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Publié par Patrice Cardot

Priorité de la présidence suédoise, la région de la mer Baltique s'est vue attribuer 50 milliards d'euros au titre de la politique de cohésion pour la période 2007 - 2013.
Pour pouvoir surmonter les problèmes d’environnement, mais aussi pour renforcer la compétitivité dans la région et améliorer la qualité de vie et la sécurité, les pays de la mer Baltique - dont 9 sont aujourd'hui membres de l'UE - se sont rassemblés autour d’une stratégie commune, celle dite de la mer Baltique, qui a été adoptée par le Conseil européen des 29 et 30 octobre 2009 (cf. Conseil européen des 29 et 30 octobre 2009 : stratégie de l'UE pour la région de la mer Baltique ).
Les principaux objectifs de cette stratégie sont : l'amélioration de l'environnement, les réseaux de transport, la sécurité de l'approvisionnement énergétique et les liens commerciaux entre Etats membres, institutions européennes, régions, organisations baltiques, institutions financières et ONG travaillant à promouvoir le développement durable dans cette région. Cette stratégie est exposée dans une Communication de la Commission européenne en date du 10 juin 2009 et fait l'objet d'un plan d'action comportant 80 projets pilotes.
Grâce à cette stratégie, qui est la première d'une série de plans macrorégionaux à l'échelle de l'Union, les pays vont s’attaquer aux problèmes communs de manière conjointe et tirer profit des avantages particuliers de la région, sans que cela ne coûte plus cher à l’UE (cf notamment les conclusions de la Présidence à l'issue du Conseil européen des 29 et 30 octobre - voir ci-dessus -).
Notons que les institutions européennes ont apporté leur soutien aux projets de la Présidence suédoise dans le domaine des stratégies macrorégionales, dont celle pour le Danube (qui a été approuvée en 2011), ou encore celle pour la mer Noire, elle aussi souhaitée par l'Assemblée des Régions d'Europe.
Dans les conclusions adoptées par le Conseil le 26 octobre 2010 en préalable à la tenue du Conseil européen figurent quelques conditions qui doivent être concrétisées pour que cette stratégie atteigne ses objectifs.
Coordination entre les différents niveaux politiques : une meilleure coordination s'avère indispensable, a noté Pawel Samecki, le Commissaire européen à la Politique régionale, en ajoutant que " cette coordination doit s'opérer entre les différenets politqiues de l'UE mais également entre l'UE et les politiques nationales, et entre les politiques nationales et les politiques régionales ". Le Commissaire a cité comme exemple la nécessaire coordination entre la mise en oeuvre de la stratégipour la mer Baltique avec la politique maritime de l'UE.
Dialogue continu entre la Commission européenne et les Etats membres : Paul Samecki a également insisté auprès des minsitres réunis lors du Conseil du 26 octobre sur l'importance d'avoir " un dialogue continu avec les Etats membres, lequel dialogue se voit réhaussé par l'invitation de la Commission d'établir un Groupe de travail à haut niveau pour faciliter la mise en oeuvre de cette stratégie. Un tel dialogue est vital pour le succès de cette stratégie ".
Implication des pays tiers : M. Samecki a insisté sur le fait que " cette stratégie est une stratégie interne de l'Union européenne ". Il a pris note du fait que " les conclusions du Conseil partagent le point de vue de la Commission comme quoi une coopération constructive avec des Etats non membres de l'UE est la bienvenue. La dimension nordique constitue un bon cadre pour le fonctionnement de ce type de coopération ".
Implication appropriée - et sans réserve - des Etats membres de l'UE non riverains de la mer Baltique : Le Commissaire Samecki s'est félicité de l'intérêt témoigné pour la méthodologie utilisée pour développer cette stratégie et les leçons que peuvent en tirer les autres régions, comme c'était le cas lors de la conférence ministérielle de Stockholm, le 18 septembre dernier.
En conclusion, Pawel Samecki a affirmé que " l'approche macrorégionale est un nouvel outil innovant et potentiellement important pour travailler de concert sur des régions géographiques plus grandes. Nous devons utiliser, avec prudence, cette expérience qu'est la stratégie européenne pour la Mer Baltique et en tirer les leçons pour d'autres secteurs qui veulent s'inspirer de ce concept ".
Faut-il voir dans ces propos, comme dans la décision du Conseil européen de généraliser cette démarche à d'autres macrorégions, une invite à peine voilée à substituer un jour ou l'autre à cette très ambitieuse Union pour la Méditerranée qui piétine ...  malgré les efforts de relance sous l'impulsion de son nouveau secrétaire général (cf. L'Union pour la Méditerranée souhaite conquérir la confiance des investisseurs ) une véritable stratégie pour la Mer Méditerranée élaborée et mise en oeuvre sur les mêmes bases que celles qui président à la stratégie pour la Mer Baltique ? 
 

La stratégie pour la Mer Baltique prenant appui sur la stratégie révisée de l'UE pour le développement durable (cf. La stratégie révisée de l'Union européenne pour le développement durable) ainsi que La stratégie révisée de l'UE pour le développement durable : un cadre de référence stratégique cohérent pour les activités de l'UpM relatives à ce registre clé , son schéma devrait servir de référence lors de la reconfiguration de la politique de voisinage de l'UE au Maghreb comme au Machrek, ne serait-ce que pour offrir un cadre de référence stratégique cohérent à cet important exercice pratique ! 

Les statuts avancés et /ou privilégiés offerts à des Etats comme Israël et le Maroc au cours des dernières années comme la conclusion d'accords d'association et de plans d'action bilatéraux dans la Région constituent d'ores et déjà à cet égard des jalons concrets attestant de la volonté autant que de la capacité des uns comme des autres à adhérer à un projet initié par les institutions européennes à la faveur, il est vrai, de Présidences du Conseil ayant véritablement le souci de l'efficacité et du consensus autant que celui de la défense de l'intérêt général européen. 

Or, le calendrier des présidences tournantes du Conseil n'offira d'ici à 2020 qu'une petite fenêtre d'opportunité pour qu'une telle initiative puisse être initiée par un pays ayant une rive méditerranéenne, sachant que les présidences se préparent dans le cadre de l’association de 3 Etats membres qui suivent un programme défini pendant 18 mois. : l'année 2014 car deux pays rempliront cette condition, la Grèce et l'Italie.

L'avenir nous dira si une stratégie pour la Méditerranée véritablement à la mesure des enjeux verra alors le jour !

Voir également : Conclusions du Conseil sur l'achèvement de la révision de la stratégie de l'Union européenne pour la région de la mer Baltique (Luxembourg, 26 juin 2012)


Les prochaines présidences du Conseil de l'Union européenne
• 2012 : Danemark / Chypre
• 2013 : Irlande / Lituanie
• 2014 : Grèce / Italie
• 2015 : Lettonie / Luxembourg
• 2016 : Pays-Bas / Slovaquie
• 2017 : Malte / Royaume-Uni
• 2018 : Estonie /Bulgarie
• 2019 : Autriche/ Roumanie
• 2020 : Finlande












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