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Publié par Jean Poche

Mai 2010 : " Le jour où l'euro a failli mourir ". Novembre 2010 : " L'union monétaire au bord de la crise de nerfs ". Juin 2011 : " Sauver la Grèce, quoi qu'il en coûte ". Juillet 2011 : " La tragédie grecque a trop duré ". Septembre 2011 : " Retour à la case départ en Grèce ? ". Depuis dix-huit mois, nos éditoriaux se suivent et se ressemblent.

Et pour cause : la crise de l'euro ne cesse de rebondir, celle de l'Europe se creuse davantage chaque mois, presque chaque semaine. L'impuissance des responsables de l'Union est chaque jour plus cruellement évidente.

Le premier plan de sauvetage de la Grèce - 110 milliards d'euros, adossés à un fonds de stabilisation de 750 milliards créé en mai 2010 -, est déjà parti en fumée. Un second plan, de 158 milliards, a été bâti, en juillet, pour tenter de nouveau d'éviter la " faillite " d'un membre de la zone euro en musclant le dispositif de solidarité financière entre les dix sept Etats qui partagent la monnaie européenne.

Mais, bien avant que leurs dix sept Parlements ne l'aient validé, il paraît déjà dépassé. Pis, en imposant au secteur privé, c'est-à-dire aux banques, de participer au refinancement d'Athènes, il a brutalement placé celles-ci sous le feu des marchés.

Le désarroi de tous est manifeste. Celui de l'Europe en premier lieu, de la Commission de Bruxelles, silencieuse, au Parlement, marginalisé. Celui des Etats, et en particulier de l'Allemagne et de la France, qui se rengorgeaient encore en juillet de leur détermination et qui sont aujourd'hui comme tétanisés, hésitants, divisés. Celui enfin des économistes de tout poil, hier conseilleurs sentencieux, désormais dépassés par les évènements et réduits à déplorer " l'irresponsabilité des marchés ".

Au-delà des manoeuvres intéressées et des spéculations irresponsables, ceux-ci, pourtant, ne font que rappeler aux autorités politiques les deux défauts de fabrication congénitaux de l'euro : une monnaie unique sans gouvernement économique commun (avec ce que cela comporte d'harmonisation budgétaire, de convergence fiscale et de solidarité entre Etats). Donc une zone monétaire qui a laissé filer l'endettement public de la plupart de ses membres, et qui en paye aujourd'hui le prix.

A très gros traits, l'alternative est donc claire. Ou bien remettre en cause l'euro dans sa définition et son périmètre actuels, c'est-à-dire en exclure tel ou tel pays incapable d'en assumer les contraintes. Hier encore taboue, la question est devenue banale. Ou bien avancer résolument dans la voie d'un fédéralisme économique, financier, budgétaire - donc politique - renforcé.

Dans la première hypothèse, le risque est celui d'une déstabilisation générake et de l'échec de l'aventure collective engagée depuis un demi-siècle sur le continent. Dans la seconde hypothèse, le risque est celui d'un blocahe politique, tant les peuples paraissent peu disposés à s'engager dans cette voie. Dans les deux cas, il faudrait un courage et une détermination qui font défaut aujourd'hui. Hélas.

 

Voir également :

 * Quelle crédibilité accorder à l'accord conclu par les Chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro le 21 juillet à Bruxelles ?

 * Débats sur la sortie de la zone euro

 * Il est temps de mettre un terme à ces débats stériles autour de l'abandon de l'euro !

 * L'annonce d'une possible faillite de la Grèce "menace l'équilibre européen" (Touteleurope.eu)

 ainsi que :

 * Le principe de sincérité des lois de finances et des lois de financement de la sécurité sociale (Sénat)

 

 

 

 

 

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