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Publié par Patrice Cardot

Les derniers poilus sont morts. Ce 11 novembre ,il n’y aura pas de héros oublié à décorer. On ne se remémorera plus les combats de la « der des ders » contre les « boches ». Nicolas Sarkozy souhaite que l’anniversaire de l’armistice de la Grande Guerre devienne une célébration franco-allemande. Angela Merkel prendradonc la parole avec lui à l’Arcde triomphe, sur la tombe du soldat inconnu, indique l’Elysée. Et ce sera la première fois qu’un chancelier célébrera la défaite de 1918.

François Mitterrand et Helmut s’étaient bien tenu la main, à l’ossuaire de Douaumont, mais c’était en septembre 1984 pour commémorer la bataille de Verdun. Jacques Chirac avait bien invité Gerhard Schröder le 11 novembre 1998. Soucieux de s’affranchir de la tutelle morale de Paris, le nouvel élu s’était empressé de décliner.

En Allemagne, le 11 novembre marque … le début du carnaval, dont le compte à rebours débute à 11h11. Là-bas, le jour tragique, c’est le 9novembre 1918. Ce jour-là, la révolution éclate à Berlin, deux Républiques sont proclamées, dont une « socialiste ». De ce début de guerre civile, qui précipite l’armistice et le traité de Versailles, naît le mythe du « coup de poignard dans le dos »; défaite inexplicable pour un pays qui n’avait pas connu de combats sur son sol.

Le 9 novembre continua d’être accablé par l’Histoire en 1923, c’est le putsch avorté de Hitler à Munich,  puis la Nuit de cristal et ses pogroms en 1938.

Il faut attendre 1989 pour en finir avec la malédiction du 9 novembre, avec la chute du mur de Berlin. Toutefois, la journée sembla trop chargée pour être érigée en fête nationale. Les Allemands lui préfèrent le 3octobre, date de la réunification de 1990.

Vingt ans après, c’est bien la chute du mur  qui sera fêtée ce 9 novembre. M. Sarkozy se rendra à Berlin à l’invitation de Mme Merkel, en compagnie du président russe, Dmitri Medvedev, de la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton etdu premier ministre britannique, GordonBrown. On écoutera la Staatskapelle de Berlin dirigée par Daniel Barenboïm Porte de Brandebourg, l’ex-numéro un soviétique Mikhaïl Gorbatchev contera ses souvenirs et des dominos tomberont le long du tracé de l’ancien mur. Une cérémonie toute provinciale pour rattraper le dixième anniversaire raté en 1999. Ce jour-là, Egon Krenz, l’un des derniers dirigeants de la RDA, était envoyé en prison dans une Allemagne aux plaies non cicatrisées tandis que Helmut Kohl, le père de l’unité, tombait de son piédestal, rattrapé pas un scandale de financement occulte.

Absents il y a dix ans, les Français organiseront cette fois un duplex avec Berlin, place de la Concorde à Paris. Ils veulent par-là expier une faute, celle de François Mitterrand qui n’aurait pas voulu de l’unification allemande. Thèse réfutée qui a pourtant la vie dure.

Ainsi chacun fait un pas, Mme Merkel avec le 11 Novembre, M. Sarkozy en rattrapant un rendez-vous prétendument raté avec l’Allemagne. Mais il reste impossible de trouver une date commune à la mémoire franco-allemande. A deux jours près.

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