalités européennes, les " atermoiements des politiques n’aident en rien à régler cette crise " ce qui fait que qu'il y a
du " brouillard sur le sommet de l'UE " titre Süddeutsche Zeitung.