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Publié par ERASME

Pour leur toute première réunion bilatérale, qui s'est tenue le 26 mars à Bruxelles, le Commissaire européen au Commerce, Karel De Gucht et le représentant au Commerce, Ron Kirk, ont passé en revue l'ensemble des dossiers en matière de politique commerciale qui intéressent aussi bien l'UE que les Etats-Unis, des négociations multilatérales du round de Doha aux questions bilatérales et au Conseil économique transatlantique ; tous deux ont souligné " l'importance stratégique " de renforcer la coopération bilatérale et multilatérale. MM. De Gucht et Kirk ont qualifié leur réunion de " bonne base en vue d'une collaboration future ". Mais, derrière les sourires de façade, M. Kirk a répliqué, en marge de la réunion, aux accusations de M. De Gucht sur le protectionnisme américain.

 

La nécessité de poursuivre l'intégration transatlantique fait l'unanimité

S'exprimant devant la presse après leur entretien, MM. De Gucht et Kirk ont tous deux souligné " l'importance cruciale " du commerce transatlantique qui pèse, au quotidien, plus de deux milliards d'euros d'échanges, pour atteindre 7000 milliards par an. Hautement interdépendantes, les économies de l'UE et des Etats-Unis représentent ensemble plus de la moitié du PIB de la planète et 31 % du commerce mondial. Entre les deux rives, les investissements directs étrangers atteignent 1 900 milliards d'euros. Selon une étude récente de la Commission européenne, le PIB agrégé des deux partenaires augmenteront de 160 milliards d'euros, et les exportations de l'UE et des Etats-Unis augmenteront respectivement de 2,1 % et de 6,1 % si la moitié des barrières non tarifaires sont supprimées de part et d'autre de l'Atlantique. " En cette période économique difficile, il est essentiel d'approfondir le marché transatlantique pour stimuler la croissance "a insisté M. De Gucht.

 

Karel De Gucht plaide pour une relance du round de Doha

M. De Gucht a plaidé pour un reprise rapide des négociations de Doha sur la libéralisation du commerce mondial, dans l'impasse depuis 2008. " Si nous voulons progresser, nous devons négocier. Il incombe aux joueurs importants d'indiquer ce qu'ils veulent changer (au projet d'accord global rejeté par les Etats-Unis et l'Inde, en raison d'un différend sur le mécanisme de sauvegarde spéciale pour l'agriculture des pays en développements - NDLR). Je ne peux que constater que le texte n'était pas acceptable pour les Etats-Unis " a-t-il expliqué, promettant néanmoins de se concerter dans les prochaines semaines avec M. Kirk.  (voir aussi à ce sujet : Discours de Mme Anne-Marie Idrac à la 7ème conférence ministérielle de l’OMC, séance plénière (Genève, le 1er décembre 2009) ainsi que OMC - Round de Doha : l'UE et le Brésil sont déterminés à conclure le round en 2010).

 

Plaintes croisées Airbus / Boeing à l'OMC : M. De Gucht prone une solution négociée

Au lendemain du verdict définitif rendu par l'OMC sur la plainte des Etats-Unis contre les aides de l'UE à Airbus et, dans l'attente du verdict définitif, en juin, sur la plainte de l'UE contre les subventions des Etats-Unis à Boeing, M. De Gucht a prôné une " solution négociée " sur les aides perçues par les constructuers aéronautiques, " la seule solution ", selon lui, " pour améliorer le climat des affaires pour les entreprises du secteur dans les années à venir ". " Nous avons tous deux déjà prôné dans la presse une solution négociée, lorsque le moment sera venu pour cela ", a-t-il ajouté, rappelant que cette solution n'interviendra pas avant que les deux verdicts de l'OMC soient officiellement finalisés et divulgués. " Toute autre solution serait néfaste et se terminerait por des mesures de rétorsion mutuelles, ce n'est pas ce que nous voulons ", a-t-il conclu.

 

M. Kirk réplique aux accusations de M. De Gucht sur le protectionnisme américain

Dans un entretien accordé à l'AFP avant la réunion, Kirk a répliqué aux accusations de M. De Gucht sur le protectionnisme américain, après le retrait du groupe EADS/Airbus et de son partenaire Northrop Grumman de la course au contrat pour la fourniture d'avions ravitailleurs à l'US Air Force. " Avant de brandir des accusations, les Européens devraient s'interroger sur les motivations de Northrop Grumman  (qui a critiqué le processus en jetant l'éponge - NDLR). Personne n'a été aussi déçu de son retrait que notre secrétaire à la Défense. Il n'est pas dans l'intérêt des Etats-Unis ou de l'UE d'avoir seulement deux groupes en mesure de répondre à des appels d'offres sur ces contrats majeurs. Les Etats-Unis sont l'un des marchés les plus ouverts au monde. Notre déficit commercial de 379 milliards USD est une réponse plutôt convaincante à ceux qui disent que nous sommes protectionnistes (...). Les relations entre les Etats-Unis et l'UE son positives à 95 %. nous devons faire très attention lorsque nous commençons à lancer à la légère des mots tels que le protectionnise, en raison d'un dossier spécifique ", a-t-il insisté. Sur Doha, M. Kirk a également répondu au blâme adressé par M. De Gucht à l'administration américaine pour la responsabilité du blocage du round. " Je pense que le Commissaire pourrait utiliser son temps de manière plus constructive (...). Un succès du round est plus proche qu'il y a un an (...). Les Etats-Unis mènent des discussions bilatérales intensesdepuis l'automne. L'UE n'a pas participé à cette impulsion du processus (NDLR : pierre jetée au passage dans le jardin de Catherine Ashton, alors Commissaire européen au Commerce) et nous sommes là où nous sommes aujourd'hui grâce à l'impulsion et aux efforts des Etats-Unis ", a-t-il insisté, invitant l'UE à jouer un " rôle constructif  ". (voir également à propos de cette accusation : OMC - Round de Doha : Le point de vue d'Anne-Marie Idrac (La Tribune))

 

Source : Agence Europe

 

 

 

 

 

 

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