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Publié par Patrice Cardot

Convié au séminaire Ambrosetti qui réunissait, samedi 5 septembre, à Cernobbio, sur les bords du lac de Côme (nord de l'Italie) de nombreuses personnalités économiques et politiques internationales, le Premier ministre a prononcé un discours sur le thème " Une stratégie économique pour l’Europe ".
Rappelant que " la crise a modifié le paysage idéologique de l’Europe (…), qu’elle a forcé les Etats du monde entier à intervenir, même les Etats-Unis, elle a rendu indispensables les stratégies volontaristes ", François Fillon s’est prononcé en faveur d’une stratégie concertée en Europe pour sortir de la crise.
Jugeant que " la stratégie de Lisbonne était un beau projet, plein d'ambition mais qu’il faut reconnaître son échec", François Fillon a proposé une stratégie économique volontariste qui s’articule autour de trois axes : "l’investissement dans la recherche et l’innovation ; la réorientation des politiques communautaires au service de la croissance et de la compétitivité européennes dans la mondialisation ; le rétablissement de nos finances publiques par une programmation concertée ".
Identifier les secteurs stratégiques qui porteront la croissance de demain et concentrer les efforts sur eux
" C’est une nécessité vitale, car s’il est vrai que les perspectives économiques s’améliorent à court terme, grâce aux différents plans de relance, les prévisions plus lointaines ne sont pas favorables à l’Europe", a estimé le Premier ministre. " C’est pourquoi, il est nécessaire de créer du "nouveau PIB " et de développer de "nouveaux produits de croissance". Cela veut dire, en particulier, investir davantage dans la recherche et l’innovation pour les secteurs les plus stratégiques ", a-t-il ajouté.
Conscient que la naissance d’une stratégie industrielle en Europe risque de se heurter au " dogme de la neutralité technologique ", François Fillon a toutefois estimé : " Je crois qu’il faut aller encore plus loin (…). Cela doit même faire partie d’un plan global de croissance verte dont le potentiel est gigantesque, à condition que l’Union sache l’entourer de politiques d’accompagnement. "
La stratégie européenne, c’est l’investissement dans des secteurs d’innovation qui bénéficient à notre croissance et à notre environnement
Un investissement qui, selon le Premier ministre, " n’a de sens que s’il est inséparable d’une coordination des politiques communautaires (...). La prospérité européenne s’est construite sur un marché intérieur fort, mais aussi sur l’ouverture des marchés internationaux. Cela reste plus vrai que jamais. La tentation protectionniste serait suicidaire. Mais l’ouverture des marchés doit être réciproque (…). Notre coordination doit faire notre force dans les relations extérieures ". (…). Toute nouvelle proposition réglementaire devra faire la preuve de son apport pour la croissance. Evitons à nos entreprises les charges injustifiées (…), sachons faire de la directive 'services' un instrument de croissance, sans rouvrir un débat anxiogène, et pour tout dire inutile, sur les secteurs sociaux des Etats membres (…). Adoptons le Fonds social européen, essentiel dans l’organisation de nos politiques de formation, aux profonds changements qui accompagneront la sortie de crise (…), reconsidérons notre politique de concurrence à la lumière de la situation actuelle.
S’agissant de l’accès des entreprises au financement, François Fillon a affirmé souhaiter que " la Commission réfléchisse, en liaison avec les Banques centrales des pays de l’Union, aux moyens d’encourager la distribution des crédits à l’économie et d’éviter que les établissements financiers ne thésaurisent inutilement des dépôts ".
Et de conclure : " Ne redoutons pas de recourir aux ressources communautaires pour soutenir la croissance. La Banque européenne d’investissement a beaucoup fait, en particulier pour les PME et le secteur automobile : mobilisons-le davantage encore ! "

La stratégie européenne, c’est le déploiement de toutes nos forces actuelles afin de retrouver la croissance
Insistant sur la nécessité pour les autorités communautaires de s’engager avec les Etats membres sur une programmation concertée du rétablissement de leurs finances publiques, sans quoi " nous risquons, sinon, d’être confrontés à une spirale d’endettement qui nous ôtera bientôt toute emprise sur notre destin ", le Premier ministre a estimé : " En France, le Gouvernement ne concède rien (…). Le combat pour la maîtrise des finances publiques n’a jamais été abandonné. Pour réduire [nos déficits structurels], nous n’augmenterons pas nos prélèvements mais nous ferons un effort continu de réduction des dépenses de l’Etat. Pour 2010, les dépenses de l’Etat sont maintenues à zéro volume et la règle du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite sera respectée. "
Enfin, pour conclure, le Premier ministre a assuré que " tous les instruments de la croissance sont là, en Europe. N’ayons pas peur de les utiliser résolument et collectivement. Nous avons encore besoin de [l’Europe] pour sortir de la crise et pour assurer, demain, nos emplois, notre croissance et notre rayonnement commun ".

Source :
http://www.gouvernement.fr/premier-ministre/francois-fillon-en-faveur-d-une-strategie-concertee-en-europe-pour-sortir-de-la-cri

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