Le Conseil européen des 28 et 29 juin 2012 crée-t-il - enfin - les conditions d'une sortie de crise ?
Après un examen attentif de ce qui s'est passé avant ce sommet comme pendant ce sommet, et des
textes qui ont été rendus publics, ma réponse est Oui !
Une rupture salutaire a été opérée !
Dans l'esprit comme dans la méthode !
Car les dirigeants européens sont enfin sortis du système Merkozy qui ne produisait rien de
vraiment adapté aux défis, à l'exception du traité budgétaire et fiscal signé en mars dernier dont les prolongements communautaires en cours (cf. notamment Le Parlement européen formule des
propositions très concrètes en faveur d'un équilibre effectif entre austérité et croissance ) en feront un instrument majeur de la réforme de fond de la gouvernance de l'Union économique et
monétaire !
Désormais, le moteur de l'eurozone est à 4 temps + 2 : Allemagne - Italie - France
- Espagne - BCE et le groupe des institutions de l'exécutif européen, car les institutions européennes cessent d'être piétinées !
On progresse dans un sens souhaitable non seulement pour les marchés mais également pour
les économies européennes, tout en reportant encore à la fin de l'année les indispensables décisions pour modifier le fonctionnement de l'UEM ! Des
rapports sont encore attendus ...
Le Pacte pour la croissance et l'emploi est passé (cf. "Pacte pour la croissance et l'emploi" :
annexe aux conclusions du Conseil européen des 28 et 29 juin 2012 ) ! Même s'il est insuffisant en volume, ce qu'il donne comme cap est très intéressant !
Il vient utilement en appui des autres mesures de rigueur (celles inscrites dans le pacte
budgétaire et fiscal : 08 - tscg.fr.12 ), des mesures de court terme attendues - et habilement négociées - par l'Espagne et
l'Italie et des mesures de gouvernance qui annoncent un vaste processus d'intégration économique, monétaire et budgétaire (*) !
François Hollande résume parfaitement en quelques mots ce qui a été non seulement la position de
la France avant et pendant le sommet, mais l'esprit même du résultat des travaux du Conseil européen : "La France est pour une intégration solidaire" (François
Hollande)
Résultat : les bourses européennes et nord américaines réagissent de manière très positive
!
Cet optimisme est-il durable ?
Il marque probablement la fin d'une inquiétude du côté des marchés comme de celui des
européens eux-mêmes et de leurs grands partenaires quant à l'aptitude des institutions européennes à prendre collectivement les décisions inéluctables pour la performance de l'Union
économique et monétaire, pour la solidité et la stabilité de l'euro, et pour la stabilité financière internationale !
Il marque probablement aussi une marche en avant vers une Europe politique de caractère fédéral
sans véritablement donner les clés qui permettent de déceler le mode fédéral qui l'emportera in fine !
Finalement, on peut être que d'accord avec Alexandre Adler ; cette génération de
dirigeants européens n'est probablement ni meilleure ni pire que les précédentes (La génération actuelle de dirigeants européens
est-elle à la hauteur de la crise ? (Atlantico))
A suivre !
(*) mesures qui rencontrent l'esprit des propositions que le groupe 'Tommaso Padoa-Schioppa' avait récemment émises (
Parachever l'euro - Feuille de
route vers une union budgétaire en Europe (Groupe Tommaso Padoa-Schioppa - Notre Europe) ) ainsi que, plus modestement, celles que j'avais pu émettre sur ce blog :