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Publié par ERASME

Les éléments de la refondation ne peuvent être définis à l’avance. Celle-ci se fera avec l’accord des nouveaux gouvernements des pays arabes entrés dans le système démocratique. Elle reposera sur des objectifs plus ciblés sur un nombre plus réduits de pays. Elle supposera la prise en compte des dimensions civilisationnelles de nos voisins clairement acceptés dans leur altérité mais aussi dans la reconnaissance des valeurs communes qui animent les mouvements sociaux et enfin par une certaine modestie et la prise en compte de tout ce qui n’a pas marché jusqu’à présent.

La nécessité de refonder le partenariat euroméditerranéen est devenue une évidence devant les mutations du monde arabe. Construites laborieusement par un empilage institutionnel au cours des quinze dernières années, les relations entre l’Europe et la rive sud de la Méditerranée doivent prendre la mesure d’une aspiration radicale à la démocratie, à l’état de droit économique et plus généralement à la modernité. Autant de dimensions qui caractérisent la révolution arabe et qui, vingt ans après les pays du bloc soviétique, signent une nouvelle phase historique au voisinage de l’Europe.

L’Union pour la Méditerranée est bien mal en point

Face à ces enjeux, le dispositif actuel de l’Union pour la Méditerranée est inadapté. Rappelons tout d’abord qu’elle n’a plus de secrétaire général depuis plus d’un mois. Fait étonnant, son site internet n’évoque d’ailleurs pas la révolution arabe en cours. Surtout, l’Union pour la Méditerranée n’a plus de co-président puisqu’en face de Nicolas Sarkozy, Hosny Moubarak représentait le pilier de la rive sud. Vu le contexte actuel, il n’est pas sûr qu’un candidat alternatif se manifeste rapidement.

L’Union pour la Méditerranée, bien mal en point aujourd’hui succède à deux tentatives antérieures pour structurer les relations euro-méditerranéennes : le Processus de Barcelone en 1995 qui constituait une stratégie régionale globale visant à créer une zone de prospérité et de paix partagée ; et la Politique de Voisinage, mise en place en 2004 pour adapter le dispositif à l’élargissement de l’Union européenne à l’Est. En 2007, l’Union pour la Méditerranée prenait cependant acte de l’échec relatif ces deux dispositifs de plus en plus poussifs et qui devaient régulièrement être relancés. Elle changeait la philosophie du partenariat en étant plus politique et surtout en s’appuyant sur six projets concrets : la dépollution de la Méditerranée, la création d’autoroutes terrestres et maritimes, développement de la protection civile, la construction d’universités euro-méditerranéennes, le soutien aux petites et moyennes entreprises, et enfin le Plan Solaire Méditerranéen.

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Pour la suite de cet article : http://www.diploweb.com/Partenariat-euromediterraneen.html

 

Jean-Yves MOISSERON est  Rédacteur en chef adjoint de la revue Maghreb-Machrek Paris, Choiseul. Il est l'auteur de : "Le partenariat euro-méditerranéen, l’échec d’une ambition régionale", Presses Universitaires de Grenoble, Prix de la société de Géographie 2007.

 

 

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