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Publié par Patrice Cardot

Pour la première partie de cet article, voir Où en est l'Union européenne face aux défis globaux ? - première partie -  

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Pour Pascal Lamy, l'actuel directeur général de l'OMC : " The good news is that many of these issues are already work in progress, so we need not expect a big bang. The global economic crisis has accelerated the move towards a new architecture of global governance in what I think of as the "triangle of coherence". On one side of the triangle lies the G20, replacing the former G8 to provide political leadership and policy direction. On another side lie the member-driven international organisations that provide expertise and specialised inputs such as rules, policies and programmes. The third side of the triangle is the G192, the United Nations that is the global forum for accountability. In the longer term, we should have both the G20 and the international agencies reporting to the “parliament” of the United Nations. A revamping of the UN’s Economic and Social Council could lend support to the recent resolution adopted by the UN General Assembly on a UN-wide coherence system. This would constitute a potent mix of leadership, inclusiveness and action to ensure coherent and effective global governance. With time, the G20 could even be an answer to reforming the UN Security Council. A structure of this type needs to be underpinned by core principles and values, and this is precisely what Germany’s Chancellor Angela Merkel proposed with the creation of a Charter for Sustainable Economic Activity. It is a commendable effort to provide a "new global economic contract" that would anchor economic globalisation on a bedrock of ethical principles and values, and so renew citizens’ trust that globalisation can work for them. Globalisation poses a serious challenge for our democracies, and our governance systems must respond to that. If our citizens feel that global problems are insoluble, that will risk emasculating our democracies. The same will hold true if our citizens see that global problems can be addressed, but that they themselves have no influence on the result. Our governance systems must more than ever offer citizens avenues for shaping the tomorrow's world they want their children to inherit. And the European Union remains the laboratory of international governance, a place where the new technological frontiers of international governance are being tested. " (cf. Global Governance is a challenge for democracy (but an EU opportunity), by Pascal Lamy (WTO) )

La manière dont l'Union européenne a pris "à bras le corps" les questions soulevées par les différentes crises bancaires, financières et monétaires qui viennent de se superposer, en y apportant à la fois des réponses spécifiquement européennes (notamment, en termes de régulation et de gouvernance - cf. à  cet égard les articles suivants : La nouvelle architecture européenne de supervision financière sera en place au 1er janvier 2011 - première partie ; La nouvelle architecture européenne de supervision financière sera en place au 1er janvier 2011 - seconde partie - ainsi que Les ministres des finances de l'UE s'accordent sur la régulation des fonds spéculatifs (Le Monde) ainsi que les initiatives que la Commission européenne entend prendre en 2011 pour aider l'économie sociale de marché européenne à sortir de la crise et à s'ancrer de manière durable - cadre législatif pour la gestion des crises bancaires, propositions visant à renforcer la protection des consommateurs de services financiers et règlement sur les agences de notation, notamment, afin de mener à bien l'ambitieuse réforme du secteur financier européen en 2011 -) et des propositions de réponses inspirées par une vision européenne partagée pour des initiatives mondiales ambitieuses, coordonnées et systémiques, qu'elle met à la disposition des enceintes multilatérales appropriées (G8, G20, etc.) ; comme celles qu'elle esquisse aujourd'hui sur le registre de la régulation des marchés des matières premières, de la lutte contre la prolifération des armes de destruction massive, des risques associés au développement erratique des nouvelles technologies, de la sécurité et de la sûreté nucléaires, etc., qui  illustrent parfaitement sa triple capacité de mobilisation, de proposition et d'initiative, notamment grâce à la lucidité des débats parlementaires au sein du Parlement européen ainsi qu'à la disponibilité de la Commission européenne et aux prérogatives et compétences qui sont les siennes sur ces différents sujets.

La présence aujourd'hui d'un Président permanent du Conseil européen particulièrement conscient des enjeux autant que déterminé à y faire face par sa propre capacité de mobilisation des chefs d'Etat et de gouvernement ajoute une carte supplémentaire à une Union européenne qui, peu à peu, va prendre toute sa place dans les institutions et organisations internationales conformément aux dispositions idoines du Traité de Lisbonne. " Le secret de la réussite de la construction européenne, c'est sa gestion intelligente du temps " (cf. "Les grands défis de l'Union" : discours du Président du Conseil européen Herman Van Rompuy au débat organisé par Notre Europe et Sciences Po le 20 septembre 2010 )

En même temps, nous devons tous être conscients des limites de l'Union européenne devant les limites et turpitudes d'un système international dont les réformes sont extrêmement difficiles (voir par exemple à cet égard «Il y a eu des paroles sur la régulation, pas d’actes» (Entretien avec Jean-Pierre Jouyet - Libération) ou encore Pour un multilatéralisme efficace, par Chris Patten ) et agir en conséquence sans attendre le prochain cataclysme pour faire travailler ensemble autour des mêmes objectifs, et au moyen d'une synchronisation appropriée de leurs agendas respectifs, les institutions internationales et multilatérales qui ont un rôle à jouer en faveur d'une réforme du système international qui le rende plus efficace face aux défis globaux (cf. par exemple A la recherche d'une gouvernance mondiale hybride (nouvelle édition) ; La période actuelle n'est pas seulement crisogène, elle est aussi polémogène ! L'Union européenne doit se réveiller ! (1) ; The Next Financial Crisis, by Jeremy C. Stein ou encore « Nous sommes en guerre contre les marchés » (Jean-Pierre Jouyet, président de l’Autorité des marchés financiers) ).

Parmi ses handicaps, celui qu'elle aura le plus de difficultés à surmonter est indubitablement sa fragmentation (cf. à cet égard les articles suivants : De la fragmentation politique d'une Union européenne toujours en quête d'un projet politique clair et d'un leader charismatique (1) - nouvelle édition - et ceux qui lui succèdent ainsi que  La démocratie européenne ne résistera aux chocs de la globalisation qu'au prix de profondes réformes au sein même des Etats européens ! (1) et La démocratie européenne ne résistera aux chocs de la globalisation qu'au prix de profondes réformes au sein même des Etats européens ! (2) ) ; sans oublier le refus croissant des élites et technostructures nationales de lui donner plus d'autorité (cf. «Les États refusent de céder la moindre autorité à l'Europe» (Entretien avec Jean-Paul Gauzès - Le Figaro) ) !

Un autre handicap est sa relative incapacité à toujours penser le monde tel qu'il est, au lieu de le penser tel qu'elle le souhaite. A cet égard, elle devrait apprendre beaucoup à l'occasion des chantiers qui s'annoncent dans l'agenda d'une instance multilatérale telle que le G20 à propos de laquelle Jean-Pierre Jouyet considère, fort pertinemment comme à son habitude, qu'elle fait ressortir davantage de convergence sur les principes entre les grands pays qui acceptent vraiment de jouer le jeu multilatéral, en même temps qu'elle fait ressortir davantage de divergences entre ces derniers et les grands pays émergents qui ne respectent pas les mêmes règles du jeu (cf. par exemple à cet égard Les mauvaises manières commerciales de Pékin (Le Monde) ).

S'il est permis de penser que la toute nouvelle commission spéciale sur les défis politiques que le Parlement européen vient  d'instituer aura "à coeur" de lancer les débats sur ces différents sujets au niveau de l'Union (cf. Parlement européen : la commission spéciale sur les défis politiques ), les prochaines présidences françaises des G8 et G20 ne manqueront pas d'ouvrir de tels débats au niveau multilatéral comme l'a affirmé le président de la République, Nicolas Sarkozy, lors de la XVIIIème Conférence des Ambassadeurs, le 25 août dernier (cf. XVIIIème Conférence des Ambassadeurs : Discours de M. le Président de la République (Palais de l'Élysée - 25 août 2010) - seconde partie - ).

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