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Publié par Jean Poche

Les marchés financiers restaient sous pression mercredi 3 août, en proie à des inquiétudes sur une propagation de la crise de la dette en zone euro à l'Espagne et l'Italie et sur les perspectives de l'économie américaine. L'adoption d'un accord aux Etats-Unis sur le relèvement du plafond de la dette n'aura pas suffi à ramener le calme sur les marchés. Et les craintes suscitées par l'imbroglio américain ont par ricochet ravivé les tensions dans les pays les plus fragiles de la zone euro.

Soucieux de faire retomber la fièvre des marchés, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a exhorté les dirigeants européens à "envoyer un signal sans ambiguïté montrant que la zone euro va résoudre la crise de la dette souveraine". En parallèle, le chef du gouvernement espagnol, José Luis Zapatero, a convoqué une réunion de crise ce mercredi et exigé une réponse européenne pour apaiser les marchés, alors qu'il affronte lui-même un climat politique agité, à deux mois et demi d'élections anticipées.

A Berlin, un porte-parole du gouvernement allemand a pour sa part assuré qu'il n'y avait "aucune raison de s'énerver". Avant d'avancer une explication sur la fébrilité des marchés : "A cause de l'été, nous avons un marché très petit" où les mouvements "sont amplifiés".

LES BOURSES EUROPÉENNES EN RECUL

En vain. Les Bourses européennes restaient très nerveuses, poursuivant pour la plupart leur recul. Vers 16 heures, Paris perdait 2,24 %, Londres 2,55 %, Francfort 3,5 % et Milan 0,4 %. La Bourse de Madrid (+ 0,51 %) évoluait à contre-courant. Outre-Atlantique, la Bourse de New York a ouvert sur une note quasi stable, quelque peu rassurée par des chiffres de l'emploi meilleurs qu'attendu. Peu avant 16 heures, le Dow Jones reculait de 0,2 % et le Nasdaq de 0,05 %.

 

Si cet indicateur a calmé temporairement les craintes d'un ralentissement de la première économie mondiale, le compromis adopté mardi ne lève pas les doutes quant à la situation budgétaire toujours tendue à Washington. "Pour l'heure, le compromis américain évite le pire, mais n'apporte que des réponses partielles, ce qui sera à l'origine d'une fin d'été difficile", a commenté François Duhen, analyste au groupe d'investissement CM-CIC Securities.

Peu après l'adoption finale au Sénat d'un texte évitant un défaut de paiement aux Etats-Unis, l'agence de notation Moody's a assorti la note des Etats-Unis d'une perspective négative. Standard & Poor's, autre grande agence de notation, avait elle abaissé la perspective de "stable" à "négative" dès le 18 avril. Quant à la troisième agence, Fitch, elle a décidé d'attribuer une perspective "stable" tout en saluant "un premier pas important" après le compromis voté au Congrès.

MENACES SUR L'ITALIE

En clair, le pays pourrait perdre à moyen terme son triple A, meilleure note possible. En Asie, les places boursières ont également reculé : Tokyo a cédé 2,11 %, Hongkong 1,91 % et Shanghai a terminé quasi stable. Et les craintes de en Espagne, désormais dans le collimateur des marchés, la mobilisation est maximale pour tenter d'enrayer cette spirale infernale.

En première ligne, le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi devait intervenir devant le Parlement, mais a décidé de repousser son allocution pour attendre la clôture de la Bourse, afin de ne pas s'exposer aux réactions des marchés. L'Italie pèse à elle seule plus de deux fois plus que les trois pays sauvés à ce jour de la banqueroute : la Grèce, l'Irlande et le Portugal. Si elle cédait, toute la zone euro serait menacée.

 

Source : http://www.lemonde.fr/economie/article/2011/08/03/les-marches-financiers-demeurent-sous-pression_1555844_3234.html#xtor=AL-32280397

 

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