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Publié par ERASME

"Il est des moments douloureux pour l’observateur de la réalité internationale animé d’un amour profond de la France ; des moments où il se dit que notre déréliction politique, morale, intellectuelle et stratégique est irrattrapable, que l’on est allé bien trop loin dans l’abaissement et la servilité. Le documentaire « Un président, l’Europe et la guerre », diffusé le 30 juin dernier sur France 2 à la gloire du président de la République, qui ambitionnait de montrer son activisme diplomatique, sa proximité avec les grands leaders de ce monde et le caractère inéluctable de la pénétration du territoire ukrainien par l’armée russe le 24 février dernier est l’un de ces moments : à en croire les auteurs, Emmanuel Macron ne pouvait faire plus ni mieux. Il a tout tenté, mais n’est parvenu à rien. Bel exemple d’inversion victimaire digne des plus spectaculaires impostures du Département d’Etat américain, dont on se demande parfois si nous ne serions pas devenus une simple succursale. Car, en fait de démonstration de puissance et d’influence, c’est celle de l’impuissance de la France qui fut donnée. A aucun moment, notre pays ne sut jouer sa partie, faire bouger les lignes, se désaligner des Etats-Unis qui préparaient l’affrontement avec Moscou en Ukraine depuis au moins 2014. A croire que la France n’avait même pas le pouvoir de faire appliquer les accords de Minsk, dont elle était pourtant l’un des principaux garants ! En fait, tout le scénario était écrit à Washington : la volonté russe comme d’ailleurs chinoise de dédollariser l’économie mondiale étant intolérable, il fallait mettre la Russie à terre et dévaster son économie une fois pour toutes. Le piège de la guerre, inévitable pour Moscou qui ne pouvait plus longtemps laisser impunément bombarder les populations russophones du Donbass par les forces de Kiev, s’est refermé sur la Russie mais aussi sur nous, prisonniers de notre indécrottable suivisme atlantique.
La crise économique s’annonce mais elle pourrait bien, pour les Européens, dépasser la question du prix du pain, de l’essence ou du gaz. Si les néoconservateurs enragés qui entourent un président Biden manifestement amoindri refusent d’arrêter la surenchère vengeresse, on ne peut exclure que la Russie et son chef n’aient d’autre choix que d’aller plus loin eux aussi et de montrer qu’ils ne bluffent pas. Vladimir Poutine ne peut se permettre de perdre. Surtout, ce conflit agit comme un catalyseur de la bascule stratégique et monétaire du monde tant redoutée par Washington. Autour du Pôle des grands récalcitrants russe et chinois, s’agrègent désormais l’Inde, l’Iran, la Turquie, l’Argentine, l’Indonésie, le Mexique, l’Egypte… et jusqu’à l’Arabie saoudite ! Les BRICS imaginent un panier de monnaies propres et un système Swift alternatif, tandis que Moscou et Pékin vendent massivement leurs dollars contre de l’or : et voilà l’arroseur arrosé… [.....] "
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